Le qualifiant d’«antinational» et «désertificateur» : Le PT réclame le retrait du projet de loi sur l’investissement

29/06/2022 mis à jour: 15:30
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La formation dirigée par Louisa Hanoune estime que ce code «va livrer le pays au pillage étranger au profit des multinationales, alors que ces dernières ne cherchent que de nouveaux marchés pour leurs marchandises frappées par l’inflation, la récession et la saturation du marché mondial».

Le Parti des travailleurs (PT) réitère son appel au retrait du projet de loi sur l’investissement. Dans un communiqué rendu public, hier à l’issue de la réunion de son bureau politique, la formation dirigée par Louisa Hanoune estime que ce code «va livrer le pays au pillage étranger au profit des multinationales, alors que ces dernières ne cherchent que de nouveaux marchés pour leurs marchandises frappées par l’inflation, la récession et la saturation du marché mondial».

« Par conséquent, ce projet de loi est désertificateur pour la production nationale qui devra affronter une concurrence insoutenable, car totalement faussée par les exonérations et autres avantages consentis aux produits étrangers et qui provoquent d’énormes pertes pour le Trésor public. Le bureau politique réaffirme que ce projet est antinational et doit être retiré», prévient le PT. Ce parti dénonce également la manière avec laquelle ce texte a été adopté à l’APN, «sans débat sous prétexte du caractère d’urgence».

«C’est un coup d’une extrême violence porté contre le pays. Ce mode de vote sous forme d’ordonnance, et à huis clos, confirme, à lui seul, la dangerosité du texte pour la production nationale et le pays. En réalité la seule urgence réside dans la nécessité vitale que s’organise la mobilisation pour empêcher ce rouleau compresseur déclenché une semaine avant la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance nationale», déplore le parti.

Dans son communiqué, le PT dresse également un tableau sombre de la situation sociale de plusieurs couches de professionnels, dont les agriculteurs, et dénonce aussi la dévalorisation des diplômes via l’indemnité de chômage, ainsi la précarisation de larges couches de travailleurs.

Judiciarisation de la triche : «c’est la destruction»

Le bureau politique critique sévèrement le recours à la justice pour des lycéens et/ou des enseignants pour fraude dans les examens allant jusqu’à l’emprisonnement. «C’est une dérive très grave qui doit être stoppée, car dans tous les pays les sanctions ne sortent pas du cadre pédagogique/administratif, l’exclusion des examens pour les élèves et des mesures disciplinaires pour les encadreurs. La judiciarisation de la triche scolaire participe de la vengeance et non de la coercition. C’est la destruction pure et simple des normes», lit-on dans ce communiqué.

Abordant la démarche de révision du système des transferts sociaux, le PT la considère comme une «remise en cause des transferts sociaux qui consacrent le caractère social de l’Etat». «Il s’agit du désengagement total de l’Etat de ses missions sociales», dénonce cette formation politique, affirmant que cette démarche est «exigée par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international depuis une trentaine d’années». Sur le plan politique, le PT revient sur la démarche de «rassemblement initié par la présidence de la République à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance».

Pour le PT, «la priorité est à la prise en charge des besoins urgents sur le plan socioéconomique, du retrait, à travers la loi de finances complémentaire 2022, du projet d’abolition des transferts sociaux, de la relance de la consommation par l’augmentation effective du pouvoir d’achat des salariés, retraités et autres pensionnaires par l’instauration de l’échelle mobile des salaires et des retraites». Ce faisant, le PT exige aussi la libération des prisonniers politiques et d’opinion et le rétablissement normal de l’exercice politique, ainsi que le respect de la liberté de la presse. 

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