Le PT alerte sur la «dégradation effrayante» de la situation sociale

06/01/2022 mis à jour: 02:03
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Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT / Photo : D. R.

Pour le Parti des travailleurs (PT), l’année 2022 commence avec la dégradation de la situation sur tous les plans, notamment sanitaire, et également avec son lot d’atteintes aux libertés démocratiques.

L’heure est très grave, selon le Parti des travailleurs (PT), qui parle de l’«extrême précarité» de la situation nationale et les «périls» qu’elle fait porter sur le pays. Pour le parti de Louisa Hanoune, l’année 2022 commence avec la «dégradation» de la situation sur tous les plans, notamment sanitaire et également avec son lot d’atteintes aux libertés démocratiques.

Abordant la situation générale, le bureau politique du PT qui s’est réuni hier dit avoir constaté les «conséquences mortelles» sur le pouvoir d’achat des citoyens. «Les produits de large consommation qui subissent déjà, depuis l’été 2021, une augmentation vertigineuse connaissent depuis le 1er janvier une flambée meurtrière», s’insurge le PT qui revient sur l’augmentation par les boulangers de 50% du prix de la baguette de pain et la pénurie de l’huile de table et de la farine.

«Ceci nous rappelle les manifestations dites du sucre et du café de janvier 2011, qui ont failli faire basculer l’Algérie dans le chaos dudit Printemps arabe», avertit Mme Hanoune qui déplore le renvoi aux calendes grecques de l’augmentation promise du point indiciaire (PI) pour les salariés de la Fonction publique, sachant qu’aucune enveloppe budgétaire n’a été prévue à cette fin dans la loi de finances (LF-2022), ce qui confirme, de l’avis du PT, son «caractère incertain».

La responsable du PT est persuadée que l’allégement annoncé de l’IRG pour les salariés n’aura aucune incidence sur les bas salaires étant donné que les augmentations sont «dérisoires» par rapport au coût de la vie, «seule l’échelle mobile des salaires et pensions est à même de préserver le pouvoir d’achat», tranche-t-elle.

Sur le plan sanitaire, l’année 2022 commence avec «une dégradation effrayante de la situation en conséquence de l’explosion de la 4e vague de Covid-19». «Au lieu de généraliser la gratuité des tests, analyses et radios inaccessibles pour la majorité, de doter les hôpitaux des moyens humains et matériels nécessaires pour soigner et sauver les malades sans pénaliser les autres patients, le gouvernement présente le vaccin comme une solution miracle démentie par la réalité, c’est-à-dire le nombre de personnes vaccinées contaminées dans le monde», affirme le PT, pour qui le gouvernement porte l’entière responsabilité de «cette détérioration meurtrière de la situation sanitaire et donc des nouvelles pertes de médecins hospitaliers du fait de l’absence des moyens de protection».

«Caporalisation des syndicats»

Au chapitre des libertés, le PT tire la sonnette d’alarme et rappelle que plus de 300 détenus politiques et d’opinion sont toujours incarcérés et des milliers d’autres militants sont victimes de l’arbitraire, du recours exagéré à la détention préventive et des journalistes sont sous harcèlement judiciaire permanent. Pour le PT, immuniser le pays passe par l’arrêt immédiat du rouleau compresseur sur les terrains socio-économique et politique.

C’est-à-dire le gel de toutes les «mesures antisociales et antinationales» contenues dans la loi de finances (LF-2022) et l’arrêt de toutes les atteintes aux libertés, la libération de tous les détenus politiques et d’opinion et la prise en charge réelle des besoins et revendications socioéconomiques de l’immense majorité des travailleurs. Commentant le projet d’amendement de la loi 90-14 relative à l’exercice des libertés syndicales, le PT pense que la tendance tend vers «la caporalisation des syndicats par l’administration», et ce, par leur mise sous contrôle.

«L’avant-projet contiendrait une dérive gravissime matérialisée dans la confiscation du droit à l’organisation politique pour les syndicalistes, les privant d’un composant essentiel de leur citoyenneté…», estime le parti, pour qui ce projet consacre la «privation» des travailleurs non déclarés à la CNAS de l’exercice du droit syndical les «soumettant à l’arbitraire total» et «l’exploitation et l’oppression légalisées». Ces éléments, insiste le PT, établissent le caractère «gravement régressif du projet et la marche vers le totalitarisme».

Le parti alerte aussi sur «la dangerosité de la volonté du gouvernement d’instaurer des zones franches qui échappent à toute législation nationale et où le code du travail et le droit syndical ne sont pas applicables. Ce qui de fait participe du dépeçage du pays». 

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