Le procès de Khalida Toumi programmé pour le 20 janvier

08/01/2022 mis à jour: 02:45
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Photo : D. R.

L’ancienne ministre de la Culture sera jugée avec deux autres prévenus, par le pôle financier économique près le tribunal de Sidi M’hamed, pour «octroi d’indus avantages» et «abus de fonction».

Placée en détention le 4 novembre 2019, le sort de l’ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi, sera tranché le 20 janvier, lors d’un procès très attendu, devant le pôle financier près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger.

Son avocat, Me Ghechir, se déclare plutôt optimiste, car après une longue détention, qu’il qualifie d«illégale», sa cliente devrait être libérée étant donné, souligne-t-il, qu’elle est poursuivie pour des délits dont le délai d’emprisonnement provisoire ne dépasse pas les huit mois. 

La défense de Khalida Toumi n’a pas cessé d’alerter non seulement sur les lenteurs de la procédure, mais aussi sur le rejet systématique des demandes de mise en liberté provisoire.

Pourtant, aussi bien l’expertise judiciaire, que le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) n’ont apporté d’éléments probants sur sa responsabilité directe dans ce qui est présenté comme «une affaire de corruption».

Pas moins de 11 expertises ont été réclamées par le juge de la 5e chambre du pôle financier, et concernaient toutes les organismes sous tutelle du ministère de la Culture, et qui étaient en lien avec les manifestations culturelles objets de l’enquête, à savoir l’Oref (Office Riadh El Feth), l’Onda (Office national des droits d’auteur) et l’Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel), mais aussi le compte du fonds spécial dédié à le manifestation «Tlemcen, capitale de le culture islamique» et à la réalisation du film sur l’Emir Abdelkader, à la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007» et au Festival panafricain de 2009.

Pour la défense de l’ex-ministre, représentée par Me Boudjemaâ Ghechir, toutes les expertises sont «favorables» à la mise en cause, étant donné, dit-il, que celle-ci «a agi sur la base d’une dérogation établie par le Premier ministre et le ministre des Finances, lui permettant de ne pas recourir aux procédures habituelles des marchés publics, plus lentes et plus coûteuses».

Selon lui, les «irrégularités constatées lors de l’organisation de ces manifestations culturelles concernent les structures chargées de l’exécution de ces opérations, qui étaient indépendantes et possédaient leurs propres organes de contrôle de gestion. Raison pour laquelle Khalida Toumi a été blanchie de nombreux faits qui incombent à des responsables locaux, inculpés par la suite».

Dans une lettre adressée au mois de septembre 2020 au président de la République, la défense de l’ex-ministre a fait état de «violations d’une extrême gravité», d’une «détention illégale», qui dépasse largement le délai de huit mois prévu par l’article 125 du code de procédure pénale.

Une année plus tard, au mois de novembre 2021, Me Ghechir a publié une autre lettre dans laquelle il réclame «un procès équitable» pour l’ex-ministre. Moins de deux mois après, le dossier de l’ex-ministre sort du bureau du juge d’instruction pour être programmé le jeudi 20 janvier 2022, soit deux ans et deux mois après sa mise en détention. 

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