Poursuivant sa tournée dans les pays du Golfe, le Président n’était pas là pour fêter l’anniversaire du «hirak el moubarek», l’authentique, qui l’a propulsé Président et qu’il a fait écrire dans sa Constitution à laquelle 8% des Algériens ont dit oui. Il n’a rien raté, il n’y a pas eu vraiment de fête, par désaffection, fatigue, dégoût, par peur d’être arrêté et de devoir passer un temps précieux en prison, mais aussi par ce sentiment que c’est inutile, le système s’étant régénéré sur le dos du hirak, les mêmes hommes, partis et structures qui ont cautionné la faillite précédente cautionnent les dérives d’aujourd’hui.
Il est donc logique que peu ont eu cœur à commémorer ce qui est au fond une défaite car, à part l’ancien Président démis et quelques oligarques emprisonnés, le pays n’a pas changé et dans certains domaines, comme le pouvoir d’achat et les libertés, il a même régressé. A l’inverse, parce qu’il faut bien équilibrer, on pourrait souligner les rares avancées du régime, allocation chômage, l’ouverture d’une partie du Club des Pins au public et la prochaine ouverture d’une ligne maritime vers le Qatar, ce qui s’apparente plus à une croisière, le voyage durant 10 jours.
Sauf que pour toucher l’allocation de 13 000 DA, en plus de l’obligation d’avoir un conjoint lui-même au chômage, il est souligné qu’il faut être primo-demandeur, terme un peu complexe qui signifie que l’on est à la recherche d’un premier emploi, c’est-à-dire que si on a déjà travaillé et qu’on a perdu son emploi, on n’est pas éligible à l’allocation. En ce sens, les manifestants du hirak de 2019 sont des primo-demandeurs, ayant pour la première fois demandé publiquement et en masse un changement de régime, de système, de pratiques et de mentalité.
Qui n’est pas venu. Mais comme l’allocation chômage est valable 6 mois et renouvelable une fois, selon les règles du ministère du Travail, c’est-à-dire un an en tout, l’année prochaine, les chômeurs seront à nouveau très pauvres pour le 4e anniversaire du hirak.