Le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, présidera, aujourd'hui, la 2e rencontre avec les opérateurs économiques algériens. Organisé par le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), le rendez-vous est placé sous le thème : «2025, année du succès économique».
L’événement est très important pour les patrons qui attendent, comme le souligne le président du CREA, Kamel Moula, de nouvelles décisions et orientation du Président. «Cet événement majeur participe au renforcement de la confiance entre le plus haut sommet de l’Etat et les chefs d’entreprise.
C’est également la démonstration que le chef de l’Etat considère les acteurs économiques comme des éléments moteurs de la relance économique», précise le premier responsable du CREA dans un communiqué publié sur la page officielle de son organisation.
Les réformes, ajoute-t-il, «décidées par Monsieur le président de la République, dont celles annoncées lors de la première rencontre en 2023, confortent que son approche volontariste et déterminée du développement économique est une réponse adaptée à notre contexte national au regard des bouleversements mondiaux.»
Kamel Moula estime, dans la foulée, que «l’Algérie avance à un rythme soutenu et concret, et les premiers résultats s’annoncent très positifs tant en termes de création de nouveaux emplois que de nouveaux investissements». Les opérateurs économiques algériens, ajoute-t-il, «attendent les nouvelles orientations économiques qui nous seront délivrées par Monsieur le président de la République lors de cette prochaine rencontre».
Un contexte international incertain
Cette rencontre, soulignons-le, intervient dans un contexte particulier, à la fois en interne et sur le plan international. Au niveau interne, les autorités veulent donner un nouvel élan à l’économie nationale, à travers une série de mesures visant à encourager les investisseurs à prendre l’initiative, tout en leur garantissant «la liberté d’investir» et en levant «les blocages bureaucratiques» qui freinent le décollage économique du pays. Les autorités ont également multiplié, ces dernières années, les projets d’investissement public dans les infrastructures de base, notamment les chemins de fer, l’exploitation des mines, dans l’objectif de soutenir aussi l’économie en développant les transports et en réduisant la facture d’importation des matières premières.
Abdelmadjid Tebboune avait déclaré, à plusieurs reprises, que son deuxième mandat, entamé en septembre 2024, sera dédié résolument à l’économie et les grands projets industriels, tels que celui de Gara Djebilet devant produire près de 3 millions de tonnes/an de fer. «Ce que nous avons réalisé ces cinq dernières années est un premier jalon pour que notre économie devienne celle d’un pays émergent», avait estimé le chef de l’Etat, qui table aussi sur une augmentation conséquente du PIB algérien.
Mais cette démarche risque d’être contrariée par le nouveau contexte international, plus que jamais incertain. Les derniers développements internationaux et la guerre commerciale lancée par le président des Etats-Unis, Donald Trump, risquent d’avoir un impact négatif sur l’effort de l’Algérie. L’impact direct des mesures prises par le président américain sur les prix du pétrole sur le marché mondial concerne l’Algérie, qui dépend encore fortement des cours de l’or noir.
Depuis l’annonce de l’augmentation des taxes américaines, les prix du pétrole ne cessent de chuter sur le marché international. Le Brent de la mer du Nord est repassé sous la barre des 60 dollars le baril pour la première fois depuis 2020.
La poursuite de cette tendance à long terme se répercutera sur les recettes en devises de l’Algérie, d’autant que les exportations hors hydrocarbures restent faibles, loin des attentes. L’impact d’une telle baisse des recettes, estiment les économistes, engendrera inévitablement une réduction des financements dédiés à l’économie nationale. Madjid Makedhi