«Nous sommes à votre disposition et non le contraire, je suis certain que l’Algérie atteindra le sommet grâce aux énergies des jeunes et des étudiants», insiste le président Tebboune.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a choisi le pôle scientifique et technologique «Abdelhafid Ihaddadène» de la Nouvelle-ville de Sidi Abdellah (Alger) pour s’adresser à la communauté estudiantine, à l’occasion de la journée nationale de l’Etudiant commémorant le 68e anniversaire de la grève historique du 19 Mai 1956. Le chef de l’Etat a d’abord rappelé que l’année 2027 sera une année charnière pour l’Algérie.
Une Algérie «qui gêne», «qui est en danger» et «qui est ciblée». Il a appelé, dans ce sens, les jeunes et les étudiants en particulier à se mobiliser et à participer massivement à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre. «Vous êtes l’avenir de l’Algérie, la force vive de cette nation. L’Algérie n’est, certes, pas un paradis, mais elle ne sera jamais l’enfer», promet Tebboune qui a rendu, à cet effet, un hommage appuyé aux jeunes «porteurs de projets». L’Etat, dit-il, compte sur les compétences des étudiants et les capacités des jeunes qui maîtrisent la technologie.
Dans son discours, M. Tebboune a beaucoup insisté sur l’importance de la numérisation. Une démarche qui permettra, selon lui, d’obtenir des chiffres fiables à tous les niveaux et de bannir le mot «approximatif» du langage «chiffré». «L’objectif aujourd’hui est de bâtir une économie moderne basée sur des chiffres réels, transparents, loin de toute opacité.
L’année 2027 sera déterminante avec le parachèvement du processus de numérisation et la récolte des fruits du développement de l’économie nationale et des start-up. La numérisation est un moyen et un outil pour mettre fin aux passe-droits, au flou qui caractérise certaines données», souligne-t-il. Mettant en avant les efforts consentis pour élever le niveau de l’université algérienne qui «se place aujourd’hui au top du classement à l’échelle des universités arabes et africaines», le président Tebboune a estimé que l’Algérie atteindra les plus hauts rangs grâce aux capacités des jeunes et des étudiants.
«L’Algérie aura un nouveau souffle»
Il a soutenu que la réussite des Algériens à l’étranger dans des domaines difficiles prouve que l’Université algérienne dispense un enseignement de qualité. «Certaines parties remettent en cause les capacités et les qualités de notre Université. Je ne suis pas contre la critique ni contre les opposants politiques mais je suis contre ceux qui veulent casser ce que nous tentons de construire. Personne n’a le droit de dire que l’Université algérienne ne dispense pas un enseignement de qualité», avertit-il.
Le président Abdelmadjid Tebboune s’est également attardé sur la tendance des étudiants à transformer un concept en un projet. Plus de 6000 étudiants ou nouveaux diplômés sont titulaires de brevets d’innovation. Ils sont très nombreux à avoir lancé des start-up. Il a souligné que «l’Algérie aura un nouveau souffle avec de jeunes citoyens porteurs de projets, maîtrisant les technologies modernes et nationalistes». Il a soutenu qu’il convient de les aider et de stimuler leur créativité par tous les moyens. «L’Etat est disposé à financer tous les projets et recherches relatifs aux start-up.
Le financement ne saurait entraver le développement du pays». Aussi, il a expliqué que la Caisse nationale de financement des projets a été créée pour prendre en charge les projets des étudiants, «une fois ces derniers finalisés, les banques apporteront leur contribution». «L’argent n’est nullement un problème quand il s’agit du développement du pays», résume-t-il. Dans ce sillage, il a rassuré les étudiants que leurs préoccupations seront étudiées en concertation avec leurs représentants et avec le Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ).
«Aucune décision les concernant ne sera prise sans associer les étudiants. Même pour ce qui est du système LMD. Personnellement, je souhaite le retour au système normal, mais là aussi, tout se décidera en concertation avec l’ensemble des concernés», s’est-il engagé.
Des étudiants membres tous du CSJ ont évoqué dans leurs questions le financement des startup, la revalorisation des bourses attribuées aux étudiants en sciences médicales, en raison de la longueur du cursus (six à sept ans) et l’amélioration des prestations des œuvres universitaires. A ce titre, il a souligné que l’Etat fournit des aides considérables à ce segment. Il a rappelé que le Trésor public assume sur ses fonds 65% des dépenses liées aux œuvres universitaires.
Chose qu’aucun pays ne fait, précise-t-il. Mais est-ce que les ressources de l’Etat permettent une revalorisation du budget y afférent ? Et quels sont les mécanismes à mettre en place pour inciter les étudiants à ne pas quitter leur pays, une fois le diplôme en poche ? En réponse, le président Tebboune a instruit les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui des Finances de prendre en charge ce dossier.
Et d’étudier les facteurs d’accompagnement pour répondre aux besoin des étudiants. «Nous sommes à votre disposition et non le contraire, je suis certain que l’Algérie atteindra le sommet grâce aux énergies des jeunes et des étudiants. Le gaz et le pétrole ne sont pas des ressources éternelles. Mais vous les jeunes, vous êtes l’espoir sur lequel repose l’Algérie.»
Il souligne que l’Algérie est forte de ses 115 universités, ses 30 centres universitaires et ses 270 000 enseignants. Le chef de l’Etat a, en outre, insisté sur l’importance de la Journée nationale de l’Etudiant. «La grève des étudiants et leur adhésion à la Révolution nationale, le 19 mai 1956, a apporté plus de lumière à la guerre de libération» a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Tebboune affirme que l’Algérie atteindrait 60 millions d’habitants dans 13 ans. Il a également promis d’instaurer une aide pour les femmes au foyer. Aussi, il a énuméré les multiples exploits et réalisations, allant de la lutte contre l’alphabétisme, la gratuité des soins et de l’enseignement, la construction de milliers de logements et l’éradication des bidonvilles, la lutte contre l’importation tous azimuts…