Le pourquoi des accidents

14/09/2024 mis à jour: 13:08
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L e choc des images ne suffit plus pour lutter contre le fléau des accidents de la circulation. La courbe de la mortalité ne retombe pas, elle chevauche les saisons et n’affiche aucun signe d’inflexion suite aux différentes campagnes de sensibilisation et autres trains de mesures visant à réduire les sinistres sur les routes. Toutes les stratégies de lutte et de prévention doivent être mises à plat et axer les efforts sur un travail de communication plus élaboré et mieux ciblé. 

Ceci en rupture avec la chronique actuelle redoublant de violence dans la représentation des dégâts enregistrés, ayant atteint son paroxysme avec les scènes d’un bus en flammes et l’insupportable précision sur l’état carbonisé des victimes. On ne pourra pas longtemps ajouter l’infernal au tragique et diffuser des traumatismes à grande échelle. L’opinion publique veut comprendre «le pourquoi du comment» des accidents. La quête d’explications est lancinante et elle trouve rarement de réponses.

 Il y a pourtant des causes à toute catastrophe et la compréhension de ce qui est arrivé est la première condition de consolation et de deuil pour les proches des victimes. Le monde garde en mémoire l’épisode retentissant du crash d’un avion supersonique européen, il y a près d’un quart de siècle, et dont le dossier n’a été refermé qu’après avoir identifié la présence d’une lamelle métallique sur la piste de décollage. 
En plus de ses capacités d’intervention et de sauvetage, la Protection civile compte une équipe chargée de la communication d’une compétence reconnue. 

Au cours de leurs passages dans les médias lourds, ayant un large impact auprès du public, les responsables de ce service s'attellent régulièrement à prodiguer tous les éléments d’explication et d’information, ainsi que les conseils attendus par les citoyens. Ces derniers ont dû suivre avec fébrilité l’émission de télévision après le drame de Touggourt, où sept décès ont été dénombrés dans la collision entre un véhicule léger et un bus, mais le téléspectateur a relevé la difficulté de la communication face à une animation non contenue. 

L’exposé était pourtant d’une très haute importance : y avait-il eu éclatement d’un pneu, somnolence au volant sur cette route nationale et à cette heure du début de la journée où la circulation n’était nullement dense ? Le représentant de la Protection civile a tenté d’évoquer les causes possibles du drame, et qui devaient être l’objet des enquêtes déclenchées par les services concernés. Ses indications étaient également très pertinentes au sujet de la problématique du renouvellement du parc automobile, l’arrivée de nouveaux chauffeurs et l’évolution infrastructurelle du réseau routier. 

La sécurité de la route, celle du véhicule, ainsi que la conscientisation des conducteurs sont au cœur des programmes de prévention. L’accusation d’un autre âge de «terrorisme routier» ne peut plus être indistinctement brandie, notamment lorsque l’accident implique un chef de famille transportant sa progéniture ou un chauffeur de bus convaincu que l’erreur n’est plus permise. Il y a d’autres pistes à explorer, et le facteur humain très largement cité est parfois relativisé par des conditions externes, comme l’absence d’éclairage des voies de circulation. 

Les équipements de sécurité ne sont pas toujours soumis à une expertise pour attester de leur qualité et efficacité, et l’état des pneus, qui était naguère le plus inspecté dans les barrages routiers, est à présent totalement négligé jusque dans les garages de contrôle technique.

 La sensibilisation au respect strict des règles de conduite est, à l’image des secteurs de l’Education et de la Formation, un vaste chantier, tout comme l’étendue du territoire national, où le contrôle de la vitesse est souvent du seul ressort de l’automobiliste. 
 

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