Le nombre de morts dans la région a augmenté de 2000% en 15 ans : Le Sahel, nouvel épicentre du terrorisme international

29/03/2023 mis à jour: 00:35
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Un rapport de l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) révèle l’ampleur de la menace terroriste et son impact sur les populations du Sahel. Cette région d’Afrique est devenue, selon l’indice mondial du terrorisme 2023 publié dans le même rapport, l’épicentre du terrorisme. 

La même source fait, en effet, état d’une augmentation de 2000% des morts liés au terrorisme au Sahel. C’est particulièrement le cas du Burkina Faso qui est durement impacté. Ce pays, instable politiquement depuis le dernier coup d’État militaire, est le 1er en Afrique et le 2e au monde le plus touché en 2022, avec 310 actes terroristes qui ont occasionné 1135 morts et 496 blessés. 

Le Burkina Faso occupe la 2e place mondiale des pays les plus touchés en 2022. Il arrive juste derrière l’Afghanistan, classé premier depuis 2019. Le Burkina a enregistré 1135 décès, soit une hausse de décès de 50% par rapport à l’année 2021. Les civils constituent, pour la quatrième année consécutive, la cible des terroristes, avec 642 morts soit plus de 57% des décès. 

Cela représente une augmentation de 29% par rapport à 2021, où 497 civils ont perdu la vie. Selon le même document, la Somalie, le Mali et la Syrie occupent respectivement la 3e, la 4e et la 5e places des pays les plus touchés par le terrorisme. Dans le peloton de tête des pays frappés par ce fléau, il y a aussi le Pakistan, l’Irak, le Nigeria, la Birmanie et le Niger.  Le rapport relève, cependant, une baisse du nombre des attaques terroriste pour la première fois depuis 2019. La diminution est de l’ordre de 28% par rapport à 2021, passant de 5463 attentats à 3955 attaques.
 

Des attaques plus meurtrières 

La plupart des attaques terroristes, note le même document, «sont perpétrées par l’Etat islamique, les shebabs, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) et le Front de libération du Baloutchistan à l’ouest du Pakistan». De 2007 à 2022, les décès dus aux attaques terroristes au Sahel ont augmenté de 2000% avec 22 074 personnes mortes dans 6408 attaques terroristes.

 Dans le monde, en revanche, précise la même source, le nombre total de décès a chuté de près de 9% par rapport à 2021, passant de 7328 à 6701 décès. Le rapport indique également que les régions proches des frontières avec le Niger, le Bénin et le Mali ont enregistré 71% de toutes les attaques en 2022.

 Soulignant que les «attaques terroristes sont devenues plus meurtrières», le document affirme que la nébuleuse Etat islamique (EI) «remplace les talibans en tant que groupe terroriste le plus meurtrier au monde en 2021, avec 15 morts par attaque au Niger». Le terrorisme, ajoute la même source, «est devenu plus concentré, avec 119 pays n’enregistrant aucun décès, soit le meilleur résultat depuis 2007».

 En Occident, fait remarquer le document, «il a considérablement baissé, les attentats diminuant de 68%», avec le plus bas niveau depuis 2012 aux Etats-Unis. «En Occident, les attaques à motivation politique ont dépassé les attaques religieuses, qui ont diminué de 82%. Il y a eu cinq fois plus d’attaques politiques que d’attaques religieuses», indique le rapport. 

Pour rappel, l’indice mondial du terrorisme est une étude approfondie analysant l’impact du terrorisme pour 163 pays couvrant 99,7% de la population mondiale. Le rapport est produit par l’Institut pour l’économie et la paix (IEP), basé en Australie, à partir des données de Terrorism Tracker et d’autres sources. L’indice note chaque pays sur une échelle de 0 à 10, où 0 représente l’absence d’impact du terrorisme et 10 représente l’impact mesurable le plus élevé du terrorisme. 

L’un des principaux objectifs de cet indice, selon l’Institut, «est d’examiner ces tendances». «Il vise également à contribuer à éclairer un débat positif et pratique sur l’avenir du terrorisme et les réponses politiques requises», rappelle la même source.

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