Le musicien Cheikh Abdellaoui s’est éteint jeudi dans la matinée : Le monde artistique en deuil à Oran

05/10/2024 mis à jour: 23:30
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Photo : D. R.

Le défunt s’est produit sur plusieurs scènes en répondant présent à chaque fois que les animateurs culturels de la ville faisaient appel à lui.

Le monde artistique, particulièrement musical, est en deuil suite à l’annonce du décès du musicien Cheikh Abdellaoui, un des plus anciens guitaristes classiques que la ville d’Oran a connus. Il s’est éteint dans la matinée de jeudi et devait être enterré hier vendredi. En plus des prestations qu’il a assurés pour le théâtre régional d’Oran, notamment avec Abdelkader Alloula, il a aussi beaucoup donné pour l’enseignement de la musique (à l’ITE notamment). 

Le défunt s’est également produit sur plusieurs scènes en répondant présent à chaque fois que les animateurs culturels de la ville faisaient appel à lui. Pour le reste, beaucoup se souviennent sans doute de ses apparitions à la télévision algérienne (l’unique à l’époque) lorsque, vers la fin des années 1970, il remplissait les intermèdes de la programmation juste avant le JT de 20h.

Il était guitariste mais il était aussi compositeur aidé en cela par sa maitrise des règles de l’harmonie qui l’ont amené à toucher à d’autres instruments, le piano notamment. Un des ses amis fidèles, le guitariste Malik Hanouche dont la renommée n’est plus à démontrer, était encore avec lui jusqu’au dernier moment. Une amitié qui aura duré une bonne quarantaine d’années. Profondément attristé, il se remémore le passé : «C’est la musique qui nous a réunis. Je le connaissais de réputation mais un jour, alors que j’étais encore tout jeune guitariste, le hasard a voulu qu’il m’entende jouer.

Il était dans une classe et moi à côté. Il a alors instantanément demandé à ses élèves de se taire un moment pour écouter et c’est après cela qu’il est venu vers moi. Il s’en est suivi une amitié et un respect mutuel sans faille jusqu’à la fin». Il savait reconnaitre les talents. Les deux hommes ont fini par travailler et se produire ensemble à plusieurs reprises.

Sur sa page facebook, il a également eu ces mots : «Il nous quitte aujourd'hui comme il aura vécu tout le long de sa vie, avec courage et dignité jusqu'au dernier instant». Son ami nous apprend que, durant sa formation, il était stagiaire aux cours d'Alexandre Lagoya à l'université Paris Vincennes Saint-Denis et fut son professeur en 1982, puis son collègue à l'institut Yaghmoracen en 1987 avant de devenir  son compagnon sur les scènes d'Oran.

Ses activités musicales remontent à la période d’avant l’Indépendance du pays, une période qui l’aura sans doute marqué car, bien plus tard, répondant à une commande, il a harmonisé plusieurs chants patriotiques.   

 

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