Le ministre de l’industrie, Ali Aoun, l’a déclaré hier à El Watan : «Sider El Hadjar engagera son plan de développement cette année»

16/01/2024 mis à jour: 01:01
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Photo : D. R.

Sider El Hadjar va engager son plan de développement dans le courant de l’année 2024. C’est ce qu’a confirmé, hier, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, dans une déclaration à El Watan, en marge de sa visite au complexe.

M. Aoun, qui a inspecté les 210 hectares d’actifs excédentaires du groupe Sider, objet principal de sa visite, nous a affirmé : «Selon les orientations de Monsieur le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le plan de développement de Sider El Hadjar (…) sera engagé cette année au grand bonheur de ses 5600 sidérurgistes.» Outre le renouvellement de sa confiance vis-à-vis du nouvel encadrement, dont il a affiché sa satisfaction, il a rassuré les sidérurgistes quant à l’avenir de leur outil de travail.

Selon la présentation du plan de développement de Sider El Hadjar, à laquelle ont assisté les autorités locales, à leur tête M. Djellaoui, le wali de Annaba, ce plan de développement assure une transition technologique et énergétique progressive avec l’installation d’une unité de réduction directe (DRP) et de deux nouvelles aciéries électriques, assortie d’une mise à niveau technologique et une réhabilitation de la filière des produits plats.

Nécessitant une enveloppe de 2,5 milliards de dollars, ce plan de développement permettra de produire, fin 2028, un volume de 2,5 millions de tonnes/an, dont 1,7 Mt de produits longs et 0,7 Mt de produits plats. Une jonction entre l’arrêt du HF n°2 et le démarrage du DRI durera trois années.

Sider El Hadjar s’engage à développer des mécanismes lui permettant de participer activement à cette opération de financement.Pour ce faire, le plan de développement de Sider El Hadjar prévoit l’acquisition, entre autres, d’une installation de réduction directe du fer (DRI) de 2,5 Mt/an, d’une aciérie électrique pour les produits longs de 1,7 Mt/an, d’un nouveau laminoir de tubes sans soudure (TSS) de 0,30 Mt/an, d’un laminoir rail/poutrelles de 0,40 Mt/an, d’un laminoir de rond à béton (ex-ETRHB) de 0,80 Mt/an et le revamping des anciennes installations avec l’augmentation des capacités de production et de logistiques.

Il faut dire que la mise en place du procédé de la réduction directe (DRI), qui fonctionne avec du gaz, minimisera considérablement les dépenses de fonctionnement de l’usine sachant que le coke, à lui seul, nécessite au moins 200 000 millions de dollars/an, soit 52% des charges de Sider El Hadjar alors que le mètre cube du gaz est à 09 dollars. D’où l’inéluctable conversion vers le process de DRI dont l’Algérie est exportatrice du gaz. Rappelons que le procédé DRI est largement utilisé dans la région MENA.

Transition technologique

Le partage d’expérience de cette technologie avec les pays arabes a été recommandé durant le 16e Sommet du fer et de l’acier arabe, tenu au Caire, en Egypte. De ce fait, une coopération en ces termes est envisagée pour préparer l’ensemble du personnel qui aura pour tâche de piloter les nouvelles installations.

«Conformément à la stratégie nationale de production sidérurgique, et dans le cadre de l’intégration nationale en termes de matières premières et d'énergies, Sider El Hadjar doit se développer pour s’intégrer à cette vision, à l’effet de devenir viable économiquement tant sur le marché national porteur que sur le marché international.

Tous les deux se caractérisent par une forte compétitivité, notamment à l’horizon de 2030 où l’acier vert deviendra le fer de lance de toute sidérurgie», estime Lamine Sedrati, le PDG du groupe Sider. Parallèlement, un plan de formation accompagnera cette transition. Il a été inclus dans le nouveau plan de développement du complexe.

En Effet, selon le PDG de Sider El Hadjar, Karim Boulaioune, «pour être en phase avec la transition technologique, Sider El Hadjar prévoit de renforcer les dispositifs relatifs à la formation professionnelle ainsi que la formation en continu». Il est à souligner que Sider El Hadjar dispose actuellement de plusieurs importants atouts.

La compagnie pétrolière Sonatrach et Sider El Hadjar ont signé, récemment à Alger, un très important contrat de fourniture de 1000 kilomètres de pipelines destinés aux raccordements de ses puits.

Ce contrat, dont le montant est estimé à 21,7 milliards de dinars (158,5 millions de dollars), représente un plan de charge pour l’unité de production de tuberie sans soudure (TSS) de Sider El Hadjar de plusieurs années. La livraison est prévue à partir de 2024. Mieux, après une disqualification qui a duré plus de 13 ans, TSS/Sider El Hadjar est officiellement pré-qualifié par Sonatrach pour la production de tubes Casing et sur la short-list pour la participation aux appels d’offres pour les cinq prochaines années.

Le besoin est estimé à 1 000 000 tonnes d’acier. Le carnet de commandes de l’entreprise est aussi bien fourni, que ce soit en matière de rond à béton qu'en bobines. A ces avantages, il faut inclure un imminent financement par l’Etat d’un plan de développement de l’outil de travail. Des garanties qui ont convaincu la BEA à l’effet d’accompagner le complexe d’El Hadjar à travers des crédits financiers d’exploitation. 

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