Le ministre de l'agriculture rassure : Pas d’augmentation du prix du lait subventionné

24/01/2022 mis à jour: 09:22
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Le prix du lait subventionné ne connaîtra pas d’augmentation / Photo : H. Lyès

Des assurances qui concernent particulièrement le lait subventionné (pasteurisé en sachet), un produit qui connaît également des perturbations avec les chaînes interminables observées quotidiennement devant les points de vente.

Au moment où le marché du lait connaît une forte tension après la pénurie de ces derniers jours du lait en boîte survenue des suites du retard accusé dans l’octroi des Dérogations sanitaires d’importation (DSI), le ministre de l’Agriculture tient à rassurer.

Des assurances qui concernent particulièrement le lait subventionné (pasteurisé en sachet), un produit qui connaît également des perturbations avec les chaînes interminables observées quotidiennement devant les points de vente.

C’est sur les prix que le ministre Abdelhadif Henni a rassuré hier en écartant toute hausse. «Je vous l’annonce de manière formelle, il n’y aura pas d’augmentation du prix du lait en sachet subventionné. Il demeurera à 25 DA», a-t-il dit sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. «C’est une question de politique publique et l’avenir nous le dira plus (...) Nous parlons d’une subvention ciblée pour les familles dans le besoin, mais pour l’instant ce n’est pas à l’ordre du jour et le lait restera à 25 DA le sachet», a-t-il encore souligné.

Cette déclaration intervient quelques semaines après l’entrée en vigueur de la Loi de finances (LF 2022) pour l’année 2022 qui prévoit la création d’un dispositif national de compensation au profit des ménages qui y sont éligibles. La politique de subvention sociale devrait connaître ainsi, à partir de 2022, un passage de la subvention généralisée à celle ciblée, orientée vers les ménages nécessiteux à travers un programme de transfert monétaire direct.

inquiétudes

Des inquiétudes ont en effet été affichées par les consommateurs sur une éventuelle augmentation du prix du lait après l’entrée en vigueur de la Loi de finances qui prévoit, pour rappel, la création d’un dispositif national de compensation au profit des ménages qui y sont éligibles.

Un dispositif qui verra dans un premier temps le démarrage du travail statistique, comme l’a signalé récemment le directeur général du budget au ministère des Finances. Il a indiqué que le système national actuel de subvention allait connaître un changement via des outils numériques statistiques et techniques. «On travaille sur le système d’information avec l’appui de modèles de ciblage calculables, ajoutés à un grand fichier au niveau du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et l’Aménagement du Territoire, lié à l’état civil et au revenu», a-t-il détaillé lors d’une journée d’informations sur la Loi de finances 2022.

Concernant le développement de la filière lait, le ministre mise notamment sur le repeuplement des bâtiments d’élevage en vaches laitières à travers l’importation de génisses. Ce qu’il avait annoncé fin 2021 pour être mis en œuvre en ce début d’année.

Un nouveau cahier de charges a été instauré à cet effet. Dans ce sens, des instructions fermes ont été données, selon le ministre, pour interdire l’abattage des vaches laitières de moins de sept ans. Il s’agit de suivre les animaux importés au niveau des centres de quarantaine où ils seront vaccinés contre la fièvre aphteuse, ainsi que les lieux d’élevage qui seront contrôlés par les services vétérinaires «localité par localité», selon le ministre.

Les importateurs sont par ailleurs soumis à l’obligation d’assurer leur bétail laitier, ce qui impliquera également l’expertise des compagnies d’assurance dans le suivi. Le nombre des génisses pleines destinées à la production de lait qui devront être importées sera déterminé en fonction de la demande des opérateurs privés.

Il devrait s’élever «au minimum» à 20 000 têtes par an «si tout se passe bien», a encore précisé Abdelhafid Henni. Et d’annoncer le lancement d’une étude portant sur la révision des primes portant sur la collecte du lait. Lesquelles sont actuellement fixées à 12 DA pour le producteur, 4 DA pour le collecteur et 5 DA pour le transformateur.

Il s’agit à travers cette revalorisation prévue d’augmenter la production du lait cru et son intégration dans le processus de transformation. Et ce, de manière à réduire les importations dans une filière où les besoins sont en constante augmentation, surtout avec la croissance démographique. D’ailleurs, l’Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers (ONIL) importe annuellement, à lui seul, près de 180 000 tonnes de poudre de lait.  

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