Le ministre de Biden chargé de l'immigration échappe à la menace de destitution

07/02/2024 mis à jour: 04:16
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Les républicains à la Chambre des représentants américaine ont essuyé un revers le mardi 6 février dans leur tentative d'inculpation du ministre de l'immigration de Joe Biden, Alejandro Mayorkas, qu'ils accusent d'avoir engendré une crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. 

"C'est l'architecte en chef de la catastrophe", a déclaré Mike Johnson, chef de la Chambre des représentants, quelques heures avant un vote qui a échoué de peu. Les démocrates, bien que minoritaires à la Chambre, ont rejeté la procédure, arguant que les républicains tentaient de faire du ministre un bouc émissaire en pleine année électorale.

Malgré ce revers pour le Parti républicain, la situation demeure un défi pour Joe Biden à neuf mois des élections présidentielles. L'immigration est devenue l'un des thèmes centraux de la campagne pour les élections de novembre, qui devraient probablement opposer le président Joe Biden à son rival républicain, Donald Trump. Les républicains à la Chambre, nombreux à être proches de l'ancien président, affirment que le dirigeant démocrate a permis une "invasion" du pays sous sa présidence, citant notamment le chiffre record de 302 000 migrants arrêtés à la frontière en décembre.

Alejandro Mayorkas lui-même a vivement critiqué la procédure d'inculpation des républicains, accusant ces derniers de "perdre du temps précieux et de l'argent des contribuables" dans une "manœuvre politique". La dernière inculpation d'un ministre par le Congrès remonte à... 1876, lorsqu'un ministre de la Guerre, William Belknap, accusé de corruption, avait démissionné avant la conclusion de la procédure de destitution. La Constitution autorise le Congrès à destituer le président, un ministre ou des juges fédéraux en cas de "trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs".

La procédure se déroule en deux étapes. Tout d'abord, la Chambre des représentants vote, à la majorité simple, des articles de mise en accusation détaillant les faits reprochés, ce qu'on appelle l'"impeachment" en anglais. C'est ce qui s'est produit mardi après-midi. La plupart des élus républicains ont soutenu une mise en accusation d'Alejandro Mayorkas, mais quatre d'entre eux ont voté contre, estimant la sanction disproportionnée. "Bien qu'inexcusable, son incompétence ne constitue pas un motif de destitution au regard de la Constitution", a déclaré Ken Buck, élu républicain du Colorado.

Tous les démocrates ont également rejeté la mesure. Si Mayorkas avait été mis en accusation, le Sénat aurait dû ensuite le juger. Cependant, la chambre haute du Congrès est actuellement contrôlée par les démocrates, ce qui rendait une destitution du ministre très improbable.

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