Le marché italien du livre en débat au SILA 2022 : «L’édition italienne est la sixième au monde et la quatrième en Europe»

29/03/2022 mis à jour: 04:54
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La consultante de l’Association Italienne des éditeurs Cristina Musselini

A la faveur de la tenue du 25e Salon international du livre d’Alger (SILA), une rencontre portant sur le marché italien du livre s’est tenue, dimanche dernier, à la salle El Djazair de la Safex, à Alger.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, la consultante de l’Association italienne des éditeurs Cristina Musselini a tout d’abord présenté l’association en question. Celle-ci a été créée en 1869. Elle représente des éditeurs italiens qui publient non seulement des livres mais également des revues scientifiques, des produits d’éditions et services digitaux. L’association est structurée par cinq groupes, représentant les différents segments du marché. Récemment, l’association a crée un groupe de bandes dessinées et de comix.
 

La consultante de l’Association italienne des éditeurs Cristina Musselini indique que l’édition pour enfant est reconnue à l’échelle internationale. Le secteur de la bande dessinée est un secteur qui est en forte croissance. L’association offre aux éditeurs une série de services, tels que la participation aux foires. Elle organise également une foire pour enfants qui se déroule tous les ans en décembre à Rome.
 

RÉFLEXION SUR LE MARCHÉ DE L’ÉDITION ITALIENNE
 

Le marché de l’édition est la deuxième industrie culturelle en Italie. Elle a toujours été la plus grande industrie par rapport à toutes les autres industries culturelles. L’édition italienne est la sixième plus grande au monde et la quatrième en Europe.
 

L’oratrice note qu’au début de la Covid, il y a eu une baisse du marché, mais aujourd’hui, le marché éducatif est stable. Le marché digital, par contre, en croissance, il y inclut aussi bien les e-book que les livres audio. Ce sont des marchés émergeants de ces dernières années.
 

Cristina Musselini révèle qu’il existe un marché particulier qui existe en Italie, c’est celui du marché des collectionneurs. «Ce sont, dit-elle, des livres que l’on vend, plus une édition périodique, par exemple, une revue un quotidien ou une revue ou sous la marque d’un quotidien ou d’une revue».
 

Le marché de l’édition en Italie n’est pas seulement composé des cinq groupes précités. Il y a aussi des petites et des moyennes maisons d’éditions qui opèrent dans l’éducation. Ce sont des noms qui ont un grand prestige dans l’enseignement.
 

La consultante propose de faire une évaluation du marché italien de l’édition entre 2019 et 2022. Avec l’apparition de la pandémie, il y a eu une baisse du marché en 2020 du fait que les librairies étaient fermées. Ensuite le marché a repris. «Il y a eu une croissance, à laquelle nous ne nous attendions pas. Il y a eu une très forte collaboration entre l’association italienne des éditeurs et les institutions durant cette période, en particulier le ministère des Biens culturels. Il y a eu des initiatives comme exemple un fonds d’acquisition pour les bibliothèques mais qui demandait que les livres soient achetés en librairies. 

C’était l’objectif de soutenir non seulement les éditeurs mais toute la firme de l’édition. Toutes les initiatives ont été faites pour que les demandes puissent s’accroître. On a lancé des appels d’offres avec le ministère des Affaires étrangères et le centre pour la culture pour la promotion de la traduction des livres italiens à l’étranger», détaille-t-elle. Toujours, selon notre interlocutrice, entre 2019 à 2020, il y a eu une forte croissance surtout dans les livres audio et les livres imprimés. Les ventes en ligne ont explosé. 

Cela a donné une réduction, par contre, la vente des livres dans les librairies pendant la pandémie. Il faut souligner que les librairies avant la pandémie ont connu une baisse mais au fur et à mesure de l’amélioration de la situation, ils ont retrouvé leur importance initiale.
 

Pour analyser les habitudes de lecture, l’association a fait un observatoire depuis 2017 en posant des questions à un échantillon de 4000 personnes. On leur a demandé leur habitude de lecture. Par exemple, combien de livres lisent-ils par an et aussi connaître la consommation culturelle.
 

Cristina Musselini mentionne que les lecteurs qui lisent beaucoup ont connu une croissance. Ce sont des personnes qui lisent plus de douze livres par an. Par contre, il a été répertorié une série de lecteurs faibles qui ont abandonné le marché. La quantité des livres qui sont lus par des lecteurs forts sont ceux qui achètent presque 60% des copies des livres vendus. «Ce sont, dit-elle, les noyaux durs de l’édition.»
 

INITIATIVE EN DIRECTION DES ÉCOLES
 

Une série d’initiatives a été entreprise par l’Association italienne des éditeurs sous le slogan «Je lis parce que…», impliquant les écoles à tous les niveaux pour faire en sorte que le livres rentrent dans les bibliothèques scolaires de manière plus forte.
 

La consultante de l’Association italienne des éditeurs Cristina Musselini fait remarquer que si nous regardons les données import-export, il y a quelques années, la situation était déséquilibrée parce que les éditeurs italiens importaient plus de livres qu’ils ne vendaient. Maintenant, il y a un équilibre entre les livres qui sont vendus à l’étranger et les livres qui sont acquis. Le retour à l’équilibre a été observé ces dernières années.
 

Selon l’intervenante, les livres italiens sont vendus le plus en Europe mais il y a des marchés qui commencent à devenir plus importants, à l’image du marché asiatique, d’Amérique centrale ou encore de l’Amérique du Sud. L’Afrique, pour l’instant, est encore un petit marché.
 

LES ENFANTS LISENT BEAUCOUP PLUS QUE LES ADULTES
 

En Italie les enfants lisent beaucoup plus que les adultes. Il faut dire que l’édition en Italie a fait un travail énorme en direction des enfants.
 

Il y a une partie qui est en baisse, c’est celle des adolescents. «Avec les mangas et les BD, précise-t-elle, on voit que c’est une tranche d’âge très intéressante. Il y a des données sur la composition digitale mais aussi sur les livres d’éditions. Même le marché de l’enfant malgré la pandémie a été un marché en croissance et pour l’export aussi. Le pourcentage des livres pour des jeunes à l’exportation est très élevé. C’est aussi un segment du marché qui est très important».
 

La consultante Cristina Musselini conclue son intervention en indiquant que l’édition italienne est une édition dynamique et de qualité à la fois. La production est de grande qualité pour la pagination par exemple et pour les structures graphiques éditoriales.
 

De même que l’édition est ouverte au marché international, notamment pour l’importation et l’exportation de droits. «Les chiffres des échanges avec le marché Nord africain sont encore relativement faible mais des initiatives telles que le Silla contribueront à une croissance importante», argue-t-elle.
 

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