Le marché des hydrocarbures traverse une conjoncture favorable : Les prix du gaz et du pétrole reprennent des couleurs

09/09/2023 mis à jour: 00:52
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Haithem Al Ghais, le secrétaire général de l’OPEP - Photo : D. R.

Le vend chaud qui a soufflé sur les cours du pétrole n’a pas manqué de toucher les prix du gaz naturel. Hier, sur le marché européen, les prix du gaz grimpaient en réagissant à un mouvement de grève déclenché sur des installations gazières en Australie. Haithem Al Ghais, le secrétaire général de l’OPEP, a assuré cette semaine, dans un article d’opinion, que la demande de pétrole continuerait d’augmenter même dans un contexte de transitions énergétiques mondiales. «Aucune forme d’énergie ne peut actuellement répondre à la demande énergétique future prévue», notant que si le pétrole disparaissait, «de nombreux produits et services vitaux utilisant le pétrole ou ses services disparaîtraient également».

Les cours du pétrole maintenaient, hier, leur niveau, le plus haut jamais égalé depuis 10 mois. Les tensions sur l’offre ainsi que la situation économique en Chine, combinées à la baisse du niveau des réserves américaines, ont favorisé des prix haussiers.

Le cours du Brent de la mer du Nord prenait 0,61% pour s’afficher à 90,47 dollars le baril, alors que le West Texas Intermediate s’est vendu à 87,32 dollars, en prenant lui aussi 0,52%. Après l’annonce, mardi dernier, de la reconduction de la coupe de 1,3 million bpj, les exportations saoudienne et russe pour trois mois supplémentaires et les données intervenues, jeudi, sur le niveau des stocks américains ont contribué également à maintenir le même niveau des prix.

Les stocks commerciaux de pétrole américain ont enregistré, selon l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), un nouveau repli de 6,3 millions de barils, ce qui est nettement supérieur aux attentes qui misaient sur un recul de 2 millions de barils. «Il s’agit de la septième baisse en huit semaines pour ces stocks commerciaux, qui ont fondu de plus 41 millions de barils depuis juillet».

Tout comme les stocks de brut, les réserves d’essence ont aussi diminué de 2,7 millions de barils contre 1 million attendus. Les réserves stratégiques ont par contre augmenté de 800.000 barils alors que le niveau de production de brut est resté inchangé avec 12,8 millions de barils par jour. Outre l’impact de ces données sur le marché, les investisseurs n’ont pas caché leur crainte quant à la santé économique chinoise.

La lente reprise post-pandémique du géant asiatique a frustré le niveau de la demande mondiale sur le brut. Les importations et les exportations de la Chine ont chuté au mois d’août, ce qui a fortement pesé sur les prix. Selon des analystes, le marché pétrolier devrait rester tendu jusqu’à la fin de l’année.

Le prix du panier des treize brut de l’OPEP s’est établi mardi à 91,44 dollars le baril, contre 91,27 dollars la veille, précise le secrétariat de l’organisation. Haithem Al Ghais, le secrétaire général de l’OPEP, a assuré cette semaine, dans un article d’opinion, que la demande de pétrole continuerait d’augmenter même dans un contexte de transitions énergétiques mondiales. «Aucune forme d’énergie ne peut actuellement répondre à la demande énergétique future prévue», notant que si le pétrole disparaissait, «de nombreux produits et services vitaux utilisant le pétrole ou ses services disparaîtraient également».

Le gaz naturel a, lui aussi, encore un grand avenir. Le vend chaud qui a soufflé sur les cours du pétrole n’a d’ailleurs pas manqué de toucher les prix du gaz naturel. Hier, sur le marché européen, les prix du gaz grimpaient en réagissant à un mouvement de grève déclenché sur des installations gazières en Australie.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, prenait près de 9,5% pour atteindre le prix de 35,955 euros le mégawattheure MWh. Les employés du géant américain de l’énergie Chevron, et après des semaines de menaces de débrayage, sont passés, hier, à l’action en entamant une grève tournante, réclamant une revalorisation des salaires pour les effectifs travaillant dans les sites de production de gaz en Australie. Ces sites représentent jusqu’à 5% des approvisionnements mondiaux de GNL.

Le mouvement de grève devrait, selon le syndicat, s’intensifier lentement dans les prochaines semaines. La grève concerne 500 salariés et comprend «des arrêts continus, des interdictions et des limitations» précisent les responsables syndicaux.

La direction de Chervon a indiqué, pour sa part, qu’elle «continuerait à prendre des mesures pour maintenir des opérations sûres et fiables, en cas de perturbation des installations». Le marché craint une baisse des approvisionnements en gaz  malgré les stocks reconstitués en Europe, surtout que la demande asiatique continue d’évoluer. 


 

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