Le long feuilleton de l’autoroute Est-Ouest

05/10/2023 mis à jour: 06:56
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Le feuilleton «fleuve» de l’autoroute Est-Ouest est loin d’être terminé. C’est un constat qui s’impose. Dix-sept ans après son lancement officiel, suite à la décision prise par l’Etat de la financer par des deniers publics, et sans compter les premiers tronçons déjà entamés dans les années 1990, «le projet du siècle» fera encore parler de lui. 

En dépit de son importance stratégique sur les plans économique et social, beaucoup de critiques ont été émises sur des travaux sujets à controverse. Les raisons ne sont pas à chercher ailleurs. Même après l’inauguration par le Premier ministre, le 12 août 2023, du dernier tronçon de 85 km traversant la wilaya d’El Tarf en direction de la frontière avec la Tunisie, déjà attendu depuis deux ans, de nombreux faits continueront d’alimenter les débats autour de ce dossier qui reste encore ouvert. 

D’abord, il y a la question de ces échangeurs prévus et non encore réalisés. Pourtant, ils sont réclamés par les populations des contrées par lesquelles passe l’autoroute et qui n’ont aucun accès vers cette dernière. 

Alors, à quoi servira cette autoroute si ce n’est pour désenclaver ces régions ? C’est le problème qui se pose toujours dans la wilaya d’El Tarf, mais aussi dans celle de Constantine. L’ouvrage ne cesse de faire des émules, suite aux défaillances et des malfaçons apparues au fil des années, sans oublier les délais largement dépassés. L’une des parties de cette autoroute, et pas des moindres, continuant de faire des remous est le tronçon de Constantine traversant la région de Djebel Ouahch, où la construction d’un tunnel en deux tubes avait causé de sérieux problèmes au groupe japonais Cojaal. 

L’épisode de l’effondrement du tube de gauche le 1er janvier 2014, alors que celui de droite, inauguré un mois auparavant, par l’ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, était mis en service, demeure l’un des points noirs de ce projet. S’il y a quelque chose qui s’appelle le comble de l’ironie, c’est qu’à l’époque, l’incident avait provoqué la panique parmi la population à Constantine, mais aussi au sommet de l’Etat, au moment où les Japonais étaient en congé pour fêter le Nouvel An.

 Il faut dire que cette épreuve a montré toutes les défaillances des responsables chargés du suivi de ce projet à différents niveaux, puisque leurs errements n’ont pas cessé face à cette situation. Après la résiliation avec les Japonais, Cosider s'est vue confier la lourde mission de reprendre ce tronçon «maudit». 

Mais ce ne sera pas chose facile, car jusqu’à ce jour, l’affaire n’est guère tranchée. La manière avec laquelle cette entreprise se permet de gérer le chantier n’est pas passée sans provoquer la colère du wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda. 

Ce dernier ne s’est pas empêché de le crier haut et fort, au moment où des accidents graves surviennent sur le contournement réalisé comme solution à la fermeture du tunnel. Même le ministre des Travaux publics, Lakhdar Rekhroukh, en visite récemment au chantier, a affiché lui aussi son mécontentement face à la lenteur des travaux. 

Finalement, le dossier de l’autoroute Est-Ouest n’est pas encore clos. Il faudra attendre fin 2024, pour les plus optimistes, ou peut-être fin 2025 pour les sceptiques pour en finir avec le tunnel. Sans parler des tronçons qui devront être repris après leur sérieuse dégradation, notamment dans la wilaya de Bouira, mais aussi sur le tronçon de Constantine. Mais ceci est une autre histoire.

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