Le FMI et la Banque mondiale se concertent : Des perspectives pessimistes pour l’économie mondiale

11/04/2023 mis à jour: 01:45
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Une vue du siège du FMI

L’économie mondiale patauge de plus en plus dans l’incertitude   malgré la quasi-fin de la pandémie de Covid-19. Hier se sont ouverts, à Washington, les travaux des réunions de printemps des institutions de Bretton-Woods, Fonds monétaire international et Banque mondiale, dans un climat économique mondial marqué par des perspectives inquiétantes accentuées par l’enlisement du conflit russo-ukrainien et la crise financière américaine. 

Avant publication du rapport définitif du FMI sur les perspectives économiques mondiales, prévue aujourd’hui, la directrice générale de cette institution, Kristalina Georgieva, a déjà brossé un tableau peu reluisant sur les perspectives économiques en annonçant une croissance mondiale en dessous de 3%. Le FMI confirme ainsi une tendance pessimiste prévue depuis le début de l’année, et qui risque de durer dans le temps en l’absence de réformes. «Il s’agit de notre perspective la plus faible à moyen terme depuis 1990» indique Georgieva en annonçant un risque de fragmentation de l’économie mondiale avec un impact sur la croissance mondiale et sur le système financier mondial. 

Les tensions géopolitiques entre les différentes puissances économiques, notamment les Etats-Unis et la Chine, provoqueront une baisse de l’investissement direct à l’étranger IDE, favorisant une relocalisation des industries qui entraînera la croissance vers des niveaux encore plus bas à long terme.

La tendance sera au rapprochement des lieux de production et la sécurisation des chaînes d’approvisionnement en optant pour des relocalisations soit à l’intérieur des frontières des Etats ou dans des pays dits «amis». Cette évolution, selon le FMI, se fait au détriment des pays émergents et en développement qui sont pourtant en attente d’investissements. 

La fragmentation au niveau financier se traduira par une hausse des coûts pour les banques et une baisse de leur profitabilité et par conséquent par un faible niveau de financement de l’économie. La réduction des flux financiers entraînera, selon le rapport du FMI, le risque d’une augmentation des taux d’intérêt de la dette des Etats. 

La tendance baissière du taux de croissance se poursuivra en moyenne annuelle jusqu’à 2028, indiquait la responsable du FMI avant l’annonce de la réunion avec ses partenaires de la Banque mondiale. 
Cette dernière avait, rappelons-le, affiché le même niveau de pessimisme en tablant sur un taux de croissance de 2,2% en moyenne d’ici 2030, soit la plus faible croissance décennale depuis plus de 40 ans. 

«Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient et que l’inflation reste élevée, une reprise vigoureuse reste insaisissable, ce qui compromet les perspectives de tous, en particulier les personnes et les pays vulnérables», commentait Kristalina Georgieva. Notons que les réunions de printemps, qui ont débuté hier, se poursuivront jusqu’au 16 du mois en cours et auront à leur menu différents sujets à commencer par la redéfinition du développement et le renforcement de la résilience. 

D’autres thématiques seront abordées à l’exemple de «l’accélération du développement en temps de crises» ou encore la «gestion de la dette et la génération de croissance», et «comment favoriser des chaînes d’approvisionnement durables et inclusives».  L’investissement dans le capital humain et l’accélération de la transition écologique feront également partie des thématiques abordées. 

La réforme des institutions financières et des missions de la Banque mondiale figurera sur la table des discussions tout comme la question du financement de la transition énergétique dans les pays émergents et à bas revenus nécessitant pas moins de 1000 mds de dollars. 
 

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