Le film The teacher de Farah Nabulsi projeté à Annaba : Un enseignant partagé entre résistance, amour et paternité

30/04/2024 mis à jour: 06:18
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Scène du film The Teacher - Photo : D. R.

The Teacher (l’enseignant) de la réalisatrice palestinienne Farah Nabulsi est en compétition au 4e Festival de Annaba du film méditerranéen où il a été projeté en avant-première algérienne.

Ce premier long métrage de Farah Nabulsi a été présenté en avant-première mondiale au 48e Festival international du film de Toronto en septembre 2023 et proposé aux Oscars. Bassem Saleh (Saleh Bakri) est enseignant d’anglais dans un collège dont la plupart des élèves ont connu les prisons israéliennes, comme Adam (Muhammad Abed Elrahman).

Adam est peiné par la mort de son frère Yacoub, tué par un colon israélien qui a été innocenté par un tribunal, comme c’est souventle cas avec la justice de Tel-Aviv. Le colon a chassé la famille d’Adam de la maison et détourné les oliviers.

Adam est en colère et entend prendre sa revanche. Bassem, qui porte des idées politiques de résistance, tente péniblement de le raisonner. Il lui parle de la perte de son fils et de son épouse. Vivant en solitaire, il s’attache à Lisa (Imogen Poots), une bénévole Britannique. Une histoire d’amour paraît naître.

De l’autre côté, le film narre l’histoire d’une famille israélienne qui recherche son fils, soldat détenu par les résistants palestiniens qui réclament la libération des détenus palestiniens. Le long métrage s’inspire de l’affaire du soldat franco-israélien, Gilad Shalit, capturé par les brigades Al Qassam en 2006. Une affaire qui a fait la Une des médias à travers le monde.

Un scénario hésitant

L’inquiétude de la famille est montrée dans le film. Mais quel est le rapport avec l’histoire de Bassem et d’Adam ? L’enseignant accepte de cacher le soldat chez lui, gère la fureur d’Adam et tente d’entretenir sa relation avec Lisa. Une grosse pression psychologique qu’il maîtrise avec un calme olympien, surtout que les services secrets israéliens s’intéressent à lui.

Farah Nabulsi, une Britannique d’origine palestinienne, tente de jouer à l’équilibre dans un film porté par un scénario hésitant. Le drame des Palestiniens est plus profond que ce qui est montré dans ce long métrage lisse. Les brutalités coloniales sont presque absentes. La tragédie d’Adam est vite oubliée devant la grande détresse de la mère du soldat capturé.

Farah Nabulsi a confié que son film n’était pas politique, mais «humaniste». Elle a également parlé de la résistance à travers le cinéma.

A Annaba, des cinéastes, des producteurs et des réalisateurs palestiniens ont évoqué toutes les difficultés d’accéder au financement des films en Europe. Selon eux, les fonds d’aide occidentaux imposent des conditions dans l’écriture des scénarios pour, entre autres, entretenir l’image d’Israël. The Teacher ne semble pas avoir choisi cette règle. 

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