Il y a 38 ans, le 7 avril 1987, Maître Ali André Mecili, militant des droits de l’homme, était assassiné en plein cœur de Paris.
Depuis, sa famille ainsi que les militants du Front des forces socialistes (FFS) ne cessent de réclamer la vérité et la justice sur ce lâche assassinat, resté impuni jusqu’à aujourd’hui. Hier, la célébration de «la journée nationale du militant» initiée par le FFS en hommage à ce grand militant nationaliste a donné lieu à une série d’activités.
Les membres de la direction du vieux parti de l’opposition, les militants et amis du parti s’étaient recueillis à la mémoire de Ali Mecili. Une gerbe de fleurs a été déposée à la stèle commémorative érigée au siège national à l’effigie de l’homme.
A ce titre, le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, a réaffirmé dans son discours de circonstance l’attachement du parti aux valeurs portées par Me Mecili, compagnon de lutte de Hocine Aït Ahmed et l’un des précurseurs du combat politique et pacifique en faveur de l’Etat de droit et de la démocratie en Algérie.
Selon M. Aouchiche, Me Mecili portait une vision d’une Algérie forte, plurielle, réconciliée avec toutes les dimensions de son identité, fondée sur les principes de liberté, de justice et de souveraineté. «Une vision de consensus visant à rassembler les forces politiques nationales sans exclusion. Et c’est cela la véritable raison de son assassinat», rappelle le leader du Front, affirmant que c’est cette vision que «nous devons raviver et à laquelle nous devons nous engager, surtout dans le contexte actuel, marqué par des tensions et des conflits internationaux et régionaux sans précédent, qui auront inévitablement des répercussions sur notre sécurité nationale et notre Etat souverain». Le FFS compte défendre cette vision avec toutes ses forces et appelle à l’adopter pour faire face aux grands défis que connaît la nation.
En célébrant la journée nationale du militant en hommage à sa mémoire, M. Aouchiche affirme que la véritable fidélité ne réside pas dans les éloges funèbres, mais dans le fait de suivre ses pas et de réaliser sa vision politique et morale qui place au cœur de ses priorités la nécessité de construire un Etat algérien fort, véritablement souverain, qui ne «se plie à aucune injonction», «ne repose sur aucune allégeance», mais tire «sa légitimité de la volonté du peuple et de la force de la loi». L’occasion pour le premier responsable du FFS d’appeler à rompre avec le populisme pour construire une véritable alternative politique fondée sur l’unité et la formation d’un front social.
Le FFS plaide pour une alternative politique
En somme, face à la montée «des discours simplistes» et «des solutions de façade», le FFS, selon son patron, trace une autre voie notamment celle d’une «alternative politique sérieuse construite sur des bases solides, loin des sirènes populistes».
Pour M. Aouchiche, il ne s’agit plus de gérer l’existant, mais de transformer en profondeur notre modèle en s’appuyant sur les luttes sociales, les solidarités concrètes et les aspirations populaires. «L’enjeu est clair : bâtir un front social large, déterminé et inclusif, capable de porter un véritable projet de rupture avec les logiques actuelles», tranche-t-il.
Dans ce sens, il a mis en garde contre les dangers qui guettent le pays soulignant qu’il n’existe aucune issue pour y faire face, à l’exception d’un front uni. «Nous vivons aujourd’hui une étape charnière de notre histoire», note-t-il. Par ailleurs, et abordant la situation qui prévaut à Ghaza, M. Aouchiche estime ne pouvoir rester silencieux face «aux massacres odieux» perpétrés contre les Ghazaouis et à «la sale guerre d’extermination ethnique menée par la machine sioniste avec une brutalité sans précédent, et ce, avec la complicité des grandes puissances et le silence international à la fois suspect et humiliant».
«Ce qui se passe à Ghaza n’est pas seulement une tragédie humanitaire, mais un crime historique commis contre un peuple désarmé qui ne fait que réclamer le droit de vivre sur sa terre. Toutefois, malgré les bombardements, le blocus et la famine, l’attachement des Palestiniens à leur terre et leur résistance constituent la réponse la plus forte à toutes les tentatives d’extermination», fait remarquer le leader du FFS qui appelle toutes les forces nationales et tous les peuples libres à se mobiliser pour exiger l’arrêt immédiat de cette agression, à faire pression pour la levée du blocus et l’acheminement de l’aide humanitaire aux Ghazaouis. «Ghaza est aujourd’hui un miroir de la conscience, un baromètre de l’humanité et un terrain d’essai pour l’ensemble de la communauté internationale.» Nabila Amir