Le dossier lancinant de la santé

24/02/2024 mis à jour: 03:33
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L’examen du système de santé en vue de son renforcement et de son redéploiement avec une plus grande performance est sans doute le dossier qui focalise le plus l’attention des citoyens. Les attentes sont multiples et lancinantes dans un secteur marqué par un fort investissement  de l’Etat et un fonctionnement encore en deçà du niveau optimal, notamment dans les centres et unités de soins de proximité.

L’ouverture de nombreux nouveaux établissements ces dernières années à l’échelle nationale, annoncée par le ministre jeudi dernier, va indubitablement apporter un renouveau sur le plan infrastructurel réclamé dans les régions de l’intérieur du pays ayant longtemps pâti d’un déséquilibre dans la couverture sanitaire des populations locales.

Cette annonce prometteuse doit cependant être suivie d’un programme de finalisation et d’équipement des nouveaux hôpitaux qui ont été remis en chantier après les péripéties de gel puis de dégel des projets et dont les dates de livraison et de mise en service ne sont pas encore portées à la connaissance des citoyens.

Par la même occasion, le représentant du gouvernement a informé de l’affectation prochaine d’un appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM) à un hôpital de Naâma, où il était en visite de travail, ainsi que l’installation de plusieurs médecins spécialistes.

En étendant ce programme de dotation des services de soins en équipements médicaux de pointe et en affectant le personnel spécialisé pour les rendre opérationnels, il y a des motifs de croire que la démarche de réforme et de rénovation du système de santé est résolument enclenchée.

Il faut rappeler qu’en matière d’accès aux moyens d’exploration et de diagnostic relevant de la santé publique, le malade a longtemps pris son mal en patience.

Il a été souvent acculé à de lourdes dépenses pour être éligible aux soins prodigués dans les cliniques privées dont la forte expansion, ces dernières années, rehausse indéniablement l’image et l’efficacité du système national de santé, mais en reléguant au second plan la question de l’extension de la couverture médicale qui viendrait au secours de larges franges de la population.

Le débat autant que les solutions revêtent un caractère d’urgence s’agissant de dossiers restés en l’état depuis de très nombreuses années. Les experts réitèrent les mêmes propositions depuis bientôt une décennie, plaidant en faveur de l’intégration effective du secteur privé dans le système de santé avec la mise à jour des barèmes et de la nomenclature des actes médicaux.

Devant la multiplication des préoccupations liées aux conditions de vie des citoyens, l’avantage devrait être accordé au secteur de la santé en lui donnant plus de lisibilité et de visibilité.

La course à la consommation en toute circonstance et période de l’année doit parfois raisonnablement être réfrénée pour rééquilibrer les habitudes dans le souci de la préservation de la santé publique qui est, au final, la condition de base pour un développement global.

La réhabilitation de la prévention à laquelle appellent avec insistance les doyens de la médecine est le meilleur investissement pour réduire l’impact et la prévalence des maladies métaboliques et cardiovasculaires.

Les coûts qu’elles génèrent à un stade clinique remettent en cause les prévisions budgétaires les plus généreuses. Les collectivités locales ont un rôle crucial dans la préservation de l’hygiène du milieu, d’où naissent de nombreuses affections chroniques avec une évolution inéluctable à des formes aiguës en raison du dérèglement climatique et le développement inconsidéré des cultures intensives.

 

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