Il y a un an, le 20 juin 2022, le Conseil supérieur de la jeunesse avait été installé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Un anniversaire passé dans la discrétion, hormis l’émission d’un timbre commémoratif. Pourtant, le CSJ, organe consultatif auprès du président de la République, est l’une des principales concrétisations de la Constitution de 2020.
C’était aussi l’une des recommandations du Président qui tenait à la création «d’un parlement de jeunes» et une «pépinière» de formations politiques leur permettant la participation à la prise de décisions dans le pays. Il faut dire aussi que depuis son installation officielle, le CSJ a passé plus de temps à mettre en place ses structures et s’organiser dans les wilayas, avant la tenue de son AG.
Une étape nécessaire pour passer à sa mission principale, celle de «formuler des avis, des recommandations et des propositions au sujet des questions relatives aux besoins de la jeunesse, ainsi qu’à son épanouissement dans les domaines économique, social, culturel et sportif et participer à la conception, au suivi et à l’évaluation du Plan national jeunesse, ainsi que des politiques, des stratégies, des programmes et des dispositifs publics y afférents». L’installation du CSJ s’est voulue également une tribune pour associer les jeunes à la prise des décisions qui les concernent, surtout qu’ils demeurent la véritable richesse de l’Algérie.
Mais avant tout cela, il faudra bien réfléchir à ce «véritable rôle à assumer par les jeunes» et ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Les expériences vécues par le passé ont bien prouvé que les promesses sans lendemain ne font qu’accentuer le sentiment de marginalisation et enraciner la méfiance et la non-confiance. L’histoire l’a toujours démontré. Elle qui demeure un éternel recommencement. Mais à la lumière de tout ce qui se dit dans les arènes de la politique, on est en droit de s’interroger sur les «vraies aspirations des jeunes Algériens» que le CSJ aura à transmettre au président de la République.
Des jeunes ne demandant pas le luxe, mais qui n’aspirent qu’à la satisfaction de leurs droits les plus élémentaires, ceux de vivre dans la dignité, en ayant accès à un poste d’emploi conforme à leurs compétences, sans être contraints de recourir aux interventions, et avoir un logement pour fonder une famille, sans être privé des moindres commodités de la vie courante.
Quoi de plus élémentaire pour une jeunesse qui a toujours rêvé d’un avenir meilleur dans son propre pays, sans s’aventurer à traverser la mer sur les barques de la mort. Le président du CSJ, Mustapha Hidaoui, en sait beaucoup de choses, lui qui avait fait un long parcours dans le mouvement associatif et estudiantin depuis la petite localité d’Adgha, dans la wilaya d’Adrar.
Son installation à la tête du CSJ illustre cette volonté de rupture avec les anciennes pratiques, en favorisant un nouvel esprit d’investissement dans les compétences afin d’assurer leur adhésion à l’édification de l’Algérie nouvelle, avec le renforcement de leur participation à la vie publique. C’est tout à l’avantage de la jeunesse algérienne, qui veut bien y croire, mais avec du concret.