Le CPE note que l’approche retenue vise «à mettre à profit» l’important programme ferroviaire décidé «pour mettre en synergie» les capacités d’ingénierie et de réalisation des entreprises du secteur.
Le Conseil des participations de l’Etat (CPE) a approuvé, jeudi dernier, la création d’un grand groupe public dédié à l’ingénierie et à la réalisation des projets ferroviaires, a indiqué un communiqué des services du Premier ministre. La création de ce groupe s’effectuera, a ajouté la même source, à travers la reconfiguration du secteur public des infrastructures ferroviaires.
Cette décision «a été actée lors de la 184e session du CPE tenue sous la présidence du Premier ministre, Nadir Larbaoui», lit-on dans le communiqué. Selon le CPE, le modèle organisationnel projeté par les pouvoirs publics est axé sur la constitution d’une société mère, une Entreprise publique économique (EPE/SPA), à laquelle seront rattachées quatre filiales spécialisées dans le domaine ferroviaire.
Il s’agit des entreprises publiques Setirail SPA, spécialisée dans l’ingénierie ferroviaire – études et suivi des travaux –, Infrarail SPA, spécialisée dans les travaux d’infrastructures ferroviaires, Railelect SPA, spécialisée dans l’électrification ferroviaire et Infrafer SPA, en charge des infrastructures et de production d’agrégats.
Le CPE a indiqué que l’approche retenue dans ce sens vise «à mettre à profit» l’important programme ferroviaire décidé «pour mettre en synergie» les capacités d’ingénierie et de réalisation des entreprises du secteur, dans le cadre d’un regroupement cohérent à même de mutualiser leurs capacités et de leur savoir-faire. L’objectif est, d’après le CPE, de doter l’Algérie d’une entité d’envergure d’ingénierie et de réalisation dans le domaine ferroviaire.
Celle-ci devrait être «à même de répondre aux grands projets ferroviaires structurants décidés par le président de la République». On peut citer, à cet égard, le mégaprojet de la voie ferrée Béchar-Tindouf-Gara Djebilet, longue de 950 km, qui donnera un nouveau souffle à l’économie nationale. D’un caractère stratégique, cette liaison ferroviaire ouvrira, à coup sûr, des perspectives au développement et à l’exploitation de l’une des plus grandes mines de fer au monde.
«Mobilisation des capacités nationales»
En outre, la réalisation de ces projets structurants s’inscrit dans l’optique d’un maillage ferroviaire du territoire et d’une densification du réseau ; ce qui «requiert une mobilisation conséquente des capacités nationales d’ingénierie et de réalisation», a ajouté la même source.
Evoquant une vision stratégique, le CPE explique que la mise sur pied de ce groupement vise «à conforter l’autonomie technologique du pays, renforcer la position des entreprises nationales face à la rude concurrence étrangère – en augmentant les capacités de négociation face ou avec les groupes étrangers –, et à améliorer la maîtrise du management, par une mutualisation des ressources et une économie d’échelle, notamment en matière d’approvisionnement».
Il est aussi attendu que ce nouveau modèle organisationnel puisse «induire des effets d’entraînement» sur les entreprises nationales hors portefeuille, notamment les sous-traitantes, en amont et en aval de la chaîne de valeur. Il convient de signaler que l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), qui prend en charge le volet investissement et réalisation, s’attelle à mettre en œuvre le Plan national du transport ferroviaire.
Elle a mis en service, en 2023, plus de 700 km de voies ferrées. Parmi les principaux projets mis en service, on peut citer la ligne inaugurée par le président Tebboune, reliant Boughezoul (Médéa)-Djelfa-Laghouat, sur une distance de 250 km et d’une vitesse de 220 km/heure, laquelle constitue une partie de la ligne transsaharienne.
L’année 2023 a vu également la réception de la desserte Tissemsilt-Boughezoul-M’sila d’une longueur de 290 km, constituant l’un des tronçons de la rocade des Hauts-Plateaux, traversant les wilayas de M’sila, Médéa, Djelfa, Tiaret et Tissemsilt avec une vitesse allant jusqu’à 160 km/heure.
L’année 2023 a été marquée aussi par la mise en service de la ligne Saïda-Frenda (Tiaret) sur une distance de 120 km/heure et avec une vitesse allant jusqu’à 160 km/heure, outre la réception de la ligne reliant le port de Djen Djen et le complexe sidérurgique de Bellara (Jijel) sur une distance de 50 kilomètres.
Le porte-parole de l’Anserif, Mazar Abdelkader, a, dans une déclaration à l’APS, affirmé que le programme de développement de l’infrastructure ferroviaire avait connu une «forte impulsion» depuis 2020, grâce à la disponibilité des affectations financières nécessaires ayant permis d’augmenter la longueur du réseau à 4722 kilomètres, une chiffre appelé à atteindre 6500 kilomètres à la fin du programme en cours et 15 000 kilomètres à l’horizon 2030.