Youcef Aouchiche, qui se présente comme «la voix des sans-voix», promet «d’impliquer les Algériens dans tous les processus de prise de décision» de «défendre les principes de liberté et de démocratie».
Le candidat du Front des forces socialistes (FFS) à la présidentielle anticipée du 7 septembre, Youcef Aouchiche, poursuit son périple électoral à travers le pays.
A la veille de la commémoration de l’anniversaire du Congrès de la Soummam, tenu le 20 Août 1956, le premier secrétaire du FFS a animé un meeting populaire dans le centre-ville de la commune d’Ouzellaguen, où s’est tenu ce congrès historique, qui a constitué une étape cruciale dans la Guerre de Libération nationale. Le meeting s’est déroulé devant une assistance nombreuse, en plein air et en toute fin de journée.
Aouchiche a d’abord décliné les 30 engagements contenus dans son programme électoral. Un projet qu’il qualifie d'«ambitieux» et de «réaliste» réalisé avec la collaboration d’experts en économie et de spécialistes dans les divers domaines.
La première mesure que le candidat du FFS compte prendre, s’il est élu président de la République, est «la libération des détenus d'opinion et les prisonniers politiques». Il précise que le but d’une telle démarche est de «ramener la sérénité dans le pays», de «construire l’Algérie dans la tranquillité» et de «montrer notre volonté à discuter avec tous les Algériens». Des propos qui lui ont valu des applaudissements.
Aux cris «Aouchiche président», le prétendant à la magistrature suprême a saisi cette opportunité pour dénoncer «les arrestations arbitraires». «Je dénonce fermement le recours systématique aux arrestations arbitraires.» Ce qui, selon lui, «n’encourage pas le citoyen à participer à la vie politique et à défendre ses droits». Le candidat du FFS rappelle que son programme vise à provoquer une «rupture avec la gestion autoritaire», «l’exclusion» et le «bricolage».
Youcef Aouchiche, qui se présente comme «la voix des sans-voix», promet d'«impliquer les Algériens dans tous les processus de prise de décision», de «défendre les principes de liberté et de démocratie» et «les espaces de libre débat».
Des espaces qui, dit-il, «se rétrécissent davantage». Dans son programme, le candidat du FFS prône également «la réduction des pouvoirs du président de la République», «la réhabilitation de l’exercice politique» et «la séparation des pouvoirs». Il dénonce dans la foulée la domination de l’Exécutif, tout en insistant sur «la réhabilitation des pouvoirs législatif et judiciaire».
Vouloir arriver au pouvoir est une ambition légitime
Youcef Aouchiche, quelques heures avant ce rassemblement, était au village historique de Seddouk Oufela, où il a déposé une gerbe de fleurs au mausolée de cheikh El Haddad, symbole de la résistance populaire contre le colonialisme français et dirigeant de la révolte de 1871.
Il était également le chef de la zaouia Rahmania pour la Kabylie. Transition tout faite pour évoquer la place de la religion dans la société. Le postulant à la présidentielle du 7 septembre s’est longuement attardé sur le sujet plaidant pour un «islam de tolérance».
«Nous nous engageons à promouvoir un islam de tolérance, un islam nord-africain qui prône l’ouverture vers l’autre et le pardon. Les confréries Rahmania, Tidjania et Kadiria reflètent l’Algérie et sa personnalité. Nous devons défendre notre islam et faire barrage aux extrémistes», a-t-il insisté.
Dans ce lieu symbolique, Aouchiche est revenu, une fois de plus, sur les raisons ayant poussé son parti à participer à cette élection. «La décision de participer à ce rendez-vous électoral a été prise après une mure réflexion et une analyse approfondie de la situation», affirme-t-il.
Il ajoutera : «Nous ne sommes pas naïfs, nous savons que les conditions ne sont par réunies pour la tenue d’un scrutin libre et transparent. Le choix était difficile. Mais pour nous, la démission est plus grave que la défiance.» Une réponse cinglante à ceux qui reproche au parti sa participation à cette échéance électorale. Selon lui, la non-participation du FFS ne dérange nullement le pouvoir qui peut «toujours compter sur son électorat».
Youcef Aouchiche a répondu, en outre, aux critiques exprimées par rapport aux sources de financement des mesures proposées. «Nos engagements ne relèvent pas du populisme. Nous avons étudié minutieusement chaque proposition.
Notre but n’est pas d’arriver au pouvoir pour se servir, ni pour se venger, mais pour servir notre pays, et notre ambition est somme toute légitime», renchérit-il.
Entre autres mesures qu’il aspire à appliquer une fois arrivé au pouvoir, il citera l’augmentation du SNMG à 40 000 DA, le relèvement des allocations familiales à 3000 DA, une bourse estudiantine à 20 000 DA par mois et un revenu mensuel d’un montant de 20 000 DA pour les chômeurs, les femmes au foyer et personnes aux besoins spécifiques.
Des dépenses qui seront couvertes par la fiscalité, a-t-il déclaré. «Nous nous engageons à porter le recouvrement fiscal à 7500 milliards de dinars à la fin du mandat, alors qu’il est actuellement de 3000 milliards de dinars», a-t-il indiqué. A noter que Aouchiche a effectué hier une sortie de proximité dans la ville de Constantine et animé un meeting à El Khroub en fin d’après-midi.