Le bout du tunnel

27/05/2024 mis à jour: 00:35
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Après des années de suspense, de controverses, de polémiques ayant tenu en haleine les Algériens, le feuilleton «fleuve» de l’autoroute Est-Ouest est en phase de connaître son «heureux» épilogue au tunnel de Djebel Ouahch, dans la wilaya de Constantine. 

«Le projet du siècle», qui a traversé des zones de turbulences, avant de connaître d’énormes difficultés pour sa concrétisation, demeure une expérience unique dans l’histoire de l’Algérie, depuis le lancement officiel des travaux en 2006, bien que des tronçons aient déjà été réalisés dans la région centre durant les années 1990. Dix-huit ans après, on peut enfin dire que le tracé arrivera à son «vrai aboutissement» dans quelques semaines, si les choses se déroulent comme prévu, soit dix mois après l’inauguration officielle, le 12 août 2023, du dernier tronçon de 85 km traversant la wilaya d’El Tarf en direction de la frontière avec la Tunisie, après deux années d’attente. 

Disons que si son importance stratégique est bien avérée sur les plans économique et social, le projet de l’autoroute n’a pas été épargné par les critiques au sujet des défaillances et des malfaçons apparues dans certaines wilayas. Jusqu’à ce jour, des populations continuent de réclamer des accès vers cette autoroute, notamment à Chelghoum Laïd, dans la wilaya de Mila, au moment où des contrées dans la wilaya d’El Tarf attendent leur désenclavement à travers des échangeurs non encore réalisés. Ceci sans parler des stations-service encore en chantier. 
 

La bonne nouvelle provient, cette fois-ci, du tronçon de Constantine, qualifié de plus difficile sur tout le tracé et qui a causé d’énormes soucis aux Japonais de Cojaal, jusqu’à cette fatidique journée du 1er janvier 2014, lorsqu’un effondrement est survenu dans l’un des deux tubes (T1) traversant la région de Djebel Ouahch, juste au-dessous des lacs artificiels situés dans la réserve naturelle portant le même nom. 

Cet épisode, qualifié comme l’un des points noirs de ce projet, fera désormais partie du passé. C’est du moins ce que l’on peut affirmer, après le défi relevé par l’entreprise Cosider qui s’est vue confier les travaux du tunnel en 2017, après la résiliation avec les Japonais. Cela n’a pas été une mince affaire pour cette entreprise qui avait été souvent critiquée pour les lenteurs des travaux et la manière de gérer le chantier, ce qui n’est pas passé sans provoquer la colère du wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda. 

Ce dernier avait bien des raisons d’être mécontent, surtout que le contournement de 13 km réalisé en 2015, comme solution à la fermeture du tunnel de Djebel Ouahch, s’est avéré un véritable danger pour les poids lourds. La nature de ce tronçon, qui compte des pentes raides et des virages à haut risque, a été l’une des principales causes des accidents graves qui y sont survenus, dont certains ont été mortels. 

D’où l’impératif de rouvrir les tunnels pour assurer plus de sécurité aux usagers de l’autoroute sur cette partie névralgique traversant la ville de Constantine, et qui connaît un très important flux de véhicules de et vers les ports de Skikda et Annaba, mais aussi à destination des villes côtières durant la période estivale. Une mesure qui devra être concrétisée après les promesses des responsables de Cosider de livrer le tunnel T1 de Djebel Ouahch au mois de juin, alors que les travaux de bitumage de la chaussée ont été entamés ces derniers jours. 

On est ainsi en droit d’espérer voir, enfin, le bout du tunnel, pourquoi pas avant le 5 juillet prochain, pour clore le dernier épisode de l’autoroute Est-Ouest en Algérie.

 

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