L’appel d’offres «Algeria Bid Round 2024» a attiré 37 entreprises : Six contrats attendus et treize autres accords en négociations

25/02/2025 mis à jour: 19:54
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Trente-sept entreprises internationales ont manifesté leur intérêt pour investir dans le secteur des hydrocarbures dans le cadre de l'appel d'offres «Algeria Bid Round 2024», de  l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). C’est ce qu’a indiqué le président de l'agence, Mourad Beldjehem dans un entretien accordé à l’APS. 

C’est en effet  le premier appel d'offres du genre depuis 2014. Proposant six zones  d’exploitation, il  a été  lancé en octobre dernier. Et ce, en attendant un nouvel appel d'offres international en octobre prochain. Baptisé «Algeria Bid Round 2025», cet appel inclura entre quatre à six zones d'exploration. 

L'agence entamera les préparatifs pour ce dossier dès avril prochain. La démarche s’inscrit dans un programme plus large, au sein duquel Alnaft a identifié 17 projets pétroliers destinés à l'investissement via une série d'appels d'offres ouverts aux entreprises internationales dont l’engouement pour l’investissement en Algérie est clairement affiché, comme le montre le bilan de l’appel d’octobre 2024 pour lequel  les entreprises intéressées proviennent d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Amérique latine et d’Asie, avec, notamment, la participation de sociétés du Qatar et du Sultanat d'Oman. 

Cet appel d'offres a attiré aussi bien des entreprises ayant une expérience antérieure en Algérie que d'autres qui y entrent pour la première fois. Certaines sociétés ayant quitté le marché algérien par le passé ont également exprimé leur volonté de revenir et de saisir les opportunités d'investissement offertes, selon la même source. 

A noter que 20 entreprises ont déjà accédé aux data rooms  afin de consulter les données techniques détaillées, tandis que d'autres sont en cours de finalisation des procédures d'accès, selon le président de l'agence. Avec ces résultats, le nombre d'entreprises ayant manifesté leur intérêt dépasse l'objectif initialement fixé par Alnaft, qui était de 30 entreprises. «Ces résultats préliminaires ont dépassé nos attentes», s'est réjoui M. Beldjehem. 

Et de souligner que le niveau de participation est l'un des plus élevés jamais enregistrés dans l'histoire des appels d'offres internationaux pour l'investissement dans le secteur national des hydrocarbures. Rappelons que la semaine dernière, Alnaft a annoncé la prorogation de la date limite de dépôt des offres, repoussée du 15 avril au 17 juin 2025. Cette décision fait suite à une demande formulée par plusieurs entreprises désireuses de bénéficier d'un délai supplémentaire pour analyser les données. Elle vise également à permettre aux sociétés pétrolières ayant manifesté un intérêt tardif de participer. 

A titre indicatif, la préparation de cet appel d'offres a duré plus d'un an sous la supervision d'une commission. Cette dernière a sélectionné un total de 24 projets d'investissement, dont 17 ont fait l'objet d'une collecte complète des données nécessaires pour être proposés dans une série d'appels d'offres.

240 découvertes non développées

Sur un autre plan, le président d’Alnaft  a rappelé que l'Algérie dispose de plus de 240 découvertes non encore développées, soulignant l'urgence de lancer des projets liés à ces découvertes dans les plus brefs délais. 

Dans le même contexte, il a révélé que les réserves actuelles d'hydrocarbures en Algérie sont estimées à 4300 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), avec une production annuelle de 200 Mtep. Concernant la possibilité de nouvelles découvertes majeures, comparables à celles de Hassi Messaoud et Hassi R'mel, le président d'Alnaft a expliqué que les experts du secteur s'appuient désormais sur des technologies modernes offrant des outils plus précis pour cibler les zones riches en hydrocarbures. «Ces avancées permettent de réduire les risques financiers associés à l'exploration», a-t-il expliqué à l’APS. 

M. Beldjehem a également affirmé que 2025 sera une année «charnière» pour l'investissement dans les hydrocarbures en Algérie, avec «un objectif de 10 contrats signés par an, un rythme qui devrait être maintenu à moyen terme». Dans cette dynamique, en plus des six contrats attendus dans le cadre de l'Algeria Bid Round 2024, Sonatrach négocie actuellement 13 autres contrats. 

S'agissant de l'accord signé en janvier dernier, entre Alnaft et la compagnie américaine Chevron, pour la réalisation d'une étude sur le potentiel pétrolier des zones maritimes algériennes, le premier responsable d’Alnaft a insisté sur son importance «capitale».  

Et de mettre en avant  l'expertise de Chevron en matière d'exploration en eaux profondes. Il a noté dans ce sillage que certaines zones offshore algériennes atteignent une profondeur de 2700 mètres sous le niveau de la mer. Cette étude permettra d'identifier les zones offshore viables pour l'investissement, selon le président d'Alnaft précisant que l'accord avec Chevron pourrait déboucher sur un contrat d'extraction des hydrocarbures «à tout moment», en fonction des résultats. 

Parallèlement, la société de services pétroliers SLB réalise une étude similaire sur les zones maritimes algériennes, dont les résultats sont attendus en juin prochain. Le responsable a d'ailleurs fait état d'indices «positifs» concernant la présence d'hydrocarbures dans les régions couvertes par cette étude. 

D'autre part, la licence d'exploration accordée à Sonatrach et à l'entreprise italienne Eni pour une zone située entre Béjaïa et Jijel a été prolongée et les résultats des recherches menées dans cette région seront révélés «en août prochain», d'après M. Beldjehem. 

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