L’APOCE lance une enquête sur la consommation des viandes blanches : Les lacunes de la filière avicole mises en avant

07/08/2023 mis à jour: 04:10
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Le but n’est pas de «combattre les producteurs», mais de mettre en lumière les lacunes de cette filière

L’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (APOCE) a lancé une enquête nationale autour de la consommation des viandes blanches et plus particulièrement des produits avicoles.

 Le fait est, selon Fadi Tamim, l’un des coordinateurs de l’association, que les Algériens se sont tournés vers les viandes blanches ces dernières années en raison de la flambée spectaculaire des prix des viandes rouges.  «Il s’agit là d’un produit de large consommation. Mais il est vrai que nous avons constaté quelques irrégularités dans la production et dans la commercialisation. 

Cela fait des années que nous, essayons à notre niveau de changer les choses, en vain». Parmi les manquements constatés dans la filière avicole figurent notamment le non respect de la durée du temps d’attente en cas d’administration de produits antibiotiques ainsi que l’absence d’étiquetage  des poulets dans les boucheries. «Le fait est qu’il est des producteurs qui mettent sur le marché des poulets avec des résidus de produits antibiotiques, sans aucun respect du temps d’attente qui doit être observé entre l’administration des médicaments à la volaille et son envoi à l’abattage. 

Le risque est de voir ces produits qui restent dans la chair de l’animal, passer à l’homme, avec tout cela induit comme effets néfastes sur sa santé», nous explique Fadi Tamim. Il précise néanmoins que ces remarques ne sont pas faites dans le but de «combattre les producteurs» mais de mettre en lumière les lacunes de cette filière. Il en est ainsi pour l’absence d’étiquetage observée dans les commerces. «Il est important que les produits mis dans le marché soient étiquetés immédiatement après l’abatage. L’Etiquette doit ainsi indiquer la date de l’abattage ainsi que la date de péremption. Elle préciserait également que le produit a été soumis à un contrôle vétérinaire. 

En l’absence de ces informations – que nous observons hélas bien souvent dans les boucheries- le client n’a aucune indication sur le produit qu’il achète», constate notre interlocuteur. Fadi Tamim se réjouit néanmoins du fait que les viandes blanches affichent des «prix équitables», notamment depuis la fête de l’Aïd El Adha. «Mais nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux déséquilibres, entraînant une flambée des prix», s’inquiète-t-il. 

Il note, par ailleurs, l’entrée sur le marché algérien d’une nouvelle marque proposant des produis avicoles «Bio». «Nous attendons de voir la qualité du produit. Il y aura certainement une différence dans les prix, mais ils pourraient trouver preneur chez les consommateurs soucieux de leur santé», lance-t-il. Il est à préciser que la consommation moyenne algérienne de viande blanche est d’environ 50 000 tonnes par mois, selon les chiffres de l’Office national des aliments du bétail et de l’élevage avicole. 

La consommation moyenne de volaille en Algérie est de 15 kg par personne, non loin des indicateurs mondiaux qui atteignent les 18 kg par personne.   

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