Les cours du pétrole ont nettement accéléré, hier, après la publication des projections de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ceux de l’Agence internationale de l’énergie AIE qui prédisent un important déficit de l’offre du brut pour le quatrième trimestre de l’année 2023.
Les prix du pétrole évoluaient à leur plus haut niveau depuis novembre dans les séances matinales d’hier, avec un baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenant 0,49% à 92,51 dollars, après avoir culminé à 92,84 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, gagnait 0,52% à 89,30 dollars, après avoir touché 89,64 dollars. Les deux références de l’or noir évoluent à leur plus haut niveau depuis novembre. Dans son rapport mensuel, publié mardi, l’OPEP a estimé qu’au quatrième trimestre, la demande pourrait dépasser l’offre de brut de 3,3 millions de barils, ce qui serait une première depuis 16 ans.
Même après la prolongation promise, jusqu’à la fin décembre, des réductions de volumes de l’Arabie saoudite et de la Russie, le marché ne s’attendait pas à un tel déficit, a commenté, dans une note, Edward Moya, d’Oanda. Le rapport a donné «un coup de pouce aux prix», a abondé Matt Smith, de Kepler. Pour Bill O’Grady, de Confluence Investment, «le seuil des 95 dollars n’est pas exclu pour le Brent. On ne voit pas de récession arriver au Etats-Unis et la demande reste ferme», fait-il valoir. L’AIE, pour sa part, prévoit une «importante pénurie de l’offre» de pétrole au 4e trimestre 2023, après l’annonce, début septembre, de la prolongation des coupes dans les productions et les exportations russes et saoudiennes, mercredi, dans son rapport mensuel.
Ces coupes devraient se traduire par «un déficit substantiel» d’un million de barils par jour pour les pays de l’OPEP+, «augmentant le risque» de «volatilité» sur les marchés, analyse l’AIE. Concernant le niveau de la demande mondiale de pétrole pour 2023 et 2024, et malgré des taux d’intérêt élevés et une inflation significative, l’OPEP s’attend à une augmentation de 2,25 millions de barils par jour en 2024, légèrement en dessous de la croissance prévue de 2,44 millions pour l’année 2023.
La levée des restrictions liées à la pandémie en Chine a contribué à la hausse de la demande en 2023. L’OPEP anticipe, également, une reprise robuste de la demande mondiale, portée par la croissance économique mondiale actuelle, notamment la reprise de l’activité du tourisme et des voyages. L’Organisation des exportateurs de pétrole prévoit, également, que la demande mondiale de pétrole devrait dépasser les niveaux de 2019, avant la pandémie, dès cette année.
Ceci et de maintenir sa prévision de croissance économique mondiale à 2,7% pour cette année et 2,6% pour 2024. La production de l’OPEP, selon le même rapport, a augmenté de 113 000 barils par jour en août, atteignant 27,45 millions de barils par jour. Une hausse résultant, en grande partie, de l’augmentation de la production iranienne exemptée des réductions de l’offre de l’OPEP et de l’OPEP+ et en raison des sanctions internationales dont le pays fait l’objet.