L’Algérien d’aujourd’hui

29/06/2022 mis à jour: 09:18
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Des avancées, des reculs et des stagnations. Cette jeunesse de la bonne vieille mer Méditerranée qui s’éclate dans la ville d’Oran est assurément un bon point pour l’Algérie qui a tant besoin de retrouver la normalité et de la joie.

Il n’y a pas mieux que le sport pour apaiser les esprits et redonner de l’espoir. Mais en même temps, la jeunesse algérienne va toujours mal, écrasée par le chômage et la malvie, ce qui la pousse de plus en plus à défier les eaux toujours de cette mer Méditerranée pour des rivages du Nord, qu’elle suppose être bien plus cléments que les contrées de son pays.

Pourtant celles-ci sont bien généreuses grâce à la ténacité de ses habitants qui, en dépit d’une grande pauvreté, ont réussi à rester dignes. Par le travail et la résilience, ils ont pu traverser les siècles. En payant un prix lourd, ils ont fini par arriver à bon port.

En cette année 2022 sera célébré le soixantième anniversaire d’une indépendance arrachée par le feu et le sang. L’Algérien est aujourd’hui reconnu sur la scène mondiale, respecté et admiré. Pour l’indépendance de sa patrie, il a été combattant dans les montagnes et les villes, pour sa liberté, il défie tous les systèmes politiques. D’une terre semi-aride, il a su tirer profit. Les marchés regorgent de fruits et légumes et sa steppe croule sous le poids du cheptel ovin.

Cette année, nos paysans ont pu faire une récolte de céréales exceptionnelle, en dépit des aléas climatiques et diverses autres contraintes, et les travailleurs et les cadres de Sonatrach ont découvert d’importants gisements de gaz, assurément une bonne nouvelle en ces temps de pénurie mondiale de ce précieux hydrocarbure. Les huiles des oliveraies algériennes sont primées à l’international et les dattes du Sud commencent à se frayer une bonne place.

Ce n’est pas tout, l’Algérien construit de grands bateaux de pêche, ce qui tord le cou à la réputation que, culturellement, il tourne le dos à la mer. Un peu partout dans le pays, des villages sont nettoyés, décorés et des concours les aident à les faire connaître et susciter de l’émulation à l’échelle nationale. Cet hiver, le Grand Sud a vu le retour des touristes, que l’épidémie de Covid et l’instabilité sécuritaire ont longtemps éloignés.

Nul doute que cette destination est promise à un bel avenir, les professionnels s’organisent pour cela, demandant aux pouvoirs publics de jouer le jeu. En matière de tourisme national, il est temps de sortir des sentiers battus, spécialement en matière de tourisme balnéaire. Nombre de complexes touristiques ont vu le jour, mais la demande des Algériens, infinie, commande que les initiatives privées soient encouragées.

Ce que la Tunisie, la Grèce ou la Croatie ont de plus par rapport à l’Algérie, ce n’est ni le climat ni le patrimoine culturel, c’est leur stratégie d’Etat en matière d’industrie touristique. Ces pays-là en ont fait une priorité qui ramène de la devise, du travail et du bonheur.

En attendant cette industrie, pour les ménages algériens, c’est la débrouillardise pour s’offrir quelques jours de détente face à des tarifs prohibitifs, la rareté des locations, le manque d’hygiène et l’incivisme. Il leur faudra aussi attendre de meilleures années pour l’acquisition d’un mouton de l’Aïd, rendu prohibitif par l’inflation et la spéculation. Et que le panier de la ménagère puisse se remplir sans lourds sacrifices. Le regard fixé sur les dirigeants politiques, ils osent espérer que désormais leur cher pays retrouve la bonne gouvernance qui a tant manqué.

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