A travers ces échanges de haut niveau, Alger et l’OTAN réaffirment leur volonté commune de promouvoir un partenariat fondé sur la concertation et la complémentarité.
L’Algérie a réaffirmé son engagement en faveur du dialogue et de la coopération avec l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), à l’occasion de la visite officielle de Javier Colomina, secrétaire général adjoint délégué pour les affaires politiques et la politique sécuritaire de l’OTAN.
Cette visite, marquée par des rencontres de haut niveau avec les autorités algériennes, met en lumière la volonté des deux parties de consolider leur partenariat stratégique. Dans ce cadre, M. Colomina a été reçu, hier, par le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, au siège du ministère, indique un communiqué officiel.
Cette rencontre a permis d’examiner l’état et les perspectives du dialogue entre l’Algérie et l’OTAN, en mettant en avant les enjeux de coopération et de sécurité régionale. Les discussions ont porté sur plusieurs dossiers d’intérêt commun, notamment les défis sécuritaires dans l’espace euro-méditerranéen ainsi que les évolutions géopolitiques au Moyen-Orient et dans la région sahélo-saharienne, précise le même communiqué.
Dans le cadre de cette visite, la deuxième session du dialogue politique entre l’Algérie et l’OTAN s’est également tenue, confirmant ainsi la dynamique positive des relations bilatérales entre les deux parties. S’exprimant à l’issue de sa rencontre avec M. Attaf, M. Colomina a souligné l’importance stratégique de l’Algérie dans les questions de sécurité et de stabilité régionale. «L’Algérie est un acteur incontournable pour les questions de sécurité et de stabilité, notamment dans la lutte contre le terrorisme», a-t-il déclaré.
Abordant la situation au Sahel, il a mis en exergue les défis croissants auxquels fait face la région : «On le dit fréquemment, c’est peut-être la région la plus instable aujourd’hui dans le monde. C’est un enjeu sécuritaire essentiel et prioritaire pour l’Organisation que je représente et pour la plupart de nos alliés.» Sur le plan du dialogue politique entre l’Algérie et l’OTAN, M. Colomina a affirmé que celui-ci «avance bien et nous avons choisi de l’approfondir».
Il a insisté sur les progrès réalisés en matière de coopération militaire et pratique, ajoutant que «la coopération entre nos militaires a très bien avancé au cours des deux dernières décennies». Evoquant les perspectives futures, il a précisé que les échanges positifs avaient permis d’identifier des pistes pour renforcer les initiatives conjointes : «Nous avons aussi évoqué les moyens d’approfondir les activités menées conjointement.»
Lutte contre les menaces transnationales
La veille, mardi, M. Colomina avait été reçu par le général d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP). Cette rencontre a permis d’aborder les perspectives de renforcement de la coopération militaire entre l’Algérie et l’OTAN dans le cadre du Dialogue méditerranéen, un mécanisme auquel Alger participe activement depuis son adhésion en 2000.
Le général d’armée Chanegriha a déclaré que «cette visite traduit la volonté des deux parties de promouvoir la sécurité régionale à travers un dialogue constructif et un partenariat mutuellement bénéfique. Nous considérons le Dialogue méditerranéen comme un cadre-clé permettant d’échanger des points de vue et d’œuvrer ensemble à une meilleure sécurité collective».
Il a également affirmé que «l’Algérie s’engage pleinement à coopérer avec ses partenaires internationaux, tout en préservant son indépendance stratégique et en mettant l’accent sur la formation et l’échange d’expertises dans le domaine de la défense».
De son côté, Javier Colomina a salué «la ferme volonté affichée par l’Algérie pour promouvoir la coopération militaire bilatérale. Nous apprécions le rôle central que joue l’Algérie dans la stabilité régionale, notamment dans la lutte contre les menaces transnationales. L’OTAN est déterminée à approfondir ce partenariat et à explorer de nouvelles opportunités de collaboration».
La rencontre entre les responsables algériens et le haut représentant de l’OTAN témoigne de l’importance que les deux parties accordent à la stabilité régionale. L’Algérie, acteur incontournable de la sécurité en Méditerranée et en Afrique du Nord, joue un rôle-clé dans la lutte contre le terrorisme et la gestion des crises régionales. De son côté, l’OTAN cherche à renforcer son dialogue avec ses partenaires du Sud pour mieux répondre aux défis sécuritaires transnationaux.
A travers ces échanges de haut niveau, Alger et l’OTAN réaffirment leur volonté commune de promouvoir un partenariat fondé sur la concertation et la complémentarité. Cette dynamique devrait se traduire par une intensification des échanges et une meilleure coordination sur les grandes questions sécuritaires internationales, dans un contexte marqué par de multiples défis géopolitiques. Ainsi, la visite de M. Colomina en Algérie s’inscrit dans une démarche de renforcement des liens entre les deux parties, avec en toile de fond une volonté partagée de contribuer à un environnement régional plus sûr et plus stable.
Un partenariat ancien et structurel
L’Algérie et l’OTAN entretiennent des relations de coopération étroites depuis plus de deux décennies. Membre du Dialogue méditerranéen depuis 2000, Alger a toujours favorisé une approche pragmatique et équilibrée dans son interaction avec l’Alliance atlantique. Cette coopération a été renforcée par plusieurs initiatives, notamment la visite du président algérien au siège de l’OTAN en 2001 et 2002, ainsi que la visite historique du secrétaire général de l’OTAN en Algérie en 2004.
Dans le cadre de cette coopération, l’Algérie participe régulièrement aux activités de l’OTAN, incluant des séminaires, des formations et des réunions stratégiques. Elle est également partenaire des sessions de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN), en tant que membre méditerranéen associé. En outre, Alger a conclu en 2014 un Programme individuel de partenariat et de coopération (IPCP) avec l’OTAN, renouvelé en 2018 et 2021, visant à renforcer les mécanismes de concertation et d’échange d’expertises. M.-F. G.