Dans une émission radiophonique captée sur une des radios de la ville de Memphis Tennessee, l’histoire de l’Afrique du Nord, particulièrement de l’Algérie, a été évoquée en relation avec celle de l’Egypte antique.
Ce qui a, sans doute, attiré l’attention des animateurs de cette radio, c’est l’étymologie du nom de Memphis, porté par six villes aux Etats-Unis d’Amérique et dont la plus connue et la plus emblématique reste celle associée au blues et au chanteur Elvis Presley. Après avoir souligné que l’histoire de l’Algérie remonte à l’aube de l’humanité, en évoquant le site d’Aïn Boucherit daté de 2,4 millions d’années, les animateurs de cette émission ont relevé que l’ouvrage L’épopée berbère de l’auteur Khelifa Mahieddine a recueilli, au travers sa préface, l’approbation de Ginette Aumassip, ex-directrice de recherche au CNRS. Ce qu’ils ont retenu de la lecture de ce livre, ce sont les racines berbères de l’histoire de l’Egypte antique au travers la toponymie des noms de lieux et de personnages en liaison avec l’Algérie.
De Amen Effer à Memphis Tennessee
Memphis est la déformation grecque du mot berbère Amen Effer signifiant à l’abri des eaux. Cette étymologie, donnée par l’auteur de l’ouvrage, rejoint l’histoire relatée par le grand prêtre historien des dynasties pharaoniques, Manéthon (déformation grecque de Amen Adon). Selon ce prêtre, c’est le pharaon Menès (Amen-es – In Amenas - ses eaux) qui a ordonné la construction d’une cité protégée des crues du Nil. Cette étymologie va à l’encontre de celle donnée par les égyptologues pour qui ce mot de Mn-nfr, (les hiéroglyphes ne comportant pas de voyelles), voudrait dire Durable et parfait.
La méconnaissance de la langue amazighe par les égyptologues les a amenés à imaginer des étymologies n’ayant aucun lien avec leur réelle signification. Il est donc temps de réécrire l’histoire de l’Egypte antique en tenant compte de l’origine amazighe de la population de ce pays, dont la migration vers l’Est remonte à la fin du paléolithique, suite aux graves crises climatiques qu’a connues la région. Le mot Amen signifie les eaux et Effer, caché, vient du mot Ifri, Tafraoui (grottes), Frenda, littéralement, ils se sont cachés là, que l’on retrouve principalement en Algérie. Ce n’est d’ailleurs pas la seule similitude avec les noms de lieux et de personnage de l’Egypte antique répertoriés dans l’ouvrage.
Des noms à signification et consonance berbères
Les animateurs de cette émission ont également mentionné Assouan, qui signifie en berbère ils ont bu, et que l’on retrouve à l’origine dans (Erg) Issaouène situé dans le Sahara algérien. De même que le nom du fleuve Nil, qui est le diminutif de Nath-il, c’est-à-dire ceux de la rivière, se trouve à l’origine en Kabylie orientale, non loin de Jijel où coule l’oued N’il. En effet, «il» veut dire cours d’eau en berbère ancien et le N’ est le diminutif du pronom Nath, que l’on retrouve dans Tassili n’Ajjer, Adrar N’Djer-Djer (Djurdjura)... L’étymologie d’Akhenaton, l’un des pharaons les plus illustres, connu pour être à l’origine de la révolution religieuse passant du polythéisme au monothéisme, n’est pas «celui qui est utile à Aton» comme l’ont avancé certains égyptologues, mais «Anekhi Adon» qui signifie «Je suis Adon». Le mot «Anekhi» veut dire, dans tous les parlers berbères de l’Atlantique à la mer Rouge, «Je suis» ou «C’est moi». Adon représente le dieu soleil au couchant lorsque sa course à l’Ouest rejoint le royaume des morts, tel que cela était imaginé dans la cosmogonie égyptienne, pour renaître et éclairer le monde des vivants de sa lumière le lendemain.
L’apport des berbères d’Égypte à la civilisation grecque
Dans la deuxième partie de l’émission, les animateurs ont repris les éléments d’information développés par l’auteur de l’ouvrage sur l’apport des Berbères égyptiens dans le domaine des mathématiques, de la géométrie et de l’architecture. Ainsi, c’est dans les mensurations de la Grande Pyramide, orientée avec une très grande précision sur le Nord géographique, que l’on trouve appliquées les constantes mathématiques universelles Pi et Phi. Les savants grecs n’ont pas hésité à se les approprier alors qu’elles ont été découvertes par les anciens Egyptiens plus de 2000 ans avant l’émergence de la civilisation hellénique. C’est en effet à partir de la coudée d’exactitude (ou coudée royale égyptienne) de longueur 0,5236 m que les Berbères d’Egypte ont découvert le nombre Pi = 3,1416. Il leur a suffi de multiplier ce nombre par 6 : (0,5236 x 6 = 3,1416) et par 5 (0,5236 x 5 = 2,618) pour trouver le nombre d’or au carré. Le nombre d’or étant égal à 1,618. Ce rapport se retrouve dans la nature et dans la suite de L. Fibonacci. C’est dans la ville de Béjaïa que Léonardo a fait ses études alors que son père y représentait la ville de Pise en qualité de consul. Cette émission consacrée à l’ouvrage «L’épopée berbère» n’ayant duré qu’une dizaine de minutes, seule une partie de l’ouvrage a été abordée par les animateurs, laissant à l’auditeur un goût d’inachevé.
Car c’est en fait la quasi-totalité des noms de l’Egypte antique qui ont une signification et une consonance amazighes. Ces noms de lieux et de personnages que l’on retrouve, principalement en Algérie, à l’instar de Misra (Aït Misra dans les monts de Blida et Mesra près de Mostaganem), Mazghouna (Egypte) dérivé d’amazigh (forêt de Mezghena près de Tablat et Mizrana en Kabylie, Thinis (Ténès, campement), Djanet (abandonnée) associée à la cité de Tanis, maintes fois citée dans la Bible, Djer, grand ou géant (pharaon), de Djer-Djer (déformé en Djurdjura), Oued Djer et Amdjer (comme un géant) dans le Tassili...
Un camouflet pour les propagandistes français
Il faut reconnaître aux Américains un vif intérêt pour tout ce qui touche à la recherche dans tous les domaines, sans se fixer de tabou, pour comprendre et expliquer le monde qui nous entoure. Les télescopes Hubble et James Web en sont la parfaite illustration. Les universités américaines sont reconnues mondialement pour leur excellence en matière de recherche. Elles attirent les meilleurs chercheurs du monde et favorisent la collaboration entre les milieux académiques et industriels.
Cette émission sur les liens entre l’Algérie et l’Egypte antique constitue un véritable camouflet aux propagandistes occidentaux que sont Bernard Lugan et Eric Moshe Zemmour... qui soutiennent, contre vents et marées, que l’Algérie a été créée par la France et qu’elle n’a pas d’histoire.
En fait, ce que révèle l’ouvrage «L’épopée berbère. Des hommes préhistoriques aux bâtisseurs des pyramides» de l’auteur Khelifa Mahieddine, c’est que l’histoire de l’Algérie plonge ses racines dans des profondeurs insoupçonnées.
Par Khelifa Mahieddine , Avocat