La demande de l’Algérie d’adhérer au groupe des BRICS sera-t-elle acceptée ? La réponse à cette question sera, probablement, connue dès le week-end prochain à l’occasion du sommet de ce groupe économique restreint devant se tenir les 2 et 3 juin prochain, au Cape Town, en Afrique du Sud.
En effet, les dirigeants des BRICS devront examiner, lors de ce rendez-vous, l’éventualité d’élargir leur coalition en intégrant de nouveaux membres. Au moins 19 pays, rappelons-le, avaient émis le vœu de rejoindre cette coalition économique. Mais seulement, 13 demandes d’adhésion, selon l’ambassadeur sud-africain au sein des BRICS, Anil Sookal, ont été déposées officiellement.
L’Algérie, avait annoncé en novembre dernier Leila Zerrouki, envoyée spéciale du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, chargée des grands partenariats internationaux, fait partie des pays ayant déposé officiellement leur demande d’intégrer ce groupe. Outre l’Algérie, l’Egypte, le Nigeria, déjà membre du BRICS-MNA, le Soudan et le Zimbabwe, avaient aussi émis le souhait de faire partie de cette alliance économique qui aspire à surpasser le G7 à l’horizon 2028.
Le vœu de l’Algérie d’intégrer les BRICS a été exprimé, pour la première fois, par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. C’était en juillet dernier, en assurant que cette éventualité «est envisageable». «L’adhésion au groupe BRICS est tributaire de conditions économiques, dont l’Algérie satisfait une grande partie», avait-il déclaré lors de son entrevue avec des journalistes. Selon lui, «l’adhésion à ce groupe mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles».
«La porte est grande ouverte»
L’annonce avait aussitôt reçu des échos favorables de certains membres des BRICS, à l’image de la Chine et de la Russie. En septembre 2022, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait exprimé, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le soutien de son pays à l’intégration de l’Algérie. «La Chine soutient l’Algérie dans son rôle de président tournant de la Ligue arabe et dans la bonne tenue du Sommet arabe et accueille favorablement son adhésion dans la famille des BRICS», avait-il déclaré.
Le 8 septembre dernier, l’ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, avait précisé également que Moscou ne s’opposait pas à la volonté de l’Algérie de rejoindre le groupe des BRICS. «La Russie n’a aucune objection au désir de l’Algérie de rejoindre le groupe des BRICS, et le président Tebboune a écrit au président Poutine à ce sujet», avait-il indiqué lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ambassade de Russie à Alger.
Dans une interview accordée, en mars dernier, à la chaîne d’information qatarie, Al Jazeera, Abdelmadjid Tebboune avait affirmé que les pays du groupe, tels que «la Chine et la Russie, se sont montrés favorables à l’adhésion de l’Algérie au même titre que l’Afrique du Sud et le Brésil avec à sa tête le président Lula da Silva». «Cela signifie que la porte est grande ouverte. Je crois que la décision d’adhésion sera prise durant la prochaine réunion du groupe prévue cet été», avait-il souligné.
Le chef de l’Etat avait fait remarquer, toutefois, que «beaucoup de travail reste à faire cette année pour augmenter le PIB et le taux de contribution du secteur industriel au PIB, ainsi que plusieurs indicateurs économiques que nous devons réformer davantage pour accéder la tête haute aux BRICS».