L’agression israélienne contre Ghaza se poursuit : 95 morts et 350 blessés en 24 heures

02/06/2024 mis à jour: 00:55
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Photo : D. R.

Un enfant palestinien, Abdelkader Al Sarhi (13 ans), est mort hier de faim à l’hôpital des Martyrs d’Al Aqsa, à Deir Al Balah. Le nombre de Palestiniens morts à cause de la malnutrition a atteint 37 dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression israélienne.

L'armée israélienne poursuit ses bombardements sur Ghaza alors que de nouveaux pourparlers sont engagés pour imposer un «cessez-le feu permanent», comme annoncé vendredi par le président américain Joe Biden. Dans la nuit de vendredi à hier, les forces de l’occupation ont, selon l’agence palestinienne Wafa, commis cinq massacres contre des familles dans la bande de Ghaza, faisant 95 morts et 350 blessés. Des images satellites diffusées par des médias occidentaux ont montré hier l’ampleur des destructions dans le camp Jabaliya, rasé presque en totalité par l’armée israélienne.

A Deir Al Balah, au centre de l’enclave palestinienne, la famine a fait une nouvelle victime. Selon Wafa, un enfant palestinien, Abdelkader Al Sarhi (13 ans), est décédé hier de famine à l’hôpital des martyrs d’Al Aqsa. «La famine qui sévit dans la Bande de Ghaza, soumise à une agression génocidaire sioniste depuis 239 jours, a entraîné la mort d’un enfant palestinien», a indiqué la même source.

L’agence de presse palestinienne, citant des sources médicales, a rapporté que le nombre de Palestiniens morts à cause de la malnutrition a atteint 37 dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression israélienne. Wafa a relevé que ce bilan prend en compte «uniquement les victimes qui sont arrivés dans les hôpitaux» et que «des dizaines de personnes succombent à la famine sans que leurs cas ne soient signalés».

Ces sources médicales ont également alerté sur le fait qu’avec l’expansion des agressions militaires israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, et la fermeture de tous les hôpitaux, la situation sanitaire s’«aggrave de plus en plus dans cette zone». L’occupant sioniste poursuit aussi la fermeture du point de passage de Rafah, depuis 26 jours, malgré les mises en garde quant à la détérioration de l’état du système de santé, en raison de l’arrêt de l’entrée des aides humanitaires dans la bande de Ghaza.

Par ailleurs, le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a exigé vendredi d’Israël de cesser ses attaques contre son agence, dans une tribune publiée dans le New York Times. «La guerre à Ghaza donne lieu à un mépris flagrant pour la mission des Nations unies, notamment des attaques scandaleuses contre les employés, les installations et les opérations de l’UNRWA», a écrit M. Lazzarini dans ce texte. 
«Au moins 192 employés de l’UNRWA tués à Ghaza»

«Ces attaques doivent cesser et le monde doit agir pour faire rendre des comptes à leurs auteurs», a-t-il ajouté dans les colonnes du quotidien américain. «Comme j’écris ces lignes, notre agence a vérifié qu’au moins 192 (de ses) employés ont été tués à Ghaza. Plus de 170 installations de l’UNRWA ont été endommagées ou détruites. Des écoles administrées par l’UNRWA ont été démolies, 450 personnes déplacées ont été tuées alors qu’elles avaient trouvé refuge dans des écoles ou d’autres structures de l’UNRWA», a souligné le diplomate suisse.

Il a, en outre, appelé la communauté internationale à «agir résolument contre les attaques illégitimes contre les Nations unies, non pas seulement pour Ghaza et les Palestiniens, mais pour toutes les nations». Dans un message posté sur son compte sur la plateforme X, M. Lazzarini a déclaré que les attaques israéliennes répétitives contre les personnels et les installations de l’UNRWA «sont un mépris flagrant pour la mission des Nations unies», soulignant que «ces attaques doivent cesser, et le monde doit agir pour tenir les auteurs responsables».

L’UNRWA a indiqué qu’environ un million de Palestiniens ont été contraints de quitter la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Ghaza, au cours des trois dernières semaines, en raison de l’agression et des bombardements de l’entité sioniste.

«Au cours des trois dernières semaines, environ un million de personnes» ont été contraintes de quitter Rafah, a écrit l’UNRWA dans un post publié sur son compte X, relevant que «cela s’est produit alors qu’il n’existe aucun endroit où aller et au milieu des bombardements, du manque de nourriture et d’eau, de l’accumulation d’un tas de déchets et des conditions de vie inadaptées». «Jour après jour, apporter assistance et protection devient presque impossible», a déploré également l’agence onusienne.

Selon le ministère de la Santé palestinien, le bilan des massacres s’est alourdi hier à 36 379 morts et 82 407 blessées depuis le début de l’agression israélienne sur Ghaza. En Cisjordanie, l’armée israélienne a arrêté, dans la nuit de vendredi à hier, 20 Palestiniens, dont une femme et d’anciens prisonniers, a rapporté l’agence Wafa. Les arrestations ont été menées dans les gouvernorats de Jénine, Naplouse, Qalqilya, Beit Lehm, El Khalil et El Qods, souligne la même source, citant un communiqué commun de la Commission palestinienne des affaires des prisonniers et ex-prisonniers et le Club des prisonniers.

Les forces d’occupation continuent de passer à tabac les personnes arrêtées et de proférer des menaces contre les détenus et leurs familles, sans compter le sabotage et la destruction des maisons des Palestiniens, a ajouté Wafa. Le nombre total des arrestations, depuis le 7 octobre 2023, s’est élevé à 8975, souligne également le communiqué, notant que ce total comprend ceux qui ont été arrêtés à leur domicile, aux postes de contrôle militaires ainsi que ceux qui ont été contraints de se rendre sous la pression et ceux qui ont été retenus en otage. 

Infos brèves

- La Suède appelle Israël à se conformer aux ordonnances de la CIJ

Le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billstrom, a appelé l’entité sioniste à arrêter immédiatement son offensive militaire contre Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, et à se conformer aux ordonnances de la Cour internationale de justice (CIJ).  La CIJ a exhorté l’entité sioniste «à mettre immédiatement fin à son offensive militaire à Rafah, à la lumière de ses conséquences humanitaires.

La décision est contraignante et la Suède et l’UE exhortent l’occupant à s’y conformer», a déclaré, jeudi soir aux médias, M. Billstrom. Avant d’ajouter : «Je suis très préoccupé par le fait que les chars de l’armée sioniste ont atteint le centre de Rafah. Il existe un grand risque que cela entraîne davantage de morts parmi les civils et une détérioration de la situation humanitaire.»

Le 26 mai dernier, l’armée sioniste a lancé une frappe aérienne contre un camp de déplacés à Rafah, tuant au moins 45 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants. Récemment, la CIJ a ordonné au gouvernement sioniste de mettre fin aux actes de génocide et de prendre des mesures pour garantir que l’aide humanitaire soit fournie aux civils de Ghaza.

- Erdogan : L’entité sioniste perpètre un génocide à Ghaza

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé que ce que perpètre l’entité sioniste à Ghaza «n’est pas une guerre mais un génocide». «Tuer plus de 36 000 personnes, en blesser plus de 80 000, bombarder ceux qui attendent un colis alimentaire, ce n’est pas une guerre, mais un génocide», a-t-il indiqué dans une allocution à l’occasion d’un exercice militaire à l’ouest du pays. Erdogan a ajouté que l’attaque sioniste contre Rafah, au sud de Ghaza, consacre la fin de l’humanité auprès de l’occupant.

«C’est la fin de l’humanité, il n’y a aucune justification à une telle brutalité», a-t-il lancé. Des tirs d’artillerie intenses et des bombardements ont frappé jeudi la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, a rapporté jeudi l’agence de presse palestinienne (WAFA). En dépit de l’indignation internationale soulevée par le bombardement meurtrier dimanche dernier d’un camp de déplacés à Rafah, l’armée sioniste poursuit ses frappes et son offensive terrestre dans la ville surpeuplée, lancée le 7 mai.

Après avoir débuté des opérations dans l’est de la ville, elle a progressé vers l’ouest, entraînant l’exode en trois semaines d’environ un million de personnes, selon l’ONU, dont plus de 32 000 ces deux derniers jours, pour la plupart des déplacés à nouveau sur les routes vers des zones déjà surpeuplées du territoire assiégé.

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