L’agression israélienne contre Ghaza entre dans son neuvième mois : Un raid contre une école de l’UNRWA fait 37 morts

08/06/2024 mis à jour: 06:15
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Les établissements gérés par l'UNRWA sont régulièrement pris pour cibles par l'entité sioniste - Photo : D. R.

«Les enfants de Ghaza vivent un cauchemar d’attaques continues qui ont laissé des destructions, des souffrances et des douleurs inimaginables», affirme la  directrice régionale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Adele Khodr.

Les bombardements israéliens s’intensifient un peu partout à Ghaza. L’armée israélienne continue de pilonner, indistinctement et aveuglément, la bande assiégée depuis pratiquement neuf mois, alors que des vents contraires soufflent, à l’international, sur le cabinet de guerre mené par Netanyahu.

Des raids israéliens ont ciblé, hier, la ville de Rafah, touché un camp de réfugiés après  une attaque meurtrière contre une école gérée par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).

Plusieurs personnes ont, en effet, été tuées et d’autres blessées jeudi dans le bombardement d’une école abritant des personnes déplacées dans le camp de réfugiés d’Al Shati, à l’ouest de la ville de Ghaza. Un premier bilan a fait état de la mort d’au moins 37 personnes, dont 14 enfants, dans ce raid meurtrier.

Le chef de l’UNRWA a accusé Israël d’avoir frappé «sans avertissement préalable» une école abritant, selon lui, des milliers de déplacés. Les forces israéliennes n’ont donné aucun «avertissement préalable, ni aux personnes déplacées ni à l’Unrwa», écrit Philippe Lazzarini sur X, assurant que son agence «partage les coordonnées de toutes (ses) infrastructures (y compris de cette école) avec l’armée israélienne et les autres parties au conflit». «L’école abritait 6000 personnes déplacées lorsqu’elle a été touchée.

Les allégations selon lesquelles des groupes armés auraient pu se trouver à l’intérieur de cet abri sont choquantes», a déclaré Lazzarini, Depuis le début de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza «plus de 180 structures de l’UNRWA ont été touchées», ce qui a entraîné la mort de «plus de 450 personnes déplacées», selon le chef de l’UNRWA.

A Deir Al Balah, à mi-ditance entre la ville de Ghaza et Rafah, au moins 54 personnes tuées dans des bombardements, en l’espace d’une journée, ont été transférées à l’hôpital des Martyrs d’Al Aqsa, selon la chaîne qatarie.

Le porte-parole de l’hôpital, Khalil Al Daqran, a déclaré que l’agression israélienne en cours dans le centre de l’enclave palestinienne a provoqué un important afflux de blessés, a ajouté la même source. Toujours à Deir Al Balah,  six personnes ont été tuées et six autres  blessées dans la nuit de jeudi à vendredi par une frappe de missile sur la maison d’une famille dans le camp d’Al Maghazi, selon une source médicale citée par l’AFP.

Un responsable du Croissant-Rouge palestinien, Osama Al Kahlout, a fait état de la présence de «tireurs d’élite positionnés sur plusieurs bâtiments (...) à l’est de Deir El Balah» et a ajouté que «plusieurs blessés avaient été évacués  hors de la zone à cause des coups de feu».

«Rappel brutal»

Par ailleurs, des navires de guerre israéliens ont tiré, hier, plusieurs obus sur des habitations dans la zone du port des pêcheurs de Cheikh Ajlin, à l’ouest de la ville de Ghaza. Les opérations militaires à Rafah, ville surpeuplée dans le sud de la bande de Ghaza, ont poussé un million de Palestiniens à fuir, selon l’ONU, et entraîné la fermeture du point de passage avec l’Egypte, essentiel à l’entrée de l’aide internationale dans le territoire assiégé. 

Au moins 36 731 Palestiniens, essentiellement des femmes et des enfants, ont été tués, selon un dernier bilan communiqué par le ministère palestinien de la Santé. L’agence de presse palestinienne Wafa a fait savoir qu’au moins 77 personnes ont été tuées dans huit massacres perpétrés par l’occupant israélien, ces dernières 24 heures.

Selon les Nations unies, la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Ghaza ont été déplacés par les combats et les bombardements, et se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, avec un risque de famine à grande échelle.

Pour sa part, la  directrice régionale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Adele Khodr, a affirmé jeudi que «les enfants de Ghaza vivent depuis huit mois un cauchemar d’attaques» continues de l’armée sioniste qui ont causé «une dévastation inimaginable».

«La vérité est que les enfants de Ghaza vivent ce cauchemar d’attaques continues au cours des huit derniers mois, qui ont laissé des destructions, des souffrances et des douleurs inimaginables», a écrit Mme Khodr dans un message posté sur son compte sur la plateforme X.

Avant d’ajouter : «Au cours des dix derniers jours seulement, nous avons vu des images d’enfants brûlés dans différents quartiers de Rafah, y compris l’horrible attaque qui a eu lieu pendant la nuit contre une école abritant des civils dans le camp de Nuseirat.»  Soulignant que le bombardement jeudi par l’armée israélienne  d’une école de l’UNRWA «est un rappel brutal qu’il n’y a pas d’endroit sûr pour les enfants à Ghaza».

Elle a également prévenu que «les meurtres d’enfants, sous les yeux du monde, continueront si des mesures immédiates ne sont pas prises pour mettre fin à la violence de l’occupant». Il convient par ailleurs de signaler qu’Israël a été notifié hier de son ajout à la «liste de la honte» de l’ONU sur les droits des enfants lors de conflits. La publication  officielle du rapport annuel mettant cette liste à jour est attendue d’ici fin  juin. 


 

 

 

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