L’accord d’association avec l’UE sera révisé en 2025

07/10/2024 mis à jour: 09:58
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Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé, samedi 5 octobre, la révision prochaine de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE), un engagement qui débutera en 2025. «L’accord sera révisé avec souplesse et dans un esprit amical, sans entrer en conflit, car nos relations avec les Etats européens, y compris la France, restent normales», a-t-il précisé.

M. Tebboune a rappelé que l’accord, signé dans un contexte où l’Algérie se trouvait dans une situation économique bien différente de celle d’aujourd’hui, nécessite désormais une adaptation. «A l’époque, l’industrie ne représentait que 3% du revenu national et nous dépendions largement des importations agricoles. Désormais, l’Algérie est un pays exportateur de produits manufacturés et électroménagers», a-t-il souligné, ajoutant que l’économie algérienne a évolué, justifiant ainsi une révision des termes du libre-échange : «A l'époque, nous n'avions pas les moyens de protéger nos intérêts, mais aujourd'hui l'Algérie est capable de se positionner de manière plus avantageuse dans ces négociations.»

Le chef de l’Etat a assuré que cette démarche n’a rien d’antagoniste, les Etats membres de l’UE étant eux-mêmes favorables à cette évolution pour préserver des relations économiques équilibrées. Il a d’ailleurs salué la percée des produits algériens sur les marchés européens, reflétant une dynamique nouvelle dans les échanges commerciaux. Et de préciser : «Aujourd’hui, nous demandons une révision, car l’essence même de l’accord avec l’Union européenne repose sur le libre-échange.»

Cet accord, souvent décrié par les opérateurs économiques locaux, a fait l’objet de critiques acerbes. Djamel Guidoum, président du Conseil national du renouveau algérien (CREA), a récemment dénoncé sa négociation «défavorable», affirmant qu’il a été conclu à un moment où l’Algérie n’avait pas les moyens de défendre ses intérêts. «Il y a des barrières indirectes imposées à nos produits», a-t-il soutenu, évoquant l’exemple de la pâte à tartiner El Mordjene, dont l’importation a été bloquée en Europe, malgré son succès en France.

Sur le volet de la souveraineté alimentaire, Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé la priorité accordée à la production locale des denrées essentielles. «La souveraineté alimentaire totale est un mythe. Même les Etats-Unis et l’Europe n’y parviennent pas. Ce qui compte, c’est que nous produisions les biens de première nécessité. En 2024, nous avons couvert 80% de nos besoins en blé dur, et il est tout à fait envisageable d’atteindre 100 %», a-t-il assuré, mettant l’accent sur la lutte contre la spéculation. 

«Lobbies compradores»

Il a souligné, dans ce cadre, la détermination de l’Etat à lutter inlassablement contre «les lobbies de l’argent facile et les lobbies compradores» qui provoquent la pénurie de certains produits «à l’instigation d’individus cherchant à déstabiliser le pays».

Le Président s’est également exprimé sur l’avancée du projet de Gazoduc Transsaharien (TSGP), destiné à acheminer le gaz nigérian vers l’Europe via le Niger et l’Algérie. «Sur les 4000 km du projet, il ne reste que 700 à 800 km à finaliser», a précisé M. Tebboune, vantant la solidité des accords passés entre les trois pays concernés. Il a également évoqué le projet de création d’une zone de libre-échange avec la Tunisie et la Libye, une initiative à laquelle l’Algérie accorde une grande importance dans le cadre de son intégration économique régionale.

Concernant l’adhésion aux BRICS, le chef de l’Etat a affirmé que l'Algérie ne cherche pas à rejoindre ce groupement, mais qu’elle concentre ses efforts sur son intégration à la Nouvelle Banque de développement des BRICS (NDB), avec une participation au capital de 1,5 milliard de dollars. Abordant la question de l’inflation, le président Tebboune a souligné que la préservation du pouvoir d’achat repose sur trois piliers : la lutte contre l’inflation, le renforcement de la production nationale et la création d’emplois.

Il a annoncé que 20 000 projets de développement créateurs d’emplois sont en cours, dont 9000 déjà réalisés, dans des secteurs stratégiques tels que la chimie et la métallurgie. «Ces projets augmenteront nos capacités financières et permettront de mieux équilibrer le marché», a-t-il expliqué. Le président de la République soutient ainsi que «l’Algérie est un Etat social et le restera», dans le cadre d’une politique globale visant à «préserver la dignité des citoyens».

 

 

 

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