L’objectif de ce projet, initié dans le cadre du programme de la Fondation Mattei Afrique et qui s’étale de 2024 à 2028, est de fournir à l’Algérie une chaîne agroalimentaire complète, de l’approvisionnement en semences à la production industrielle dérivée des cultures (céréales et légumes secs notamment), y compris la fabrication de pâtes.
Annoncé depuis plusieurs semaines par l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) et confirmé mi-juin à l’issue de la visite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en Italie à l’occasion du sommet du G7, l’accord-cadre sur le mégaprojet algéro-italien dans l’agriculture a été signé hier à Alger. La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, et son homologue italien, Francesco Lollobrigida, ainsi que du ministre des Finances, Laaziz Faid.
D’une valeur de 420 millions de dollars, l’investissement prévu dans le Sud algérien, plus précisément dans la région de Timimoun, sera réalisé sur une superficie de 36 000 hectares, dont 35 450 hectares pour la production du blé et des légumineuses, alors que la superficie restante sera dédiée à la réalisation d’une usine de pâtes et autres infrastructures d’accompagnement de ce projet intégré. Il est attendu via ce projet la création d 6700 postes d’emploi dans 1600 permanent.
Le partenaire italien, Bonifiche Ferraresi (BF), qui a déjà bénéficié d’une concession agricole de 900 hectares à Ouargla table sur l’utilisation des techniques agronomiques avancées, telles que la rotation des cultures, pour optimiser le rendement agricole dans la filière céréalière notamment.
Outre ces caractéristiques, le projet fournira un volet consacré à la formation et à la coopération technique, notamment pour ce qui est du Barrage vert ainsi que tous les aspects afférents à la lutte contre la désertification, la stabilisation des dunes de sable et l’adaptation au changement climatique.
L’objectif de ce projet initié dans le cadre du programme de la Fondation Mattei Afrique et qui s’étale de 2024 à 2028 est de fournir à l’Algérie une chaîne agroalimentaire complète, de l’approvisionnement en semences à la production industrielle dérivée des cultures (céréales et légumes secs notamment), y compris la fabrication de pâtes.
Il vise par ailleurs à «consolider et à renforcer les relations bilatérales historiques excellentes entre l’Algérie et l’Italie sur tous les plans, et à accélérer le processus économique national vers la concrétisation de l’autosuffisance», tel que souligné dans le communiqué de la présidence le 15 juin dernier et rappelé hier dans le discours du ministre de l’Agriculture.
Accord stratégique
Youcef Cherfa a, en effet, relevé, en présence de Fabrizio Saggio, conseiller diplomatique de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, de l’ambassadeur italien en Algérie, Alberto Cutillo et du président exécutif du holding italien BF FedericoVecchioni l’importance du projet dans la consolidation des relations économiques entre les deux pays.
Cet accord stratégique a pour rappel couronné la participation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Sommet du G7, qui s’est tenu à Bari, en Italie. Le projet entre globalement dans le cadre du programme national du développement des filières stratégiques, a encore rappelé le ministre de l’Agriculture. «C’est le deuxième plus grand projet agricole qui voit le jour en une courte durée après celui conclu avec le qatari Baladna», a-t-il par ailleurs tenu à préciser.
Cet accord intervient en effet trois mois après (fin avril) la conclusion de l’accord avec Baladna pour la production de lait en poudre à Adrar. Et ce, dans le cadre d’une joint-venture détenue à 49% par le Fonds national d’investissement (FNI) et à 51% par la partie qatarie.
Porter la superficie agricole au Sud à 500 000 hectares
Ce projet s’étale sur 117000 hectares. «Ces accords reflètent la volonté des pouvoirs publics d’ouvrir le secteur agricole à l’investissement étranger notamment dans le Sud où les conditions sont assurées», a souligné le ministre dans ce sillage. Et d’indique par la même occasion que l’objectif du gouvernement est de porter la superficie agricole au Sud à 500 000 hectares pour un rendement de 55 quintaux à l’hectare. «Nous visons l’autosuffisance en blé dur d’ici 2027», a-t-il affiché comme objectif.
D’où l’importance selon Youcef Cherfa de miser sur les méga-projets. De son côté, le ministre des Finances Laaziz Faid a déclaré en marge de la cérémonie : «Nous espérons augmenter le rythme de la coopération entre l’Algérie et l’Italie pour répondre aux exigences de l’heure, en particulier après le Forum d’affaires algéro-italien.» Et de mettre en exergue les efforts déployés pour soutenir le projet via le FNI qui détient 49% des parts du capital, soit l’équivalent de 14,8 milliards de dinars algériens.