L’ABEF instruit les banques : L’importation de marbre et de céramique interdite

21/01/2024 mis à jour: 02:34
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Le gouvernement entend, par cette mesure, donner un coup de pouce aux investisseurs locaux - Photo : D. R.

Il est attendu que cette mesure contribue au développement de l’investissement dans la transformation  du marbre et de la céramique et réduit parallèlement la facture des importations pour les produits finis issus de ces matériaux.

Dans une nouvelle note adressée aux banques, l’Association des banques et établissements financiers (Abef) leur demande de ne plus accepter les domiciliations bancaires liées à l’importation du marbre et de la céramique sous leur forme finale. L’importation de ces deux matériaux de finition après leur transformation, est donc désormais interdite à la faveur de cette décision qui vient opérer un nouveau tour de vis dans cette filière en application d’une instruction du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations.

La note de l’Abef précise en effet que la mesure est intervenue après avoir reçu une correspondance le 15 janvier 2024, du secrétaire général du département du commerce, l’informant «qu’il est demandé aux banques de ne plus accepter les demandes de domiciliation bancaire liées à l’importation de produits en marbre et en céramique, sous leur forme finale». Conformément à cette décision, les banques sont appelées à instruire leurs services concernés «à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires, pour l’application de cette mesure».

Il est attendu que cette mesure contribue au développement de l’investissement dans la transformation du marbre et de la céramique et réduise parallèlement la facture des importations pour les produits finis issus de ces matériaux. De même qu’elle devrait inciter les investissements dans les carrières pour rechercher la matière première localement sachant que la production actuelle de marbre brut est bien en-deçà des potentialités existantes, et ce, d’autant que l’Algérie dispose d’importants gisements sous exploités qui pourraient contribuer au développement de la filière et permettre au pays de satisfaire le marché local tout en dégageant des excédents pour l’exportation.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle instruction tombe. En avril dernier, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, avait déjà instruit pour l’interdiction d’importation de marbre prêt à l’emploi, avec l’autorisation de l’importation du marbre brut jusqu’à fin juillet. En effet, le président Tebboune avait pris le 30 avril 2023, lors d’un conseil des ministres, la décision «d’interdire l’importation du marbre prêt à l’emploi et d’autoriser uniquement l’importation du marbre brut jusqu’à fin juillet, sans pour autant que cette mesure n’engendre une pénurie».

Ce qu’il avait déjà fait lors de la crise sanitaire liée à la Covid-19 soulageant les fabricants de ces deux produits qui avaient souffert de cette crise. Pour rappel, les entreprises productrices de céramique avaient perdu 60% de leur chiffre d’affaires, soit l’équivalent de 1,8 milliard de dollars, selon l’Association des céramistes algériens (ACA), au cours d’une récente intervention à la Radio nationale.

Avec ce retour à l’interdiction, c’est la satisfaction des professionnels d secteur. Pour ces derniers, l’importation des dalles brutes et semi-finies par exemple «tue l’industrie du marbre et pénalise ceux qui ont fait de gros investissements dans la transformation et la fabrication des dalles». Mais, faudrait-il mettre l’accent sur là formation de la ressource humaine dans le domaine de la fabrication de plaques de marbres et d’autres produits dérivés. Les spécialistes suggèrent d’ailleurs d’introduire cette spécialité dans les programmes de formation professionnelle, notamment au niveau 
des wilayas réputées pour l’exploitation de carrières de marbre et sa transformation.
 

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