Le contrôle effectué par la Cour des comptes a révélé qu’«à l’origine, l’effort requis des communes répond plus à un souci de réduction de la charge financière d’électricité supportée qu’à des considérations écologiques».
L’action en matière de transition énergétique, à travers la promotion de l’énergie d’origine solaire, n’est pas satisfaisante et certaines opérations réalisées dans certaines communes, à travers le pays, n’ont pas abouti au résultat escompté, estime la Cour des comptes dans son rapport 2024.
A titre d’exemple, «l’effort d’efficacité énergétique consenti par les communes à travers la substitution des lampes conventionnelles par d’autres moins énergivores est insuffisant pour l’atteinte des objectifs retenus à l’horizon 2030», souligne la Cour. En outre, «le suivi et l’entretien du réseau est largement perfectible, pour peu que les communes bénéficient de plus d’assistance et d’accompagnement des autorités de tutelle».
Dans son chapitre consacré aux collectivités locales, le rapport indique que le contrôle effectué par la Cour des comptes se résume «à apprécier l’effort consenti par les collectivités locales en matière d’efficacité et de transition énergétique dans le domaine de l’éclairage public, à travers l’examen des actions entreprises en ce domaine par un échantillon de communes».
Un contrôle qui a révélé qu’«à l’origine, l’effort requis des communes répond plus à un souci de réduction de la charge financière d’électricité supportée qu’à des considérations écologiques», souligne le document. Or, rappelle la Cour des comptes, «la transition énergétique consiste en une série de changements majeurs dans les systèmes de production et de consommation énergétiques permettant de parvenir à une empreinte zéro carbone d’ici la seconde moitié de ce siècle».
Pour l’institution en charge du contrôle a posteriori du patrimoine et des fonds publics, les collectivités locales doivent concourir «à l’atteinte des objectifs de la stratégie nationale de transition énergétique par l’intégration d’actions d’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables sur leurs patrimoines et leurs territoires et participent, ainsi, aux efforts nationaux pour l’atteinte des Objectifs du développement durable».
Sur le terrain cependant, selon l’échantillon objet de l’étude, représenté par les cas de communes relevant des wilayas de Bouira, Tizi Ouzou et M’sila, «l’action des collectivités en matière de transition énergétique, à travers la promotion de l’énergie d’origine solaire, n’est pas satisfaisante et certaines opérations réalisées n’ont pas abouti au résultat escompté».
«Les communes souffrent d’un manque d’assistance»
Du reste, estime la Cour des comptes, «l’effort d’efficacité énergétique par la substitution des lampes conventionnelles par d’autres moins énergivores est loin de contribuer à l’atteinte des objectifs retenus à l’horizon 2030, à moins d’un sursaut salvateur durant le délai restant à courir». Par ailleurs, «le suivi et l’entretien du réseau est à parfaire, d’autant plus que les nouveaux matériaux installés requièrent plus d’entretien que les moyens antérieurs.
De plus, les communes «souffrent du manque d’assistance» en vue de réaliser certains Objectifs de développement durable tracés par les Nations unies à l’horizon 2030. Il s’agit notamment de «bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable, établir des modes de consommation et de production durables, et prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions», indique le rapport.
Au vu de ce constat, la Cour des comptes recommande de prodiguer l’assistance et l’accompagnement nécessaires aux communes pour garantir un meilleur déploiement à l’échelon local de la stratégie nationale d’efficacité et de transition énergétique, notamment à travers «l’adoption, par les autorités nationales compétentes, de normes rigoureuses pour réglementer la qualité des produits mis sur le marché local et l’instauration d’une veille normative pour en assurer un respect scrupuleux».
Il s’agit en outre d’élaborer «des plans communaux annuels et pluriannuels de transition et d’efficacité énergétiques, à travers une approche collaborative ascendante (bottom up) qui tiendrait compte des spécificités énergétiques locales et d’assurer l’évaluation de leur mise en œuvre».
La Cour des comptes recommande également «la dotation des communes en personnel technique suffisamment formé à l’usage et à l’entretien des nouveaux matériaux et dispositifs utilisés en matière d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique». L’institution de contrôle rappelle que «les besoins énergétiques du pays sont actuellement satisfaits par une énergie essentiellement d’origine fossile».
Elle estime que «l’intégration massive d’énergies renouvelables dans le mix énergétique permettra une meilleure maîtrise des coûts et une diminution appréciable des rejets de gaz à effet de serre et autres polluants, ainsi qu’une réduction des prélèvements sur les ressources naturelles non renouvelables».