La situation humanitaire est dramatique dans les territoires palestiniens occupés : Plus de 625 000 élèves privés d’école en raison des hostilités

25/10/2023 mis à jour: 21:57
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La bande de Ghaza n’est plus un endroit sûr pour des centaines de milliers d’élèves palestiniens - Photo : D. R.

L’ampleur des dégâts subis par les établissements scolaires et les autres infrastructures civiles est, selon l’ONU, de plus en plus préoccupante.

La situation humanitaire restait hier dramatique dans les Territoires palestiniens occupés et s’est considérablement détériorée avec une augmentation massive des déplacements internes dans la bande de Ghaza, mais aussi une situation préoccupante à la suite des dégâts subis par les établissements scolaires et les infrastructures civiles.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), la bande de Ghaza n’est pas un endroit sûr pour des centaines de milliers d’élèves et 22 500 enseignants. «Plus de 625 000 élèves de la bande de Ghaza n’ont pas eu accès à l’éducation pendant au moins 12 jours, et 206 écoles ont été endommagées, dont au moins 8 sont utilisées comme abris d’urgence», a indiqué l’OCHA dans son dernier rapport, relevant que «l’ampleur des dégâts subis par les établissements scolaires et les autres infrastructures civiles est de plus en plus préoccupante».

Parmi ces établissements d’enseignement touchés, il y a au moins 29 écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). D’autres bâtiments universitaires ont été gravement endommagés, tandis que les centres de développement de la petite enfance n’ont pas encore fait l’objet de rapports. Selon l’agence onusienne, l’escalade a également imposé des restrictions d’accès à une éducation sûre dans certaines zones de la Cisjordanie, y compris à El Qods-Est.

Toutes les écoles de Cisjordanie ont été fermées entre le 7 et le 9 octobre, affectant au moins 782 000 élèves. Sur les 1918 écoles de l’Autorité palestinienne, 232 accueillant au moins 50 000 élèves n’avaient pas été rouvertes en raison des restrictions de circulation, de la violence des colons et de la peur du harcèlement sur le chemin de l’école, selon un décompte effectué le 17 octobre.

«La majorité de ces écoles se trouvent dans la zone C et à Jérusalem-Est, ainsi que dans des zones reculées où les enfants ont des difficultés à accéder à l’enseignement à distance», a détaillé l’OCHA, ajoutant que le groupe sectoriel éducation vérifie un grand nombre d’incidents liés à l’éducation qui ont eu lieu en Cisjordanie et à Jérusalem-Est au cours des deux dernières semaines, notamment «des tirs d’armes, la détention d’élèves ou de personnel scolaire, ainsi que des retards et des harcèlements sur le chemin de l’école».

Plus largement, «le ministère des Travaux publics de Ghaza a signalé la destruction de 15 700 unités d’habitation et le fait que près de 11 000 unités d’habitation ont été rendues inhabitables, au 21 octobre. Le nombre total d’unités de logement détruites ou endommagées représente au moins 40% de toutes les unités de logement dans la bande de Ghaza.

Des quartiers entiers ont été détruits, en particulier à Beit Hanoun, Beit Lahia et Ash Shuja’iyeh, la zone entre Ghaza et le camp de réfugiés d’Ash Shati’, et Abbassan Kabeera.De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé, le 19 octobre, 62 attaques contre les établissements de soins de santé, touchant 29 établissements de santé (dont 19 hôpitaux endommagés) et 23 ambulances.

Sept hôpitaux, tous situés dans la ville et le nord de Ghaza, ont été contraints de fermer en raison des dégâts subis, du manque d’électricité et de fournitures et/ou des ordres d’évacuation. Par ailleurs, l’ONU estime à environ 1,4 million le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de la bande palestinienne, dont près de 600 000 sont hébergées dans 150 abris d’urgence désignés par l’UNRWA.

Pour sa part, le haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé lundi à un large cessez-le-feu humanitaire à Ghaza et en Israël. Il a également appelé les parties au conflit à redoubler d’efforts pour garantir le respect du droit international. «Beaucoup trop de vies civiles, dont beaucoup d’enfants, ont déjà été perdues – des deux côtés – à la suite de ces hostilités. Et, à moins que quelque chose ne change, les jours à venir verront davantage de civils mourir à cause des bombardements incessants. L’humanité doit passer en premier», a déclaré M. Türk.

Selon lui, la violence «ne cessera jamais à moins que les dirigeants ne fassent les choix courageux et humains qu’exige l’humanité fondamentale. La première étape doit être un cessez-le-feu humanitaire immédiat, sauvant la vie des civils grâce à la fourniture d’une aide humanitaire rapide et efficace, dans tout Ghaza, fournie en fonction des besoins et non limitée par d’autres critères arbitraires», a-t-il ajouté. 

La CIJ commencera à discuter des pratiques israéliennes en Palestine le 19 février prochain

La Cour internationale de justice (CIJ), l’organe judiciaire des Nations unies (ONU), a annoncé le début, le 19 février 2024, de ses audiences concernant les pratiques d’Israël en Palestine.

Dans un communiqué, la Cour a affirmé le début, le 19 février 2024, des audiences de la CIJ sur la manière dont les politiques et pratiques d’Israël en Palestine affectent le statut juridique de l’occupation et quelles pourraient être les conséquences juridiques de ce statut pour tous les Etats et l’ONU. Il a été noté que les 57 Etats et institutions internationales participant au processus sous forme écrite annonceront ultérieurement l’ordre dans lequel ils feront leurs déclarations orales.

Dans sa décision du 30 décembre 2022, la commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation de l’Assemblée générale des Nations unies a demandé à la CIJ d’émettre son avis consultatif sur les conséquences juridiques de l’occupation israélienne. La demande d’exprimer un avis sur la question de l’occupation des Territoires palestiniens a été inclue dans une résolution adoptée par l’AG (qui comprend 193 membres) à la majorité de 87 voix.

Basée à La Haye, la capitale administrative des Pays-Bas, la CIJ peut donner des avis consultatifs non contraignants sur des questions posées par les organes de l’ONU et d’autres institutions spéciales. Dans un avis consultatif rendu en 2004, la Cour internationale de justice a reconnu que le mur construit par Israël dans les Territoires palestiniens occupés n’était pas conforme au droit international. R. N.

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