La Russie aurait mis à exécution ses menaces de coupure : Les prix du gaz s’envolent

28/04/2022 mis à jour: 09:54
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Photo : D. R.

Les prix du gaz en vigueur en Europe continuent ainsi d’être tirés par les problèmes d’approvisionnement, dans le sillage de la crise ukrainienne. L’Europe, qui dépend fortement de la Russie en matière d’énergie, cherche depuis des semaines des sources d’énergie alternatives.

Les prix du gaz se sont envolés, hier, sur le marché européen suite aux informations faisant état de suspension de livraison de gaz russe vers la Pologne et la Bulgarie. Les contrats à terme de référence, sur la Bourse néerlandaise (TTF-future) ont augmenté de 17% à 108,45 euros par mégawattheure. Ils s’échangeaient en hausse de 6,4% à 98,76 euros en fin de journée à Amsterdam.

Les prix du gaz en vigueur en Europe continuent ainsi d’être tirés par les problèmes d’approvisionnement, dans le sillage de la crise ukrainienne, l’Europe qui dépend fortement de la Russie en matière d’énergie, cherche depuis des semaines des sources d’énergie alternatives en misant notamment sur le GNL en provenance notamment des Etats-Unis, mais les limites des capacités de stockage et de regazefication entravent les visées occidentales.

La Grande-Bretagne a d’ailleurs drainé une surabondance de gaz, mais n’a nulle part où le stocker. Le gaz russe demeure pour la majorité des pays européens – à des degrés divers – la seule alternative.

La demande de la Russie d’être payée en rouble pour son gaz n’a pas encore été résolue. Alors que le président Vladimir Poutine a averti que les flux de gaz pourraient être coupés, si les conditions n’étaient pas respectées, l’UE a déclaré que le mécanisme violait les sanctions existantes et a suggéré que les entreprises puissent continuer à payer le gaz en euro.

Dans ce contexte, Moscou semble montrer qu’il  mettra à exécution sa menace d’arrêter les flux de gaz vers les pays qui refusent de payer le carburant en rouble. «L’Union européenne a rejeté cette décision en principe, mais maintenant que les délais de paiement commencent à arriver à échéance, les gouvernements de toute l’Europe doivent décider s’ils acceptent les conditions de Poutine ou décider de perdre des approvisionnements cruciaux – en risquant de faire face à la perspective d’un rationnement de l’énergie», souligne l’agence Bloomberg.

Il est à rappeler que le géant russe de l’énergie Gazprom a annoncé à la Pologne et à la Bulgarie qu’il interromprait l’approvisionnement en gaz à partir d’aujourd’hui. Les deux pays européens   seraient ainsi les premiers à voir leur gaz coupé par la Russie, leur principal fournisseur, depuis que Moscou a lancé son opération militaire en Ukraine le 24 février. La décision de couper l’approvisionnement a été annoncée suite aux sanctions imposées par Varsovie contre des personnalités et entreprises russes

Les analystes de la banque d’investissement Jefferies, cités par Reuters, ont déclaré que l’avertissement de coupure augmente le risque d’autres résiliations anticipées pour d’autres contrats européens devant expirer d’ici la fin de l’année, s’élevant à près de 12 milliards de mètres cubes par an.

Seuls quelques acheteurs de gaz russes, comme la Hongrie et Uniper (UN01.DE), le principal importateur allemand de gaz russe, ont déclaré qu’il serait possible de payer les futurs approvisionnements dans le cadre du programme annoncé par Moscou sans enfreindre les sanctions de l’Union européenne. Le régulateur du réseau allemand a déclaré qu’il surveillait la situation de livraison de gaz depuis la Russie après la menace pesant sur l’approvisionnement de la Pologne, ajoutant que celui de l’Allemagne était actuellement garanti.

La mise à exécution des menaces de coupure de gaz par la Russie intervient, alors que des températures inférieures à la moyenne sont attendues dans la majeure partie de l’Europe la semaine prochaine, ce qui augmente les besoins européens en énergie pour cette période de l’année, en plus des besoins pour le stockage en prévision de l’hiver prochain. 

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