La rationalisation de la consommation d’énergie : Une empreinte sûre et certaine vers un avenir durable

06/01/2024 mis à jour: 00:52
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La rationalisation de la consommation d’énergie est désormais inéluctable, non seulement pour des raisons environnementales et écologiques, mais aussi pour préserver les revenus du pays et pouvoir répondre au mieux à la demande intérieure d’énergie. 

Duquel tout porte aujourd’hui à penser que le souci de préserver la planète pour les générations futures est de nature 
à mobiliser les individus, les industriels et les acteurs et à orienter leurs comportements. 

Un nouveau monde esquiché commence et se met en place de nos jours avec de nouvelles priorités, de nouvelles tendances et de nouvelles donnes économiques, sociales et écologiques. Les évènements qui se sont succédé affectent plusieurs domaines, une crise climatique d’une ampleur encore plus grande apparaît. Certes, l’optimisation de la consommation d’énergie est devenue un enjeu majeur de notre ère, confrontée aux défis du changement climatique, de la rareté des ressources et des coûts croissants de l’énergie. 

Dans ce contexte, la rationalisation de la consommation d’énergie par le biais d’actes et de pratiques d’économie d’énergie revêt une importance capitale. Il s’agit d’une démarche visant à utiliser l’énergie de manière plus efficace, tout en préservant les ressources naturelles et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Cette approche englobe un large éventail de comportements, de choix et de décisions quotidiennes qui, lorsqu’ils sont adoptés à grande échelle, peuvent avoir un impact significatif sur notre empreinte énergétique collective. 
 

La situation énergétique en Algérie   

Selon le ministère de l’Energie algérienne, la production totale d’électricité, durant l’année 2017, a atteint 71470 GWh repartie comme suit  : 10074 GWh thermique vapeur, 31 009 GWh thermique gaz, 29 508 GWh pour le cycle combiné, 71GWh hydraulique, 286 GWh diesel, 21GWh éolien, 500GWh photovoltaïque. En 2022, la  collecte auprès des utilisateurs peut être effectuée à l’aide de sondages et d’enquêtes. 

Elle concerne le plus souvent des données sur la performance énergétique, l’utilisation des équipements et la sécurité des occupants, la température, l’humidité, les habitudes de travail, les besoins en matière de confort, les préférences en matière d’éclairage et de température, et d’autres paramètres relatifs. Ensuite, on passe à l’analyse de ces données collectées, l’analyse de données est un avantage principal pour l’amélioration de la prise de décision des acteurs. Disposer de prévisions de consommation d’énergie plus précises permet aux gestionnaires de mieux planifier leur consommation et de réduire les coûts, la surveillance continue des données en temps réel, détecter de manière plus fiable et prédictive des anomalies en assimilant et en traitant de grandes quantités de données, et prédire les coûts et les besoins de maintenance à moyen et long termes, en devançant la maintenance préventive. 

Par ailleurs, en plus de l’éducation et la sensibilisation sur les bonnes pratiques de la consommation d’énergie, les actes et les pratiques de rationalisation et de maîtrise de la consommation d’énergie englobent plusieurs secteurs (le secteur industriel, résidentiel, et de transports). Je cite quelques réalités sur les manières d’agir efficacement à la rationalisation. 

Une climatisation excessive réduit à – 1 °C de température peut engendrer 30% de consommation en plus. Les brasseurs d’air permettent de faire des économies d’énergie de 30 à 70% par rapport à un système de climatisation. Les pertes à l’arrêt des chaudières anciennes faiblement isolées peuvent atteindre 20% de la consommation annuelle. 

L’arrêt des ventilateurs de 18h à 8h (air à 16 °C) pour un débit de 1000 m3/h permet un gain de 1532 kWh/an d’électricité et de 15 446 kWh/an de chauffage. Une machine à café à une puissance de 60 à 85 W en permanence, faire la couper pendant 5 000 heures par an (nuits et week-ends) permet une économie de 300 à 425 kWh/an. Les modèles les plus anciens des détecteurs de présence et de mouvement consomment jusqu’à 3 W, alors que les modèles récents sur le marché consomment moins de 1 W à 0,25 W pour les plus performants. 

Toutes ces pratiques peuvent réduire considérablement la consommation d’énergie. Simple comme bonjour, aussi contagieux qu’un bâillement :
afin de prouver que les comportements écoresponsables s’amplifient et diffusent dans des domaines de plus en plus nombreux, et pour comprendre pleinement les comportements de consommation des ménages et définir des marges manœuvrées pour les infléchir, il est nécessaire de s’intéresser aux structures qui les conditionnent, plutôt que d’en appeler uniquement à la diffusion de la sensibilité écologique, qui bien que réelle, reste relativement indépendante des comportements effectifs. 

Bien que le travail collaboratif s’ait imposé dans le monde entier et les équipes travaillent ensemble de manière plus efficace que jamais. Par ailleurs, les organismes publics doivent en parallèle multiplient les enquêtes pour évaluer les impacts de cette sensibilisation sur les pratiques individuelles, les acteurs partagent des données et des idées, communiquent entre eux, et enrichissent les données ensemble. 

Cette collaboration se traduirait à l’avenir en actions concrètes et serait imprégné dans les esprits des professionnels. En adoptant ces actes et pratiques dans notre vie quotidienne, nous contribuons de manière significative à la rationalisation de la consommation d’énergie. Chaque geste compte dans la lutte pour un avenir plus durable. In fine, la rationalisation de la consommation d’énergie n’est pas seulement une nécessité, mais aussi une opportunité, c’est un défi que nous devons tous relever collectivement pour construire un avenir plus durable et résilient. 

Nos actions quotidiennes, qu’elles concernent nos choix de transport, nos habitudes de consommation, ou nos modes de vie, par le biais de nos actes et pratiques est une démarche qui contribue à façonner un avenir plus durable et équilibré, où l’énergie est utilisée de manière efficiente, responsable et respectueuse de notre planète, et ont un impact direct sur la demande énergétique, et, par conséquent, sur notre empreinte environnementale. 

En outre, la prise de conscience croissante de l’importance de la conservation de l’énergie conduirait à l’adoption systématiquement de pratiques plus écoénergétiques, que ce soit à l’échelle individuelle, communautaire ou industrielle. Et ce qui est important est que la rationalisation de la production d’électricité a connu une hausse considérable d’où elle a atteint 85754 GWh, contre 84728 GWh en 2021. Selon les médias, un pic record de puissance électrique appelée sur le réseau de 18 377 mégawatts a été enregistré en juillet 2023.

 La consommation nationale d’énergie a augmenté de (7,7%), passant de 62,3 M Tep à 67,2 M Tep en 2021, tirée par celle de l’électricité (11,5%) et du gaz naturel (7,8%). La répartition de la consommation nationale par forme d’énergie reste dominée par le gaz naturel (38%), suivi par l’électricité (29%), et les produits liquides (27%) selon le bilan énergétique 2021 du ministère. 

La structure de la consommation finale d’énergie en 2021 reste dominée par le secteur résidentiel (47%), suivie par le secteur du transport (29%), et enfin le secteur de l’industrie et BTP avec une part de 24%. En fait, à l’horizon 2030, la consommation interne d’énergie pourrait être égale à la production totale d’énergie, et si le rythme de consommation interne d’énergie se poursuit à la même tendance, il risque d’être doublé à l’horizon 2030, et même tripler à l’horizon 2040. 
 

Rationaliser la consommation d’énergie  

La rationalisation de la consommation d’énergie est une démarche essentielle pour notre société. Elle commence d’abord par la collecte de données en utilisant soit des capteurs ou des systèmes de gestion automatique. Dans le même contexte, en Algérie, la consommation annuelle des éclairages publics est de 2839 GWh en 2018 en Algérie, avec un taux de 55,66% de la consommation totale des communes. 

Pour le secteur du transport, il a lieu de favoriser l’utilisation de carburants alternatifs, tels que le GNC, GPL/c, ou l’hydrogène, électrifier les systèmes de transport en commun, tels que les bus, les tramways, et les trains, mettre en place des normes d’efficacité énergétique pour les véhicules et offrir des incitations fiscales pour l’achat de véhicules électriques ou économes d’énergie, développer un réseau de stations de recharge rapide pour les véhicules électriques, en plus favoriser le transport en commun et le covoiturage. 
 

L’économie circulaire, point de mire 

En dépit que l’économie mondiale est seulement circulaire à 7,2% en 2023, ce qui signifie que plus de 92,8% des matériaux sont gaspillés, perdus, ou restent indisponibles. L’économie circulaire qui caractérise un mode de production et de consommation relativement moins gaspilleur que notre système actuel. Elle joue un rôle essentiel dans la rationalisation des énergies en contribuant à la réduction de la demande énergétique, à la préservation des ressources naturelles, et à la réduction des émissions de GES. 

Voici comment ils participent à cette rationalisation : le recyclage permet de réduire la demande en matières premières vierges. Le recyclage de matériaux comme le papier, le verre, le métal et le plastique évite les étapes intensives en énergie de l’extraction, du raffinage et de la production initiale. 

La réutilisation et le recyclage des produits et des matériaux réduisent la quantité de déchets envoyés en décharge favorisent la production de biens durables, la réduction de la production locale de matières premières et de produits, ils réduisent les besoins de transport. En sus, les déchets organiques recyclés peuvent être convertis en biogaz ou en biomasse pour produire de l’énergie propre. 
 

Cependant, il est important de noter que pour maximiser les avantages de recyclage et la réutilisation, il est nécessaire de les combiner avec d’autres pratiques d’efficacité énergétique, de développement de sources d’énergie renouvelable. La consommation d’énergie représente un investissement dans la préservation de notre environnement, dans la réduction des coûts, et dans la construction d’un monde plus résilient face aux défis énergétiques et environnementaux du XXIe siècle.

 

Par Mohamed Rachid Cheriti

Ingénieur spécialisé dans le domaine énergétique
E-mail : [email protected] 

 

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