La plupart des incendies maîtrisés à travers le pays : Tristesse et désolation

26/07/2023 mis à jour: 02:25
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Photo : D. R.

Jusqu’à la fin de la journée, la Protection civile et les forestiers de la wilaya de Béjaia étaient toujours à pied d’œuvre pour venir à bout de 6 incendies.

Il est 10h. Au centre du village Ait Oussalah, relevant de la commune de Toudja, les villageois sont regroupés devant l’une des maisons mortuaires. Les rescapés du violent incendie qui s’est abattu sur la région, avant-hier, reçoivent  les marques de soutien et de solidarité auprès de nombreux visiteurs qui affluaient vers cette adresse, qui vient de vivre une tragédie. Douleur et consternation se lisaient sur tous les visages.

«Ce village a perdu 15 d’entre ses enfants, issus de trois familles d’Ait Oussalah. Ils ont péri calcinés à l’intérieur de leur véhicule, près d’Oued Dass, où le feu les a encerclés. Dans le hameau à côté, à Boudaoud, ils on perdu deux personnes. La dépouille de l’une d’entre elles, un jeune homme, est toujours recherchée», dit un villageois la gorge nouée par la tristesse. Au lendemain de l’incendie qui a ravagé la région de Toudja, les habitants de cette paisible bourgade de pas moins de 300 habitants, encore sous le choc du désastre, constatent, silencieux, les dégâts.

De nombreuses maisons ont été complètement détruites par les flammes, notamment celles qui sont situées à la lisière du maquis dense, en contrebas. «Le feu a parcouru tout le village jusqu’à dans les jardins et potages, détruisant partiellement d’innombrables habitations», témoigne-t-on.

Les traces de lutte contre les flammes sont toujours visibles aux branches arrachées et à la terre retournée, un combat contre les flammes qui a coûté de nombreux blessés parmi cette population villageoise. «Certains d’entre nous n’ont plus d’habitation. Ils ont tout perdu. En attendant que nous enterrions nos morts, nous espérons que des aides parviennent rapidement parce que la situation est intenable. Il n’y a ni eau ni électricité», se désole un autre villageois, balayant du regard l’ampleur des dommages.

Des agents des services municipaux ont profité d’une accalmie précaire afin de parcourir les villages et hameaux pour recenser les dégâts. «La décision est prise avant-hier, d’engager le recensement des pertes agricoles, des maisons détruites en prévision d’indemniser toutes les victimes», dit succinctement un technicien de l’APC d’El Kseur, rencontré près  du village Taourirt Said Arab.

Ce dernier estime que «d’ores et déjà, le bilan sera aussi important que celui de 2021». Près des maisons ayant échappé au sinistre, des groupes électrogènes sont mis en marche pour se substituer au réseau électrique. Quelque 45 km de câbles moyenne tension (MT) et trois postes transformateurs ont en effet été détruits par le feu dans la région, jetant des milliers de foyers dans le noir. Selon les services de la Sonelgaz, «nous avons enregistré dans cette partie de Toudja pas moins de 1700 foyers sans courant électrique que nous sommes en train de tenter de rétablir et 300 autres clients au niveau de Béni K’sila».

La tâche de la direction de distribution est rendue difficile par la difficulté d’accéder aux pylônes électriques implantés au milieu des maquis, toujours fumants. Après avoir traversé un paysage lunaire et désolant, sur le CW43 reliant El Kseur et Toudja, nous retrouvons une cellule de crise installée au stade de proximité du village Taourirt Said Arab, relevant du Douar Garet. Pour une responsable de la Direction de l’action sociale (DAS), «ce centre est implanté ici afin d’organiser et de coordonner, à proximité des villages touchés par les incendies, l’opération de la solidarité et la prise en charge psychologique, médicale et sociale des citoyens ayant besoin d’aide».

A ce propos, au moins 56 familles, totalisant 248 personnes sinistrées, sont prises en charge dans des établissements d’accueil à travers les communes de Toudja, Béni K’sila, Melbou et Adekar. Nous apprenons, au cours de la journée, que la situation au niveau du CHU Khellil Amrane tend à revenir à la normale. Les blessés, des vacanciers pour la plupart, ont tous quitté l’établissement hospitalier, affirment des sources sanitaires.

A présent, selon le chargé de la communication du CHU, il ne reste plus que 14 cas, dont 3 enfants et 11 adultes, qui sont pris en charge dans les différents services. Au front, et jusqu’à la fin de la journée, la Protection civile et les forestiers étaient toujours à pied d’œuvre pour venir à bout de 6 incendies. Entrés en action depuis lundi soir, les moyens aériens ont été mis à contribution pour maîtriser ces nouveaux foyers d’incendie déclenchés à El Kseur-Fenaia, Taourirt Ighil (Adekar), Kherrata, Béni Djelil et Toudja.

 


 

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