La leçon paralympique

19/09/2024 mis à jour: 01:24
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Les préoccupations des athlètes pratiquant le handisport en Algérie n’ont pas toujours été une priorité dans les débats. C’est désormais une vérité qui n’étonne plus dans un pays où le football domine tout, bénéficiant de la grande manne financière et la forte médiatisation aux dépens des autres disciplines sportives. 

Pourtant, il est connu qu’à travers les athlètes qui le représentent, le handisport a dignement honoré l’Algérie lors d’événements sportifs internationaux, dont les Jeux paralympiques. Ces derniers commencent à gagner en notoriété, malgré une claire discrimination sur tous les plans par rapport aux Jeux olympiques. Il n’est guère nouveau que des athlètes algériens montent sur les plus hautes marches du podium, faisant retentir l’hymne national sur les quatre continents. Depuis ses débuts aux Jeux paralympiques de Barcelone en 1992, l’Algérie, qui prend part régulièrement à cet événement sportif, est devenue une habituée du classement des médailles. 

La récente participation aux 17es Jeux paralympiques de Paris (28 août-8 septembre) a montré, encore une fois, que nos athlètes ont les moyens de rivaliser avec les meilleurs sportifs à l’échelle internationale.

 Avec 11 médailles (6 en or et 5 en bronze), l’Algérie s’est permis une très honorable 25e place sur 85 pays classés dans le tableau des médailles et 186 pays engagés, avec en prime un leadership à l’échelle africaine et arabe. Si des sportifs ont bien confirmé les pronostics en décrochant l’or, à l’instar de Nassima Saïfi, Skander Djamil Athmani, Safia Djelal et Abdelkader Bouamer, c’est Brahim Guendouz qui a créé une surprise historique dans le para-canoë, en étant le premier Arabo-Africain médaillé d'or dans cette discipline. 

Ceci sans oublier le mérite des médaillés de bronze, dont Ahmed Mehideb, Lynda Hamri, Ishak Ouldkouider et Hocine Bettir, alors que d’autres, ayant réalisé des performances honorables, sont passés à côté d’une médaille dans des épreuves qui étaient à leur portée. 

Et c’est tout à l’honneur de l’Algérie qui, avec un peu plus de réussite, aurait mérité de figurer dans le top 20 des meilleures nations sportives dans ce rendez-vous paralympique de haut niveau. Il demeure tout à fait évident que ces sportifs et leurs encadrements ont beaucoup travaillé pour parvenir à ce stade, au prix de sacrifices et de privations. 
Mais, il faut reconnaître tout de même que l’Etat algérien a mis les moyens nécessaires à leur disposition pour mieux concrétiser leurs objectifs. «Remporter autant de consécrations surtout en vermeil n’était pas une chose facile. 

Cela dénote du travail très intense que les athlètes et les entraîneurs ont effectué, mais aussi des sacrifices qu’ils ont consentis pour arriver à ce niveau», avait déclaré Sid Ahmed Elasri, le chef de mission et président de la Fédération algérienne handisport (FAH). Pour les spécialistes, une 25e position au classement final des médailles devrait permettre au handisport algérien d’envisager une relance réelle pour toucher d’autres disciplines. Toutefois, au-delà de toutes leurs performances, les athlètes algériens de haut niveau dans le handisport attendent une réelle valorisation de leurs acquis. 

Beaucoup de choses restent à faire en matière d’équité tant réclamée par ces sportifs pour bénéficier des mêmes primes destinées aux médaillés valides, ainsi que l’amélioration de leur situation sociale, à travers l’accès à des postes de travail bien mérités afin de bénéficier d’une retraite digne après une carrière sportive riche en médailles et une belle leçon paralympique.

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