La filière mathématiques en tête au bac avec 78,78% de réussite : Un succès en quête de confirmation à l’université

18/07/2022 mis à jour: 06:00
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Les matheux sont très souvent à la peine à l’université

Près de 59% : tel est donc le taux de réussite officiel au bac pour cette année 2022 au niveau national. Par spécialité, ce sont les lauréats de la filière mathématiques qui arrivent en tête avec 78,78% de réussite d’après les résultats communiqués ce samedi par le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed. 

A noter que la filière mathématiques comprend : génie civil (65,43% de réussite au baccalauréat), génie électrique (65,15%), génie des procédés (64,92%) et génie mécanique (56,87% de réussite). Pour les autres filières, les langues étrangères arrivent en seconde position derrière les maths avec 64%, suivies des sciences expérimentales (59,32%), lettres et philosophie (54,80%) et enfin gestion et économie (52,92%). 


Ces résultats témoignent à première vue d’un intérêt accru de nos bachots pour les maths, une branche pourtant réputée austère et difficile. Si ces scores sont flatteurs, il n’est pas dit qu’au niveau du cursus universitaire, ces belles dispositions se confirmeront. D’abord, il n’est guère certain que les mathématiques pures soient le premier choix de nos brillants matheux. La plupart préfèrent informatique, aéronautique, architecture, Ecole polytechnique ou encore médecine.

 Dans une interview qu’il nous a accordée récemment, le recteur de l’Université des sciences et de la technologie Houari Boumediène de Bab Ezzouar (USTHB), le professeur Djamal-Eddine Akretche, nous révélait à propos des desiderata des nouveaux inscrits en fonction des moyennes obtenues au bac : «La filière la plus prisée, c’est clair, c’est l’informatique. Il y a aussi le génie électrique, tout ce qui est télécommunications, automatique, électronique, robotique… Tout ça c’est très demandé.

 Derrière, il y a le génie des procédés qui attire aussi de plus en plus d’étudiants» (voir El Watan du 25 avril 2022). 

Le campus de Bab Ezzouar qui compte près de 50 000 étudiants, a enregistré lors de la dernière rentrée universitaire (2021-2022) environ 10 500 nouveaux inscrits. «Les meilleurs bacs sur tout le territoire national viennent faire Maths et Informatique chez nous», faisait remarquer le recteur de l’USTHB, avant de souligner : «Le problème est que ceux qui rentrent en ‘M.I.’ (Mathématiques et informatique, l’un des domaines de l’enseignement LMD à l’USTHB, ndlr), en grande majorité, c’est pour le I, ce n’est pas pour le M. C’est malheureux. Les mathématiques, c’est quand même très important.» Même pour les étudiants qui ont choisi de faire Mathématiques comme science fondamentale, nos matheux sont à la peine, notamment en première année. A l’USTHB, le taux d’échec en première année, toutes spécialités confondues, est de 65%. Le recteur impute cela à la fois à un problème d’adaptation et à un problème d’orientation. 


94 étudiants exclus à l’école supérieure de Mathématiques


En parlant d’échec en première année, il y a lieu de méditer cette information selon laquelle 94 étudiants de la première promotion de la toute nouvelle Ecole nationale supérieure des mathématiques (ENSM) et de sa «sœur jumelle», l’Ecole nationale supérieure de l’intelligence artificielle (ENSIA), toutes deux ouvertes récemment à Sidi Abdellah, ont été exclus et réorientés vers d’autres établissements universitaires de moindre standing.

 Selon Ennahar TV, la majorité de ces étudiants ont eu la moyenne mais ont buté sur une note éliminatoire. «C’était un grand choc pour les étudiants après la proclamation des résultats définitifs, surtout que la plupart d’entre eux avaient plus que la moyenne générale. 94 étudiants ont été ainsi exclus sur 174 inscrits représentant la première promotion de ces écoles», rapporte Ennahar.

 Selon la même source, les étudiants exclus se sont plaints du fait qu’ils n’étaient pas au courant de l’existence de cette règle de la note éliminatoire. Ils ont déploré le fait de n’avoir pas eu droit à une seconde chance à travers une session de rattrapage et aussi le fait d’avoir été réorientés vers des facultés plutôt que vers une grande école, eux qui, pour la plupart ont obtenu un bac avec une excellente moyenne. Un des étudiants interrogés par Ennahar TV fulmine : «J’ai obtenu une moyenne générale de 14,11 et j’ai été malgré cela exclu de l’Ecole en raison d’une note éliminatoire au module de physique qui est pourtant considéré comme secondaire. Et nous n’avons pas été informés du système de passage de la première à la deuxième année jusqu’à l’affichage des résultats.» 

Sollicité par le même média, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdelbaki Benziane, a d’abord précisé : «A l’Ecole supérieure de mathématiques, le taux de réussite est de 52%.» Le ministre a ensuite assuré que le cas de ces malheureux exclus sera examiné. «Nous avons chargé le comité pédagogique et scientifique de l’Ecole de se pencher sur cette catégorie d’étudiants qui ont eu la moyenne mais qui ont buté sur une note éliminatoire.»

 En août 2021, le même ministre faisait état, dans une déclaration à l’APS, d’une forte demande sur les deux nouvelles écoles de pointe de Sidi Abdellah, affirmant que «plus de 8000 demandes sur l’Ecole de l’intelligence artificielle et 1000 demandes sur l’Ecole nationale supérieure des mathématiques ont été enregistrées, sachant que les deux écoles réunies proposent 200 places pédagogiques».

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