La filière avicole en détresse : Un plan d’urgence pour faire baisser les prix du poulet

21/11/2023 mis à jour: 02:30
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Les prix des viandes blanches ont connu ces derniers mois une hausse vertigineuse

Face à la flambée des prix des viandes blanches et des œufs, en dépit des mesures de régulation annoncées à maintes reprises ces derniers mois, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) est revenu à la charge en convoquant, le 19 novembre, une réunion d’urgence avec les principaux acteurs de la filière avicole. Une réunion à l’issue de laquelle un communiqué a été rendu public hier.

Le ministre, Mohamed Abdelhafid Henni, lors d’une rencontre avec l’Office national des aliments de bétail (ONAB), la Société algérienne de régulation des produits agricoles (Sarpa), la société des entrepôts frigorifiques de la Méditerranée Frigomedit, des représentants de l’Association nationale des éleveurs de volaille (ANEV), relevant de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), et des éleveurs, a relevé le caractère urgent des mesures à mettre en œuvre devant cette hausse jugée «injustifiée», particulièrement au cours de ce dernier week-end. 

Comme plan d’attaque, le département de l’Agriculture insiste sur l’augmentation des capacités de production à travers l’approvisionnement du marché en produits locaux et la réduction des délais d’approvisionnement du marché en viandes blanches importées. Une décision annoncée, pour rappel, depuis plusieurs semaines mais qui tarde à être mise en œuvre sur le terrain, contribuant à maintenir les prix du poulet à des niveaux élevés, comme c’est le cas également pour les viandes rouges. 

A ce sujet justement, le ministre a annoncé hier, en marge d’une séance à l’Assemblée populaire nationale, l’arrivée de quantités importantes de viandes rouges sur le marché cette semaine. «Notre objectif est que les prix ne dépassent pas les 1200-1300 DA le kilogramme», a-t-il précisé, s’attendant à un effet contagion sur les prix du poulet, cédé actuellement entre 500 et 600 da le kg alors que les œufs sont vendus à 25 da l’unité. 
 

Par ailleurs, les services vétérinaires lanceront des enquêtes en vue d’accélérer la cadence de mise à disposition des intrants (aliments pour volaille) au profit des petits éleveurs, contre la présentation de l’agrément sanitaire émanant uniquement des services vétérinaires de la wilaya et de communiquer les prix (le plus bas au niveau du marché national) des aliments commercialisés par l’ONAB, des prix fermes à longueur d’année.

Autre mesure : le prix de l’unité du poussin chair 1 jour est fixé à 120 DA l’unité, alors que la vente reste libre avec le système de traçabilité des éleveurs et les coopératives d’élevage avicoles. Des concertations avec les représentants de la Fédération nationale des aviculteurs, en vue de parvenir à une convention de branche dans les meilleurs délais, pour arrêter un modèle d’organisation et une gestion idoine de la filière, est également au programme du MADR. Et ce, dans l’objectif de garantir la stabilité des prix sur le marché.  

Dans un autre communiqué, le MADR a annoncé «la mobilisation de toutes les inspections vétérinaires réparties au niveau national, pour mener les enquêtes et procéder à l’évaluation sur le terrain de toutes les unités avicoles et de l’état des abattoirs avicoles à travers l’ensemble des wilayas du pays». 

L’opération a commencé hier. Il reste à savoir si ces mesures donneront des résultats, sachant que les difficultés de cette filière fortement dépendant des importations ne datent pas d’aujourd’hui. «Elles (les difficultés, ndlr) à plus de trois décennies», nous rappelle à ce sujet M. Boukhalfa, expert en filière avicole. 

«Les solutions résident dans l’amélioration de la gestion des parentaux, le changement du mode d’alimentation en se détachant de la formule américaine maïs-soja notamment et en luttant contre les pathologies comme la grippe aviaire», préconise l’expert. 

Il y a lieu en effet, selon M. Boukhalfa, de réfléchir à une diversification de l’alimentation destinée à l’élevage avicole en introduisant des produits locaux, à l’exemple du gland, les noyaux d’olive et la luzerne, pour ne pas dépendre des fluctuations des prix sur le marché international. 

 

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