La douleur de la Communauté chrétienne en Palestine

25/12/2023 mis à jour: 18:59
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Photo : D. R.

Cette année, Noël n’a pas été célébré en Palestine, le lieu même de la naissance du prophète Jésus, en raison de la guerre à Ghaza et des tensions en Cisjordanie occupée.

Les dirigeants des principales Eglises chrétiennes de Palestine ont annulé les célébrations traditionnelles à Bethléem : pas de décorations, pas de parade illuminée et pas de sapin de Noël dressé dans les vieilles villes. Seules les messes ont été maintenues.

A Bethléem, ville de naissance du prophète Aissa et qui est, par ailleurs, une cible régulière de raids de l’armée israélienne, les boutiques étaient fermées, et peu de pèlerins et de touristes étaient présents cette année, causant une perte financière estimée à 120 millions de dollars.

En tout et pour tout, le ministère du Tourisme de l’Autorité palestinienne évalue les pertes à près de 200 millions de dollars, en raison de l’absence de pèlerins et de touristes en cette période de l’année. Les restrictions d’accès imposées par les forces d’occupation israéliennes ont rendu la ville de Bethléem, berceau du christianisme, difficile à atteindre, tandis que les colonies juives l’encerclent.

Le check point «300», principal point d’entrée au nord de la ville de Bethléem, n’a été ouvert par les forces d’occupation israéliennes que quelques heures le soir du 24 décembre (hier) et le matin du 25 (aujourd’hui).

Aussi, l’Eglise évangélique luthérienne a-t-elle choisi cette année de mettre en place une crèche montrant un Jésus enfant au milieu des ruines, symbolisant les pertes humaines à Ghaza. «Le Christ dans les décombres», indique une affiche brandie par l’Eglise.

Sur la façade du Centre pour la paix, en face de l’église de la Nativité, une grande banderole proclame aussi en lettres rouges sur fond noir : «Arrêtez le génocide, arrêtez les déplacements de populations, levez le blocus. Les cloches de Noël de Bethléem sonnent pour un cessez-le-feu à Ghaza».

Le fait est qu’il subsiste encore environ 35 000 chrétiens en Cisjordanie. Dans la Bande de Ghaza, la communauté chrétienne compte entre 750 et 1000 personnes, alors qu’il y avait au moins 3000 fidèles jusqu’en 2007, année de la mise en place du blocus israélien.

«Terrorisme»

Depuis le 7 octobre, les attaques de l’armée sioniste ont touché des lieux de culte chrétiens, dont l’église antique St Porphyrius, vieille de 1000 ans, tuant 17 personnes qui s’y étaient réfugiées. Plus récemment, une femme et sa fille (Nahida et Samar) ont été abattues par un sniper israélien devant un lieu de culte catholique à Ghaza. 
Un communiqué du Patriarcat latin précise les conditions de leur assassinat.

«Le 16 décembre 2023, vers midi, un tireur d’élite de l’armée israélienne a assassiné deux chrétiennes à l’intérieur de la paroisse de la Sainte-Famille à Ghaza.» Le communiqué explique qu’elles se dirigeaient vers le couvent des sœurs. L’une a été tuée alors qu’elle tentait de transporter l’autre en lieu sûr.

D’après le Patriarcat latin, dont dépend la paroisse de la Sainte-Famille, «sept autres personnes ont été blessées par balle alors qu’elles tentaient d’en protéger d’autres à l’intérieur de l’enceinte de l’église». Par ailleurs, le couvent des sœurs de Mère Teresa a été visé par un obus en provenance d’un char israélien.

Dans ce couvent, qui fait partie d’un complexe paroissial, les sœurs prennent soin de 54 personnes en situation de handicap. Les tragédies des Ghazaouis ont été fortement déplorées par le Pape François, qualifiant le massacre de civils palestiniens de «terrorisme».

«L’espoir semble loin et hors de portée», ont regretté les patriarches et chefs d’Eglises à Jérusalem jeudi dans leur message de Noël. «Depuis plus de deux mois et demi, la violence de la guerre a conduit à des souffrances inimaginables pour littéralement des millions de personnes dans notre chère Terre sainte.»

 

 

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