La déperdition scolaire reste importante : Les «exclus» en attente d’une seconde chance

14/09/2023 mis à jour: 05:54
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Photo : D. R.

Les données des élèves exclus du cursus scolaire cette année ne sont pas rendues publiques, toutefois on évoque un nombre de 500 000 élèves par an. La déperdition scolaire est «énorme», s’alarme le pédagogue et ancien syndicaliste Meziane Meriane. Il s’agit principalement, selon lui, de l’une des conséquences de l’échec aux examens nationaux.

Cette année, la moitié des candidats au baccalauréat ont échoué et 40 % des collégiens n’ont pas accédé au lycée. Un détail que M. Meriane évoque en insistant sur la nécessité de réformer de système d’évaluation. Le pédagogue évoque la formation des enseignants surtout qu’un nombre énorme de matières leur a été imposées ! En plus, il existe «malheureusement une incompatibilité entre le volume horaire établi et le programme tracé».

Les enseignants doivent tout donner en peu de temps et c’est l’élève qui encaisse, dit-il. Puis vient le problème, encore plus grave, de l’orientation. Elle est simplement mauvaise, reconnaît-t-il. Il l'a qualifiée de «programmation à l’échec». Telle qu’elle est faite aujourd’hui, l’orientation des élèves vers le cycle secondaire, basée seulement sur la moyenne générale acquise, est «une programmation sans appel à l’échec», insiste M. Meriane.

L’environnement pédagogique en est aussi une cause, selon lui, lorsqu’on sait que les classes d’aujourd’hui fonctionnent encore avec environ 40 élèves. Un autre élément est venu aussi compliquer la situation : la pandémie Covid-19. Le côté instructif de l’élève était sérieusement impacté, selon le pédagogue. C’est-à-dire, le rythme de l’enseignement adopté lors de cette crise sanitaire a causé beaucoup de retard sur les connaissances chez l’apprenant, mais pas le temps de le rattraper plus tard.

Situation l’exige, on continue de passer de classe en classe, sans assimilation des connaissances. Autre détail : le parcoeurisme. Rappelons, d’ailleurs, les détails d’une étude rendue publique en 2016, menée dans 9 wilayas sur un corpus de 464000 erreurs tirées des feuilles d'examens de 5e et de BEM. Il a été remarqué que les matières scientifiques ont les moyennes les plus basses (8,40/20 pour les mathématiques en 2016), tandis que les moyennes des matières littéraires sont plus hautes (12 à 14/20 pour l’éducation islamique et éducation civique. La seule capacité cognitive développée chez l’élève, c’est la mémorisation.

Que faire ? Si l’exclusion est interdite à l’élève de moins de 16 ans, comme le stipule la loi, au-delà, aucune mesure n’est proposée pour prendre en charge les exclus. Il est primordial de «penser et d’établir des passerelles» entre le secteur de l’éducation et celui de la formation professionnelle, suggère l’ancienne syndicaliste. Il est important, selon ses propositions, d’aller vers un bac professionnel, une manière de donner des opportunités aux élèves.  

Instructions pour faciliter le transfert et l’inscription des élèves

Le ministère de l’Education nationale a donné des instructions pour faciliter le transfert et l’inscription des élèves, dont les parents ont bénéficié des opérations de logement au niveau des pôles urbains ou des nouvelles agglomérations, et ce conformément aux textes et procédures réglementaires en vigueur, a indiqué, mardi dernier, un communiqué du ministère. «Le ministère de l’Education nationale informe les parents d’élèves qui ont bénéficié des opérations de logement au niveau des pôles urbains ou des nouvelles agglomérations que des instructions ont été données aux directeurs de l’éducation pour faciliter les opérations de transfert et d’inscription des élèves, conformément aux textes et procédures réglementaires en vigueur», précise le communiqué. «Cela permettra à nos enfants de rejoindre les établissements scolaires proches de leurs lieux de résidence, dès le premier jour de la rentrée scolaire 2024/2023», a ajouté la même source. R. S.

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