La CPI rappelle que le blocage de l’aide humanitaire peut constituer un «crime»

31/10/2023 mis à jour: 02:56
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Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan

Alors que des tonnes d’aides humanitaires sont prêtes à être acheminées et distribuées dans la bande de Ghaza, les camions restent bloqués au point de passage de Rafah, à la frontière avec l’Egypte. Israël bloque délibérément les aides internationales, notamment de carburant, aggravant ainsi les souffrances des populations palestiniennes à Ghaza.
 

Le patron de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a averti que le fait d’empêcher l’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Ghaza pourrait constituer un crime. «A Rafah, j’ai vu des camions bloqués, remplis de biens et d’aides humanitaires, loin des bouches affamées et des blessures des habitants de Ghaza», a affirmé, devant des journalistes, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), après s’être rendu au poste-frontière de Rafah, reliant l’Egypte à Ghaza, où s’entasse l’aide internationale à destination des Palestiniens. 

Il a déclaré enquêter sur les événements en cours à Ghaza et en Cisjordanie dans le cadre de l’enquête officielle de la CPI ouverte en 2021 sur les Territoires palestiniens. Etablie en 2002, la CPI est la seule juridiction internationale indépendante qui mène des enquêtes sur les crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Israël, qui n’est pas membre de la CPI, a refusé de coopérer à l’enquête.
 

Les appels se multiplient pour laisser passer le soutien humanitaire à destination de la population palestinienne à Ghaza. Trente-trois camions d’aide sont entrés dimanche, soit le plus important convoi à pénétrer dans le territoire palestinien depuis la reprise limitée de l’acheminement de l’aide humanitaire, le 21 octobre, a annoncé le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). «Bien que cette augmentation soit bienvenue, un volume d’aide beaucoup plus important est nécessaire sur une base régulière afin d’éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire désastreuse, y compris des troubles civils», a indiqué OCHA dans son rapport quotidien. «L’entrée de toute urgence de carburant pour faire fonctionner les équipements médicaux et les installations d’eau et d’assainissement est particulièrement nécessaire», poursuit le rapport.
 

Le fait est que l’entité sioniste a bloqué toutes les livraisons de carburant. Au total, 117 camions d’aide humanitaire ont pu entrer à Ghaza depuis le 21 octobre, a indiqué l’OCHA, précisant que parmi ces camions, 70 contenaient du matériel médical. 60 contenaient de la nourriture et des produits nutritionnels, et 13 de l’eau et des équipements sanitaires. Aucun des camions d’aide envoyés ne contient du fuel, pourtant indispensable, notamment pour le pompage de l’eau potable ou la désalinisation. 
 

Les camions d’aide ayant pu passer demeurent une goutte d’eau dans un océan de souffrance. A titre de comparaison, avant le siège, quelque 500 camions transportant de l’aide et d’autres marchandises entraient chaque jour dans la bande de Ghaza. Pour contourner l’obstacle israélien à Rafah, Athènes «étudie avec ses alliés américains et aux Nations unies, l’acheminement maritime d’une aide humanitaire destinée aux civils palestiniens de la bande de Ghaza», selon le porte-parole du gouvernement, Pavlos Marinakis. «Il s’agit d’une procédure difficile et très compliquée, on n’a pas plus de détails en ce moment», a-t-il précisé.  
 

Il faut savoir que des milliers de bâtiments ont été rasés. Le Croissant-Rouge palestinien affirme que les abords d’un de ses hôpitaux à Ghaza avaient été bombardés à plusieurs reprises, mettant en péril les patients et les milliers de civils venus s’y réfugier. Le ministère de la Santé à Ghaza a signalé 57 attaques contre des installations médicales depuis le début de la guerre. «Nous avons reçu des menaces» d’Israël pour «évacuer immédiatement l’hôpital Al Quds, car il allait être bombardé», a déclaré à l’AFP le directeur de l’hôpital, Bachar Mourad. 

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé que l’ordre d’évacuer l’hôpital d’al Quds était «profondément préoccupant». 

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