Invité d’honneur du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a plaidé vendredi pour «une approche participative solidaire» face aux défis qui se posent au monde. Une approche qui, a-t-il ajouté lors de son allocution en séance plénière, «prend en ligne de compte les intérêts de toutes les parties, notamment des pays pauvres».
Les défis et les crises actuels exigent «une coordination des efforts de la communauté internationale en quête de solutions efficaces et durables», a-t-il estimé. «J’appelle, depuis cette tribune, à la conjugaison des efforts, et à œuvrer de concert dans le cadre d’une approche participative et solidaire tenant compte des intérêts et des préoccupations de toutes les parties, notamment des pays pauvres, en proie à des perturbations et à des guerres», a-t-il déclaré lors du SPIEF qui a pris fin hier.
Le président Tebboune, cité par l’APS, a, concernant la coopération algéro-russe, indiqué qu’«elle ne se limite pas aux échanges commerciaux, mais couvre plusieurs domaines», mettant en relief «la concertation régulière au sein du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) et de l’Opep+». Il a aussi, à cette occasion, réaffirmé la détermination de l’Algérie à rejoindre les BRICS, «dans les plus brefs délais», pour pouvoir «libérer [son] économie de certaines pressions», a-t-il dit.
Il a, par ailleurs, appelé les investisseurs russes et de tous les pays du monde à saisir les opportunités et les avantages offerts par l’Algérie en matière d’investissement, dans le cadre de l’approche gagnant-gagnant, avant de mettre en relief les dispositions de la nouvelle loi sur l’investissement, un texte, a-t-il assuré, qui «accorde tous les privilèges et une protection particulière aux investisseurs». Le maintien de la loi sur l’investissement inchangée pendant au moins 10 ans «donnera des garanties suffisantes à tous les investisseurs, y compris aux amis russes», a-t-il assuré.
L’Algérie, porte de l’Afrique
Le ministre de l’Agriculture, M. Henni, a, de son côté, rassuré les opérateurs économiques russes quant aux facilitations qui leur seront octroyées dont le foncier agricole. Il a, en ce sens, précisé que 437 000 hectares ont été alloués à l’investissement au Sud, en sus de 60 000 autorisations de forage de puits dédiés à l’irrigation agricole dans le cadre de la mise en valeur des terres. Intervenant à son tour, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a affiché l’intérêt porté par son secteur au partenariat avec des entreprises russes pour le développement et le transfert des technologies de dessalement des eaux de mer.
Aussi, le PDG du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar a, en marge du forum, affirmé que la société russe Gazprom est un partenaire fiable, d’autant plus qu’il y a d’autres sociétés russes en Algérie activant dans le secteur des services et la construction des usines. «Nos relations avec les sociétés russes ne dépendent pas uniquement de la prospection et de l’exploration. Gazprom est un partenaire fiable de Sonatrach», a-t-il déclaré à la chaîne Russia-Today.
Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a, quant à lui, souligné la volonté de l’Algérie d’étendre sa coopération dans le domaine de la production de médicaments avec des groupes pharmaceutiques russes. «Des anticancéreux, des traitements pour les maladies du sang et le diabète sont au centre des projets bilatéraux», a-t-il confié à l’agence Sputnik.
En plus des pourparlers qui ont eu lieu à Alger, la délégation algérienne est venue au SPIEF pour «confirmer le souhait de développer le plus vite possible l’industrie du médicament avec les firmes russes Geropharm et Biocad», a-t-il ajouté. «L’Algérie aspire à devenir la porte de l’Afrique pour les produits industriels russes», a-t-il dit, relevant «la similitude du domaine industriel entre les sociétés des deux pays, notamment dans la filière mécanique».
Selon le ministre russe du Développement économique, Maxim Rechetnikov, cité par Sputnik, le potentiel commercial entre l’Algérie et la Russie est estimé à 9 milliards de dollars. Il représente, note-t-il, une augmentation de trois fois par rapport à 2021. L’économie algérienne est à la hausse, et «les entreprises russes comprennent qu’il s’agit d’un marché en croissance et qu’il est nécessaire d’y entrer», a-t-il affirmé. Et d’ajouter : «Les domaines prometteurs sont les livraisons de biens alimentaires, de produits polymères et chimiques, de médicaments, les secteurs d’ingénierie et de métallurgie.»