La Cisjordanie toujours sous le feu de l’armée d’occupation

26/11/2023 mis à jour: 03:02
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Depuis la déclaration d’une trêve de quatre jours dans la Bande de Ghaza, un autre front, discret mais meurtrier, persiste en Cisjordanie. Alors que l’attention du monde est souvent focalisée sur les atrocités commises à Ghaza, l’armée israélienne poursuit une campagne cynique et criminelle en Cisjordanie depuis le 7 octobre dernier. Des jeunes Palestiniens sont abattus, des incursions et des arrestations sont monnaie courante dans les villes et villages occupés, laissant présager une escalade menée pour déstabiliser la région. 
 

Depuis l’annonce de la trêve, des rapports cités par l’agence palestinienne Wafa font état de Palestiniens tués et d’actions militaires dans différentes régions de Cisjordanie. Des incidents se sont produits à Jénine, Naplouse, Tulkarem, Bethléem, Hébron, et même près de Ramallah, quartier général de l’Autorité palestinienne. 

Le ministère des Affaires étrangères palestinien dénonce cette situation comme une escalade délibérée visant à aggraver la tension en Cisjordanie. Les forces armées israéliennes ont arrêté, hier, cinq civils palestiniens provenant de différentes régions de la Cisjordanie occupée. 

Des perquisitions et des fouilles ont été effectuées dans les maisons de leurs parents, laissant la population locale vivre dans la crainte constante de représailles arbitraires. Les descentes dans les camps de réfugiés, comme celle à Askar, à l’est de Naplouse, ont également été signalées, avec des arrestations massives et des maisons perquisitionnées. 

Des témoignages indiquent que l’armée israélienne ne se limite pas aux arrestations, mais s’engage également dans des actes de violence physique. Un citoyen palestinien a été blessé par balle lors d’une incursion dans la vieille ville de Naplouse, tandis que des rapports font état d’incendies criminels de véhicules et de tirs dispersés dans la ville. Le 22 novembre, l’armée israélienne a pénétré dans le camp de réfugiés de Tulkarem, tuant six Palestiniens, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. 

Le Croissant-Rouge palestinien a signalé des entraves à ses équipes médicales, empêchées d’accéder au camp, et a dénoncé des agressions contre des civils, dont un jeune homme de 16 ans arrêté dans une ambulance. Le bilan humain de cette violence continue est alarmant, avec plus de 200 Palestiniens tués par des colons et des soldats israéliens en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Ces actes s’accompagnent d’une violence symbolique, illustrée par la montée du déracinement des oliviers, élément central de la vie et de la subsistance palestinienne. 

Hier, et selon l’agence Wafa, les forces israéliennes ont ravagé plus de 100 dunums de terre, déracinant 150 oliviers dans les villages d’Amatein, Far’ta et Jeit, à l’est de Qalqiliya, au profit de l’expansion coloniale. Ces dunums de terre et les oliviers appartenaient à la famille palestinienne de Siwan, symbolisant ainsi la privation continue des Palestiniens de leurs ressources fondamentales. 

Avant la guerre, 2023 était déjà l’une des années les plus meurtrières en Cisjordanie depuis 2005. Actuellement, la situation atteint un niveau explosif, exacerbée par la brutale offensive menée par Israël à Ghaza, jetant un voile d’ombre sur les excès des forces d’occupation sionistes en Cisjordanie. 

La pression constante exercée par Israël sur les territoires occupés, officiellement gouvernés par l’Autorité palestinienne, pousse les près de 3 millions d’habitants dans leurs derniers retranchements.

Cette situation confirme que Tel-Aviv ne cible pas seulement le Hamas et ses combattants, ni même uniquement la population de Ghaza, qu’il considère coupable de soutenir le mouvement. En réalité, Israël semble déclarer la guerre à l’ensemble du peuple palestinien et à ses aspirations à la liberté et à la dignité. 

L’Autorité palestinienne, dirigée par le président Mahmoud Abbas, est impuissante face à ces attaques qui sapent sa légitimité et réduisent son pouvoir. 

Il est à souligner, à ce propos, que la prolifération illégale de près de 500 000 colons israéliens en Cisjordanie ces dernières années aggrave la situation. Les appétits territoriaux de ces colons se déchaînent, avec des expéditions nocturnes armées contre les Palestiniens, les contraignant à abandonner leurs terres sous peine de massacres. 

Les colons, se considérant en territoire conquis, imposent des restrictions de mouvement aux Palestiniens en bloquant les routes, selon leurs caprices expansionnistes. Ils vont jusqu’à détériorer les ressources en eau vitales pour les éleveurs autochtones. Aussi, la tension grandit-elle en Cisjordanie, menaçant de dégénérer à tout moment. 

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