De nombreux syndicalistes attendent de ce congrès une nouvelle direction légitime, compétente et intègre, capable de redresser la situation et de conduire l’organisation vers des horizons plus radieux.
Le congrès extraordinaire de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) s’ouvre aujourd’hui à l’hôtel Sheraton, à Alger. Les travaux se poursuivront jusqu’à demain où quelque 800 congressistes auront à élire la nouvelle composante de la commission exécutive nationale (CEN), organe décisionnel suprême entre deux congrès, conformément aux statuts de l’organisation syndicale.
Intervenant cinq mois après la démission du secrétaire général, Salim Labatcha, le 5 mars dernier, pour des «raisons de santé», ce congrès devra donner une nouvelle direction qui aura la lourde tâche de remettre sur les rails cette organisation syndicale qui a longtemps souffert d’une gestion pour le moins inefficience. Installée le 26 avril dernier, la Commission nationale de préparation du congrès, composée de syndicalistes chevronnés, s’est échinée des mois durant à réunir toutes les conditions pour la réussite de ce rendez-vous extrêmement important pour l’avenir de l’UGTA.
Dans un communiqué rendu public le 13 juillet, la commission nationale de préparation du congrès a appelé à «une adhésion massive afin de réussir ce rendez-vous décisif pour l’avenir de cette organisation syndicale» en faisant montre d’«engagement», de «discipline» et de «sens des responsabilités». Quatre conférences régionales ont été tenues à Oran, Sétif, Tamanrasset et Tipasa durant ces trois derniers jours.
Selon les organisateurs, tout est fin prêt pour tenir ce congrès, sur lequel repose l’espoir de voir l’UGTA remise sur pieds, après des années de déliquescence. Bien qu’officiellement motivé par des «problèmes de santé», le départ de Labatcha de la direction de l’UGTA était dû à une accumulation d’actions de gestion qui ont suscité de vives tensions et de la colère au sein de cette organisation syndicale.
Plébiscité à la tête de l’UGTA lors du 13e congrès tenu en juin 2019 dans un contexte marqué par un profond malaise interne, M. Labatcha n’a pas su, de l’avis de nombreux observateurs, resserrer les rangs et remettre en ordre de bataille la plus ancienne et la plus grande organisation syndicale du pays.
Un rendez-vous pour le renouveau
De nombreux syndicalistes attendent de ce congrès une nouvelle direction «légitime, compétente et intègre», capable de redresser la situation et de conduire l’organisation vers des horizons plus radieux. Amar Takjout, secrétaire général de l’union de wilaya d’Alger et une des figures bien connues du monde syndical, estime que ce congrès extraordinaire est nécessaire pour la refonte du schéma organisationnel de l’UGTA mais aussi pour lui donner un nouveau souffle.
Dans une interview qu’il a accordée à El Watan jeudi dernier, M. Takjout assure que l’UGTA a besoin d’une réorganisation afin qu’elle s’adapte à la nouvelle conjoncture pour faire face aux nombreux défis qui l’attendent. Pour ce syndicaliste au long et riche parcours et très respecté au sein de l’organisation, ce congrès extraordinaire devra donner non seulement une nouvelle direction mais aussi «une ligne de conduite et un projet de refondation de l’organisation».
Il s’agit pour lui de revenir aux fondamentaux de l’organisation syndicale qu’il a résumés dans deux points : la référence de 1956 et celle des années 1990. Fondée le 24 février 1956, pendant la guerre de Libération nationale, l’UGTA a joué un rôle important dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.
Comme elle a joué un rôle capital dans la sauvegarde de la République durant la décennie noire. Elle est considérée comme la plus grande organisation syndicale du pays avec plus de 2 millions adhérents. L’UGTA est membre de la Confédération syndicale internationale (CSI), créée en 2006.