Le sommeil agité, le ronflement, la sueur intense et les troubles de la respiration nocturne peuvent provoquer des complications dangereuses s’ils ne sont pas pris en charge par des spécialistes dans le domaine.
C’est ce qui a été expliqué lors de la Journée nationale d’ORL sur l’apnée du sommeil, qui a eu lieu, jeudi, au bloc pédagogique du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Cette rencontre scientifique a été organisée sous l’égide de la Société algérienne d’autoneurochirurgie ORL et en collaboration (Saonorl) avec la Société algérienne de pneumologie (SAP).
«L’apnée du sommeil est une maladie à prendre au sérieux car elle provoque plusieurs complications. Il s’agit de pauses respiratoires qui sont créées par une obstruction des voies aériennes supérieures qui empêchent l’air d’atteindre les poumons. La reprise de la respiration nécessite des micro-éveils qui perturbent le sommeil. Aujourd’hui, il y a des moyens pour prendre en charge les personnes qui souffrent de cette pathologie.
Il y a toute une équipe au service ORL de notre CHU qui travaille en coordination avec d’autres spécialistes en pneumologie, en neurologie, en médecine interne et en réanimation», a précisé le Dr Mohamed Kabri, spécialiste en ORL et maître-assistant au CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. Le même praticien ajoute que les problèmes du sommeil peuvent être à l’origine du diabète, d’hypertension artérielle et d’AVC ischémique et hémorragique. Il alerte ainsi sur les dangers qu’encourent les malades s’ils ne sont pas pris en charge sérieusement.
Dans cette situation, le sommeil n’est pas réparateur et, par conséquent, une somnolence excessive peut apparaître au cours de la journée, a-t-il souligné. «Les personnes qui souffrent de troubles du sommeil, comme l’apnée, la sueur et même les ronflements excessif, se retrouvent fatiguées durant la journée.
Elles ont souvent envie de dormir même au travail, dans les lieux publics et dans les moyens de transport. Cela indique qu’elles nécessitent une consultation chez des spécialistes. Il y a aussi des diabétiques qui n’arrivent pas à réguler la glycémie même avec l’insuline. Cela est lié généralement à la mauvaise qualité du sommeil», a fait savoir le même spécialiste, qui a parlé aussi de la manière de prendre en charge les malades au niveau des structures de santé.
Structures spécialisées
«Il y a des appareils mais, dans les cas les plus compliqués, on procède à des chirurgies. Le cas de certaines personnes est lié aussi à un problème dentaire. Donc, on les oriente vers un dentiste. Les gens obèses, on leur préconise aussi un régime alimentaire à suivre et la pratique d’une activité sportive», a-t-il expliqué.
Plusieurs autres intervenants, lors de la même rencontre, ont également mis l’accent sur les dangers auxquels sont exposés les malades s’ils ne sont pas pris en charge dans des structures spécialisées. Le Professeur Smaïl Daoudi, chef de service neurologie au CHU de Tizi Ouzou, a, de son côté, parlé du syndrome d’apnée d’origine centrale et neurologique, tandis que le Dr Merabet a évoqué le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) et les complications cardiovasculaires, alors que le Dr Si Ahmed et le Pr Arib Mezdad, chef de service de médecine du travail, ont mis l’accent sur le SAOS et l’aptitude des patients au travail.
Les communicants ont expliqué que les risques cardiovasculaires, d’hypertension, de diabète ou d’obésité sont les principales conséquences de l’apnée du sommeil sur la santé, qui entraîne une baisse du niveau d’oxygène dans le sang. «Tous les professionnels de santé doivent dépister un SAOS», ont préconisé le Pr Hammache et le Pr Chabati lors de cette 2e Journée nationale d’ORL sur l’apnée du sommeil, organisée au CHU de Tizi Ouzou.